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Élu à l’Académie française le 12 décembre 2013, l’écrivain Dany Laferrière, a effectué une visite au Bénin. Une visite au cours de laquelle, il va s’entretenir avec les lycéens pour leur montrer l’importance et le rôle de la littérature.
L’écrivain s’est entretenu samedi dernier à la Maison rouge aux Villas Cen-Sad avec les journalistes sur son parcours et divers sujets non moins importants.
A travers une conférence de presse, Dany Laferrière a montré aux professionnels des médias son amour pour l’écriture et la lecture. Il a souligné qu’on ne peut écrire sans lire. Ses sources d’inspiration sont la nature, l’environnement et tout ce qui se passe. Il a par ailleurs fait le lien entre le Bénin et son pays d’origine qui est Haïti.
Pour l’académicien, "Le Bénin est le centre de vodoun". Il a expliqué le rôle qu’a joué le vodoun dans la culture africaine notamment au cours des luttes anticoloniales. " C’est le vodoun qui a défendu contre la colonisation", a-t-il avoué. C’est une divinité de la nuit. "Le vodoun est de la nuit", selon lui.
Dany Laferrière au cours de l’entretien avec les journalistes n’a pas manqué de montrer les réalités liées à la vie qui inspire à l’écriture. Ses diverses œuvres et son parcours ont été longuement abordés.
Son admission à l’Académie n’a pas été occultée. Pour l’académicien, l’écriture et la lecture sont une forme de distraction. "L’écriture commence par la lecture. L’écriture, c’est un cadeau rendu", notifie-t-il. Pour le conférencier, il faut " Écrire ou décrire des gens des attitudes de ceux qui m’entourent pour que ceux qui lisent se découvrent".
A l’en croire, "L’écriture nous force à voir le mot qu’on écrit et à lire. C’est très important de redécouvrir les espaces où on vit en les écoutant et en les relisant". Dany Laferrière raconte que "L’écrivain c’est l’étranger dans sa ville natale. On écrit pour être sensibilisé à soi-même d’abord". Il a montré au cours de cet entretien ce qu’il voit de la mort. Le rôle de l’enfant et sa perception de la vie sont autant d’aspects abordés par le conférencier.
La présence de Dany Laferrière au Bénin n’est pas un hasard. Bien que cela soit sa première visite dans le pays de vaudoun, Dany Laferrière entend discuter avec les jeunes sur son parcours et ce qu’est la littérature. " Je suis à Cotonou pour rencontrer les lycéens. Ce sont les jeunes gens que j’aime rencontrer et discuter avec eux de littérature, d’Haïti, de mon trajet".
En ce qui concerne le Bénin, il dit être dans son pays puisque ses origines sont aussi le Bénin.
Par rapport à sa conception du Lègba, il dit que c’est un dieu. "Ce dieu qui peut voyager d’un univers à un autre pour porter des messages aux hommes et de faire le lien entre les dieux et les hommes pour permettre une compréhension possible entre l’espace réel qui est le Lègba (du point de vue laïc, ce dieu qui ouvre les barrières pour permettre qu’il y a résistance très serrée entre le monde des hommes et le monde des dieux) et les hommes", explique-t-il.
Qui est Dany Laferrière ? Né à Port-au-Prince en 1953 d’un père intellectuel et homme politique et d’une mère archiviste, Windsor Klébert qui deviendra Dany a passé son enfance avec sa grand-mère. Des événements heureux qu’il a racontés dans deux romans. A la fin de ses études secondaires au collège canado-haïtien, Dany Laferrière commence à travailler à l’âge de 19 ans à Radio Haïti inter et à l’hebdomadaire politico-culturel Le petit samedi soir. Il quitte précipitamment Porte-au- Prince le 1er juin 1976 après l’assassinat de son ami Gasner Raymond. Il y consacra d’ailleurs son roman Le cri des oiseaux fous. Il débarque au Québec. Il s’engage dans cette ville en effervescence en luttant pour échapper à la nostalgie, la solitude et à la misère. Il se procure chez un brocanteur de la rue Saint-Denis cette fameuse machine à écrire Remington 22, qui l’accompagnera pendant une dizaine de romans. Lecteur et passionné de l’écriture, il a été élu en 2013 à l’Académie Française, au fauteuil de Montesquieu. Prix Médicis pour l’Enigme du retour, Commandant de la Légion d’honneur, réalisateur, docteur Honoris causa de sept universités, Dany Laferrière construit avec patience son autobiographie américaine soit 31 titres de Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer (1985) à Vers d’autres rives (2019). |
G.A.
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