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Lutte contre la corruption au Bénin

« Des efforts se font même si on estime que la lutte va dans un sens » (Anne Adjaï Cica)




Invitée sur l’émission 90 min pour convaincre de l’Ortb, le contrôleur de gestion, administrateur des services financiers à la retraite, conseiller technique de feu Président Général Mathieu Kérékou, présidente de la Cellule de moralisation de la vie publique, Anne Cica Adjaï a fait sa lecture de la lutte contre la corruption et les risques y afférentes. Elle invite le gouvernement de la Rupture à beaucoup communiquer sur ses actions et étendre sa lutte tant vers l’opposition que ceux qui l’entourent.

« La lutte contre la corruption au Bénin : des avancées et des insuffisances » est le thème de l’émission de ce dimanche 25 novembre 2018, co-animée par Cécile Goudou-Kpangon et Marie-Léa Yémadjro. Comme une référence en matière de lutte contre la corruption au Bénin, Anne Cica Adjaï explique que la corruption c’est « tout fait contraire à l’éthique ». Elle a cité entre autres, les abus de pouvoir, le népotise, les dessous de table. D’abord, elle fait comprendre que la lutte contre la corruption au Bénin n’a pas commencé par elle. « A l’époque, c’était la cellule SOS corruption créée par le président Soglo qui faisait le travail. Je crois que ça paniquait un peu quand nous avons pris les commandes », dira-t-elle. Indiquant n’avoir pas hérité des dossiers clairs lors de la passations de service, elle souligne que « lorsque nous avons déposé notre feuille de route au chef de l’Etat, il a validé ». C’est alors que certains problèmes ont pu trouver des solutions surtout en matière de renforcement de personnel. Même si elle estime que personne ne voulait travailler dans la cellule puisque « les gens voyaient derrière la cellule de la moralisation de la vie publique, la cellule de la mort ». Bien que le travail n’ait pas été facile, Anne Cica Adjaï indique que « de 1996 à 2006, nous nous sommes battus comme un lion ». Plusieurs propositions ont été faites pour impliquer tous les acteurs utiles. « Lorsque nous avions pris fonction nous nous sommes dit qu’il faut avoir un bras de la société civile et il y a eu la Fonac ». D’autres initiatives ont suivi notamment l’élaboration du code de l’éthique dans la gestion publique, la formation des jeunes dans le but de les amener à adopter des comportements décents et l’implication de la justice. Bien que ces dispositions aient été prises, elle déclare : « nous n’étions pas autonome mais sommes rattachés au chef de l’Etat ». Néanmoins comme actions phares, « il y a le fameux dossier des 70 milliards ». Ce dossier qui a coûté plus de 300 millions à l’Etat n’a malheureusement pas abouti puisque dira-t-elle, « les magistrats disaient qu’on confondait tout en tant que société civile et qu’il faut les laisser aller au bout ». Mais plus rien.
L’autre dossier est celui relatif aux frais de justice criminelle. Même si ce dossier a eu des échos positifs, Anne Cica Adjaï regrette ne pas avoir reçu le bâton de la répression dans ses attributions. « J’ai eu le sentiment de n’avoir pas réalisé mon objectif », regrette-t-elle.

Un travail délicat

Selon la dame de fer, « Le décret qui créait la cellule n’avait pas intégré la répression. Nous faisons juste la prévention et la sensibilisation ». Elle explique que « quand on parle de corruption, il faut la sensibilisation, la prévention et la répression et c’est ce dernier bâton que nous n’avions pas eu. Ce qui nous manque dans notre combat, c’est la répression. Ce qui fait que lorsque nous publions la liste des gens c’est dissuasif. C’est déjà le premier pas ».
Anne Cica Adjaï martèle : « nous n’avons pas le pouvoir. Nous n’avons pas le pouvoir répressif et c’est délicat ». Elle montre combien de fois la lutte contre la corruption peut-être un risque permanent. « J’ai risqué ma vie et ma famille en a souffert tout le temps. Les menaces au quotidien », regrette-t-elle avant d’ajouter « il faut une certaine éthique quand on exerce le pouvoir de la République ». Durant tout son séjour à la cellule de la moralisation de la vie publique, sa famille était exposée avec non seulement des menaces mais aux des traumatismes assortis avec des séquelles physiques et morales.

Regard global

« Sous le régime Yayi, j’avais un peu cru mais il n’y a pas eu un grand changement », déclare l’ancienne conseillère de Kérékou. Selon elle, « si un chef d’Etat vient, il est entouré de gens qui l’ont aidé et à un moment donné, ils font ce qui va de leur mieux ». Pour elle, « Ce citoyen de type éthique n’existe plus. Il faut que vous vous habituez à gérer dans la transparence et l’éthique ».
Ayant confiance dès le début du mandat de Boni Yayi, elle dit avoir participé de manière accidentelle à la marche verte contre la corruption. « Je l’ai fait mais la lutte est tournée en bourrique », a-t-elle regretté. Même si elle explique que les gens ne disent pas la vérité aux chef de l’Etat, « Ce n’est pas forcément l’environnement. (...) il y a des conseillers qui mentent beaucoup au chef de l’Etat. J’ai fait avec le président Kérékou et j’en ai trop entendu. Mais dire que ce sont les autres seulement qui mentent au chef de l’Etat, vous êtes venus et vous devriez avoir une feuille de route ». Néanmoins, elle martèle que « Sous le régime Boni Yayi, ce dernier a fait quelque chose de positif qui est à son actif. C’est une loi qui était élaborée pour lutter réellement contre la corruption ».
L’article 6 de la convention des Nations-Unies contre la corruption disait qu’il fallait créer une autorité de lutte contre la corruption mais pas rattachée au chef de l’Etat. « Si nous voulons que la cellule travaille et on le rattache au chef de l’Etat, c’est une cellule de moralisation de la vie publique qui sera influencée par le chef de l’Etat. « Si vous voulez lutter contre la corruption et vous le rattachez au chef de l’Etat c’est une cellule de moralisation bis », dira-t-elle. C’est donc pour cela « j’ai écrit en son temps pour dire que l’Anlc doit être indépendante mais on l’a rattachée au président de la République ».
Pour elle, « La lutte contre la corruption relève de la volonté du chef de l’Etat. Si l’autorité n’est pas rattachée au chef de l’Etat, c’est pour qu’elle ne soit pas influencée par le chef de l’Etat. Si vous mettez un millième de budget pour faire rentrer le triple c’est une avancée. Si nous voulons une autorité donnez-les, les moyens pour travailler. Dans mon cas ce qui me bloquait c’est que je n’ai pas le pouvoir répressif ».

Sous le régime Talon

D’abord, Anne Cica Adjaï fait coire que « la lutte contre la corruption attire les investisseurs privés. Le secteur privé aide à créer l’emploi. Il faut prévoir des flexibilités pour aider ces derniers ». Il y a beaucoup de répression et la première prévention, c’est la répression. Il y a la sensibilisation formation, la prévention et la répression. Au regard des critiques à l’endroit du gouvernement Talon, elle affirme que « si nous faisons une lutte à deux mesures, il n’y aura pas de résultats ». Voulant savoir si la création de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) était conforme, elle explique que « Nous avons ratifié des conventions internationales. La convention contre la criminalité transfrontalière organisée (Cto). Il y a 56 pays qui ont ratifié dont le Bénin. C’est un texte qui s’impose à nous. J’imagine que la Criet a été créée suivant cette convention ». Puisque selon celle-ci, « La Cto est le premier instrument contre la criminalité ».
Elle se demande donc, « Est-ce que le Criet respecte notre droit interne. C’est là le débat. J’imagine que c’est sur la base de la Cto que la Criet a été mise en place››.
Quant aux débats qui se mènent sur la Criet, elle dit simplement : « Je ne vais pas remettre en cause ce que les magistrats ont dit, je ne vais pas aller contre ce que les avocats ont dit mais, je reste formel sur une chose, la création de la Criet doit être en harmonie avec notre loi interne comme le demande la Cto ».
Anne Cica Adjaï avoue qu’en matière de lutte contre la lutte contre la corruption sous le président Talon, il y a des normes qui se mettent en place puisqu’elle signale que « C’est pour dire qu’il y a des choses qui se font. C’est pour ça je salue le gouvernement mais j’insiste que les choses doivent être fait suivant la convention des Nations-Unies ». Elle met l’accent sur la justice qui doit-être au cœur de la lutte contre la corruption. Pour la présidente de la cellule de moralisation de la vie publique, « une mission, des objectifs et les moyens. Si nous voulons faire vraiment de la lutte contre la corruption, il faut donner les moyens à la justice ». Elle appelle à ce qu’il faudrait appliquer la loi aussi bien pour les opposants que pour ceux qui sont avec le pouvoir. « J’imagine que c’est la convention des Nations-Unies contre la criminalité transfrontalière organisée qui a créé la Criet », se demande-t-elle. « Je demande à ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui de faire vraiment attention puisque ce serait une lutte qui va se poursuivre sur fond de règlement de compte. S’il y a des textes, il faut que cela soit appliqué à tout le monde », en appelle-t-elle. Néanmoins, elle se dit rassurée qu’il y a « des efforts qui se font même si on voit que la lutte va dans un sens, il faut que cela aille dans tous les sens. Et il faut que le gouvernement communique vraiment ».

G. A

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