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Le Docteur en Géoscience de l’Environnement, directeur du groupe de recherche Carto-SIG-Environnement, a lancé depuis quelques semaines une pétition contre l’importation des pesticides notamment l’herbicide glyphosate utilisé pour le coton au Bénin. 24aubenin s’est rapproché de lui pour avoir les raisons de cette initiative.
24haubenin : Depuis quelques semaines, une pétition a été lancée contre l’importation des pesticides notamment l’herbicide glyphosate utilisé pour le coton au Bénin. Dites-nous pourquoi menez-vous ce combat ?
R : Nous sommes dans un pays dont le relief est en pente descendante. Lorsque nous produisons du coton à partir de l’herbicide glyphosate, ceci passe par les ressources en eau. On parlera de la pollution hydrique. Cette pollution hydrique entraîne une pollution chimique des sols. Ensuite, cette pollution se répercute dans tout ce qu’il y a comme production agricole, halieutique... Ce qui fait que nous remarquons que les populations s’intoxiquent de façon chronique. Tout ce que nous consommons aujourd’hui est exposé aux pesticides.
Ce qui m’a amené à lancer cette pétition est que nous n’avons aucun mécanisme pour voir l’impact de ces pesticides sur la santé des populations au Bénin.
De façon plus pratique, quel est l’effet de ces produits sur la vie des producteurs et de la population ?
R : Les pesticides menacent la destinée de l’homme lui-même et des écosystèmes. En janvier dernier, l’Union Européenne a interpellé le Bénin sur la présence exagérée d’un pesticide dans nos ananas.
Le glyphosate dans le contexte actuel fait l’objet d’une grande inquiétude pour la santé des populations. Selon certaines publications scientifiques, ce pesticide entraîne une insuffisance rénale chronique en altérant simplement les reins des populations.
Dans l’Union Européenne, ce produit fait déjà l’objet d’une grande contestation par le biais d’une pétition qu’ils ont lancée. Ce produit a même été traduit en justice et a été jugé coupable d’écocide.
Les intrants chimiques qu’on utilise pour le coton déminéralisent le sol.
Cette pétition lancée sur internet, qui a déjà l’adhésion de 205 Béninois servira de façon concrète à faire quoi ?
R : L’objectif est d’aller à 500 000 signataires de la pétition. La suite sera qu’à l’échelle nationale, des conférences de sensibilisation seront organisées. Je vais aussi rencontrer les autorités pour leur expliquer tout le danger que courent les populations en utilisant ce produit. Dans cette dynamique, j’ai demandé une audience au Chef de l’Etat. Mais jusque-là, il n’y a pas encore de suite.
Ce glyphosate qui fait déjà objet de contestation dans l’Union Européenne, pourra être interdit également au Bénin à défaut d’interdire l’importation de tous les pesticides.
Que proposez-vous à la place des pesticides aux producteurs ?
R : Aujourd’hui, nous parlons de catastrophe écologique et d’invasion des chenilles. On peut prévoir l’invasion de ces insectes par les nouvelles technologies par la prise d’image de hautes résolutions. Il y a même possibilité de déplacer l’écosystème.
Mais au cas où, on serait surpris par ce phénomène, il faudrait avoir des statistiques réelles en ayant une base de données. Cette base de données doit comporter les zones où cette invasion a eu lieu, les cultures qui ont été attaquées et bien d’autres informations.
Il faudrait penser de plus en plus à une agriculture biologique. Il y a déjà des Béninois qui produisent des intrants biologiques et qui pensent déjà à prendre le Brevet. Il faut aussi renforcer le système sanitaire
Propos recueillis par : Armel TOGNON
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