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Dans le cadre du Mois de la Francophonie, l’Ambassade du Maroc au Bénin en partenariat avec l’Institut Français de Cotonou a organisé, ce mardi 29 mars 2022, une séance de projection du film ‘’Amok’’ réalisé par le grand cinéaste marocain Souheil Ben Barka. Elle a réuni le ministre de l’Energie Jean-Claude Houssou, le président du Groupe des Ambassadeurs francophones du Bénin, SEM. Xavier Leblanc Ambassadeur du Royaume de Belgique, des ambassadeurs et représentants du corps diplomatique et consulaire accrédités au Bénin, le Secrétaire général de la commission de la Francophonie et des invités.
Pour clôturer le programme du mois de la Francophonie, l’Ambassade du Maroc au Bénin, SEM. Rachid Rguibi, a organisé une séance de projection d’un film réalisé par le cinéaste Souheil Ben Barka. L’objectif est de faire découvrir le cinéma marocain et promouvoir la culture cinématographique du Royaume.
« Le Maroc est un membre actif de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), qui agit en faveur de la promotion des valeurs de solidarité internationale et du dialogue. L’Ambassade a tenu à contribuer à ce mois de la Francophonie à travers une action culturelle et gastronomique », a déclaré l’Ambassadeur du Royaume du Maroc près le Bénin, Rachid Rguibi.
Le film projeté ‘’Amok’’ est un long-métrage de 120 minutes. Réalisé en 1982 par le cinéaste marocain Souheil Ben Barka, le film montre les effets dévastateurs de l’apartheid. Un instituteur noir Mathew Sempala a dû quitter son village (Trankei) pour se rendre dans la ville moderne de Johannesburg afin de voir sa sœur malade ainsi que son frère et son fils. Il est confronté à un monde étrange, un monde de crime, de haine et de la torture dans les prisons.
Le film met en scène plusieurs acteurs dont la chanteuse feue Miriam Makeba. La musique du film est également écrite et chantée par la Sud-africaine.
Souheil Ben Barka a révolutionné le cinéma marocain
Le film ‘’Amok’’ a été projeté dans plus de 60 pays. Il est traduit dans plus de 10 langues (russe, chinois, l’allemand, l’italien, portugais, arabe, etc.).
L’Ambassadeur du Maroc a justifié le choix de ce film. « C’est le cinéaste qui m’intéresse. C’est un homme de grande valeur, qui a révolutionné le cinéma marocain. Il a fait de grands films avec de gros moyens à l’américain. ‘’Amok’’ est un film que j’ai vu dans les années 80 qui m’a marqué », a affirmé le diplomate.
Le message le plus important, indique SEM. Rachid Rguibi, c’est qu’il faut qu’on fasse attention. « Nous sommes des humains de différentes couleurs, religions, ethnies mais nous avons le même sang qui coule dans nos veines et on doit faire attention pour ne pas blesser les autres et ne pas essayer de les dominer par la force ». Il a rendu un hommage et remercié Souheil Ben Barka, qui a répondu favorablement à sa demande de projection de son film à Cotonou.
« Ce qui m’a frappé, c’est la réalisation. L’utilisation de la lumière, de la musique. Il y avait de grands morceaux de musique classique européenne. Je crois que le réalisateur de ce film est un grand monsieur du cinéma (...). Le fait d’avoir présenté une œuvre aussi bien faite sur un sujet difficile certes est une grande réalisation dans le cadre de ce mois de la Francophonie », a déclaré l’Ambassadeur de Belgique Xavier Leblanc, président du groupe des ambassadeurs francophones au Bénin.
L’ambassadeur de la Turquie près le Bénin a été impressionné par le scénario, le nombre d’acteurs et le message véhiculé. « C’est un film universel de grande vérité. J’ai beaucoup apprécié. Je vais essayer de découvrir d’autres films du réalisateur », a confié Kemal Onur Özçeri.
La projection du film a été suivie d’un court concert musical assuré par la chanteuse Safaâ Benhaddou. L’Ambassade du Maroc a offert à ses invités un cocktail dinatoire avec les mets marocains.
Biographie du cinéaste
Souheil Ben Barka est né le 26 décembre 1942. Il obtient en 1961, un baccalauréat "Mathématique" puis rejoint l’Institut Supérieur de journalisme à Rome dont il sort lauréat en 1964. En 1969, il obtient une licence en sociologie à la faculté de Rome avant d’entamer des études de cinéma au Centre Expérimental de la Cinématographique dont il est lauréat en 1967.
Il sort major de sa promotion, qui est celle de Bernardo Bertolucci et Sampiari. Il commence sa carrière en assistant Pier Paolo Pasolini pour "L’évangile selon Saint Matthieu" (1964) et "Oedipe Roi" (1967). Il est ensuite premier assistant de Valentino Orsini pour "Les Damnés de la terre" (1969).
En Italie, il eut l’occasion de travailler pour le compte de l’agence de presse "L’ACIGRAF" à Milano entre 1966 et 1969, en tant que journaliste. En rentrant au Maroc, il crée la société de production "Euro-Maghreb Films", puis quelques années plus tard, "Le Dawliz". En juillet 1986, il est nommé Directeur du Centre Cinématographique Marocain, fonction qu’il occupe jusqu’en 2003.
Le cinéaste a marqué le cinéma marocain à travers la réalisation de grands films tels que : ‘’Les Mille et Une Mains’’ (1974) ; ‘’La guerre du pétrole n’aura pas lieu’’ (1975) ; Noces de sang (1976) ; Amok (1982) ; Les Cavaliers de la gloire (1990) ; L’Ombre du pharaon (1996) ; ‘’Les Amants de Mogador’’ (2002) ; ‘’De Sable et de Feu (le rêve impossible !)2’’ (2019).
En novembre 2019, Souheil Ben Barka a reçu le prix d’Excellence en réalisation cinématographique de l’ARPA international film festival, pour De Sable et de Feu (le rêve impossible !).
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