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Le Conseiller aux médias du ministre de la communication et de la poste, Gildas Aïzanon, était sur l’émission La Matinale de la Radio nationale ce mercredi 25 mars 2020. Au cours des échanges avec le journaliste, il a apporté des clarifications aux mesures prises par le gouvernement pour éviter la propagation de la pandémie de Coronavirus dont le Bénin est aussi victime.
Selon le conseiller aux médias du ministère de la communication et de la poste, « en dépit des soubresauts et des inquiétudes que suscite la maladie, il y a de l’espoir. L’ennemi que constitue le Covid-19 est invisible, mais n’est pas invincible », a-t-il rassuré.
M. Aïzanon a rappelé que les autorités à divers niveaux ont pris la mesure des menaces qui pèsent sur l’ensemble des populations et travaillent d’arrache pieds pour que in fine, l’ensemble des mesures prises puissent être efficaces pour conjurer le mauvais sort.
En dehors des mesures prises par le gouvernement sous le leadership du président Patrice Talon, à partir du 16 mars, dès lors qu’il a été prouvé un cas au Bénin, l’Exécutif au regard de l’ampleur de la situation s’est réuni en Conseil extraordinaire des ministres et a pris une série de mesures pour renforcer les capacités du riposte du Bénin face à cette pandémie.
Suivant les mesures importantes, le Bénin a pris le contrôle de ses frontières, notamment les frontières aériennes, maritimes et terrestres. Des consignes ont été données pour que les entrées sur le territoire puissent être mieux contrôlées et mieux filtrées, a expliqué Gildas Aïzanon.
Alors que le pays était dans une stratégie d’auto isolement, le 17 mars, on est passé à une stratégie de quarantaine obligatoire pour tous ceux qui atterrissent sur le sol béninois, a-t-il indiqué.
Le conseiller a souligné que le gouvernement a renforcé la riposte. Ainsi, tous les passagers qui atterrissent à l’aéroport de Cotonou sont systématiquement conduits vers l’un des sites réquisitionnés de mise en quarantaine avec tout le dispositif de sécurité et de prise en charge sanitaire nécessaires.
Renforcement des mesures
Selon Gildas Aïzanon, le Bénin est un pays ouvert aux autres pays du monde. De ce fait, les mouvements de populations ne sont pas totalement suspendus. De ce mouvement de va-et-vient, observe-t-il, le pays a enregistré 03 nouveaux cas d’infection au Covid-19 le 23 mars.
Le gouvernement à travers le comité de suivi s’est retrouvé aussitôt pour sortir une autre série de mesures afin de renforcer davantage la riposte contre le Coronavirus.
Le cordon sanitaire en question
A en croire le conseiller aux médias du ministre de la communication et de la poste, aucun pays du monde n’était préparé à vivre la pandémie du Coronavirus. « C’est arrivée et on gère en tenant compte de nos possibilités, et de nos ressources, de notre organisation et de notre culture », a-t-il précisé.
Le cordon sanitaire selon lui, tient lieu du moment où de nouveaux cas sont détectés et qu’on est passé à 05 cas confirmés. Le gouvernement s’est voulu prévoyante en mettant en place une partie très importante du pays sous haute surveillance. Il s’agit des communes de Cotonou, d’Abomey-Calavi, Porto-Novo, Ouidah, Akpro-Missérété, Adjarra, Sèmè-Kpodji et Allada estimées selon lui, à 4 - 5 millions de la population.
A l’analyse de cette mesure, on suppose selon Gildas Aïzanon, que les cas qui ont été détectés et qui sont venus par voie aérienne ont peut-être eu de contacts avec quelques Béninois résidents dans ces régions citées. Pour lui, du moment où le ministère de la santé fait appel au cas les plus proche de ces personnes infectées, et que ces cas aussi ont été régulièrement placés en confinement et suivis, il faut être davantage prudent parce qu’il peut avoir d’autres personnes qui soient des personnes porteurs de cette maladie et qui sont dans leur période d’incubation.
Le gouvernement ne voulant risquer la vie des populations s’est dit qu’il faille créer un cordon autour de ces communes pour que les mouvements de populations soient mieux suivis et mieux régulés à l’intérieur de cet « espace géographique de confinement », a expliqué le conseiller aux médias.
A l’en croire, cela voudra dire qu’on surveille étroitement ces populations-là désormais, et les déplacements vers d’autres régions du pays sont suivis pour que la situation ne s’aggrave.
« Vaut mieux maîtriser ce qui se passe dans ces communes et circonscrire le mal et traiter par exemple les personnes qui pourraient être infectées », a souligné Gildas Aïzanon. Il a par ailleurs précisé que comme les autres pays, le Bénin aura son lot de détresse qui se laisse entrevoir par cette mesure-là. Le plus important aujourd’hui pour les Béninois, c’est que les bonnes mesures sont prises par les autorités gouvernementales de concert avec le ministère de la santé pour que les Béninois ne succombent à la pandémie du Covid-19, qu’on puisse leur apporter tous les soins nécessaires, a confié le conseiller aux médias. Il a indiqué que les autres Africains qui vivent dans le pays sont bien suivis, et bien traités et les résultats pour l’heure, sont satisfaisants.
Suspension du transport en commun
Selon Gildas Aïzanon, pour réduire les mouvements de populations, on est obligé de réguler le secteur des transports. Ce n’est pas inédit au Bénin, cela se fait dans tous les pays du monde qui ont été affectés par la pandémie du Covid-19 de façon progressive.
Les autorités béninoises renseigne-t-il, ont estimé qu’il faut réguler le déplacement des personnes, et non des marchandises. Les marchandises vont continuer à circuler. Mais à partir du lundi 30 mars, il ne sera plus possible pour les transports en commun de circuler dans les communes citées. Cette mesure selon lui vise à réduire les mouvements de populations et éviter que celles-ci se retrouvent dans un espace réduit qui pourrait faciliter la circulation du germe du Covid-19 au cas où un patient ou un porteur suspect se trouverait à l’intérieur.
Pour la mise en œuvre de cette mesure, il ne sera pas nécessaire selon le conseiller aux médias du ministère de la communication et de la poste, de déployer un certain nombre de médecins sur le territoire concerné. En dehors du dispositif médical qui est déjà mis en place, des forces de sécurité seront mobilisées au niveau des différentes entrées, a-t-il souligné. Les forces de l’ordre sont mobilisées pour faire le filtrage, pour vérifier tous les mouvements afin d’empêcher que de gros mouvement puissent s’effectuer dans ces zones cibles pour aller vers d’autres parties du territoire national, a poursuivi Gildas Aïzanon.
A côté des dispositions sécuritaires fait-il savoir, il y a des dispositifs militaires qui permettent très tôt, d’identifier des cas suspects, d’avoir le bon réflexe de les extraire et de les amener vers les sites de contrôle pour voir s’ils ne sont pas infectés.
Impacts sur les activités
Pour le conseiller aux médias du ministère de la communication, la vie des Béninois ne pourra pas continuer à être la même à partir du 30 mars prochain, notamment dans les zones confinées. Les activités économiques, professionnelles etc. pourront être perturbées. Les conducteurs de taxi par exemple vont se retrouver au chômage technique, a-t-il annoncé soulignant que les mouvements vont être réduits, mais cela ne va pas dire qu’on passe à la cessation définitive des activités économiques dans ces zones. Gildas Aïzanon a par ailleurs rassuré que les gens pourront continuer à aller travailler normalement mais en respectant les mesures de distanciation sociale (c’est dire qu’on va éviter les attroupements. Quand bien même on est à deux, on devra respecter la distance de sécurité d’un mètre au moins. Le lavage systématique des mains à l’eau et au savon, et le port de masques ou de gants sera bien suivi).
Selon le conseiller aux médias, ceci n’est pas réjouissant. D’où la mesure progressive que les différents gouvernements ont pris en tenant compte de la capacité de leur économie pour éviter un effondrement généralisé.
Restriction des lieux de réjouissances
Selon Gildas Aïzanon, il y a des distractions ou de plaisirs qui ne sont pas indispensables en temps de menace. Le monde est en guerre et le Bénin aussi est en guerre contre un ennemi invisible. On ne peut pas se permettre de continuer un certain nombre de choses. D’où la restriction des lieux de réjouissances.
Le moment ne se prête pas forcément aux grandes réjouissances. D’où la décision de déférer les cérémonies parce que c’est difficile au cours de ces cérémonies, de respecter les mesures de distanciation sociale.
Au niveau des marchés, c’est toute une autre problématique, a souligné le conseiller aux médias. A l’en croire, ceci n’est pas souhaité. Le gouvernement informe-t-il, n’est pas encore arrivé à cette étape où il faut fermer les marchés. Si on en arrive à cette mesure, c’est dire que des citoyens qui vivent de ces revenus ne pourront plus avoir de moyens pour se nourrir même s’ils sont à la maison. Evoquant le cas des familles monoparentales, il dit qu’il aura une catégorie importante de citoyens qui ne pourront pas avoir le manger quotidien et qui n’ont pas d’économie pour faire de réserve.
F. A. A.
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