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« Critères d’ouverture des cliniques et cabinets et couverture sanitaire du Bénin ». C’est le thème que les invités de l’émission 90 min au Bénin ont décortiqué, ce dimanche 28 octobre 2018. Les avantages et les inconvénients de la fermeture des structures sanitaires n’ont pas échappé aux invités.
La situation des structures sanitaires préoccupe tous les acteurs de la chaîne. Et la décision de fermeture de celles-ci même si cela enchante bien des gens, certains estiment qu’il faut trouver des solutions rapides pur pallier la crise que cela pourra engendrer.
La fermeture concerne non seulement les cliniques mais aussi les cabinets de soins non autorisés et gardés pour la plupart par des agents parfois non assermentés. Administrateur des hôpitaux à la retraite, Pascal Omialé fait une clarification conceptuelle. « La clinique, c’est une structure sanitaire dans laquelle on a presque tous les spécialités médicales alors que le cabinet est une structure de soins », explique-t-il.
Pour Adrien Hounsa, administrateur et directeur des hôpitaux, directeur général de l’Ong Gase Vie, « dans une clinique, c’est un ensemble de plusieurs spécialistes alors que dans un cabinet, c’est un médecin généraliste qui est présent ». C’est à Francis Dossou, président de l’Ordre national des médecins d’appuyer les deux en soulignant qu’ « au niveau du cabinet, on hospitalise pas alors que dans une clinique, il y a l’hospitalisation ». Il va plus loin pour expliquer qu’ « On sait qu’un aide soignant n’a aucun droit d’ouvrir quelque chose comme structure de soins ».
Même s’il rappelle qu’ « en 2009, on a formé des villageois sur certaines pratiques pour pouvoir tenir des cabinets villageois. Mais là ils ont quelques niveaux d’interventions. Au-delà, il faut référer les patients ».
Pascal Omialé fait comprendre que dans la majorité des cas, ce sont les gens non autorisés qui exercent dans ces cliniques non autorisé.
« La pagaille s’est instaurée depuis quelques années. Il y a du désordre sur le terrain », déplore Adrien Hounsa. Il pense bien qu’il y a des dépassements de compétences et les abus qui se constatent. Pour lui, « En principe pour ouvrir un cabinet, il faut une autorisation ».
En dehors de la mauvaise organisation, il insiste sur ce que « la collectivité participe à la médiocrité des installations ››.
M. Hounsa se dit heureux de la décision du gouvernement qui met de l’ordre dans le secteur. « Nous sommes réconfortés de ce que sans autorisation, il n’y a pas d’ouverture », se réjouit-il.
La nouvelle donne
« Pour un cabinet ou une clinique, c’est un médecin qui doit y officier. Pour les gens qui ont été formés, ils ont le droit d’exercer leur métier et pour le faire, ils déposent les dossiers d’autorisation. A partir du moment où le dossier est transféré à la direction nationale des médecins, il faut compter quatre mois pour ouvrir, si l’autorisation n’est pas donnée », explique Francis Dossou. Néanmoins, il ajoute que « avec le gouvernement actuel, tout a été suspendu pour le moment. Tous ceux qui ont déposé leur dossier après décembre 2016 n’ont pas eu l’autorisation jusqu’à présent ». Ce qui n’est pas du goût du président de l’ordre. « Ça fait que celui qui a son diplôme depuis ce moment et qui a les moyens pour exercer son métier est bloqué », déplore-t-il. Pour Adrien Hounsa, c’est vrai mais « C’est un phénomène malheureux, la création des structures sanitaires en désordre ». Il se dit heureux que cela n’existe plus depuis juillet. M. Hounsa se dit néanmoins choquer par certains faits dans les structures sanitaires qui d’ailleurs l’interpellent. « A un moment donné, je me suis dit que quelqu’un qui est à même de soigner ne peut pas être un problème pour les malades. Ceux qui devraient agir sont complices et coupables. C’est là le danger. L’avantage financière qui est dedans, c’est ça qui fait que les gens ne veulent pas laisser », dénonce-t-il. Francis Dossou explique que « Les médecins qui sont installés depuis 2016 sans autorisation sont ceux qui ont déposé les dossiers sans avoir un retour ». Il souligne qu’en réalité « l’ordre devrait être associé mais dans les faits non. Mais le ministre a fait l’effort de créer un cadre de concertation où l’ordre est présent. Il y a aussi le ministère de l’intérieur et le ministère de la décentralisation ». Il dit ne pas être d’avis « quand les forces de police viennent dans votre clinique alors que la loi autorise qu’ils peuvent ouvrir après 4 mois ». Pour ce qui est de la volonté du gouvernement à trouver une solution pour le problème, Pascal Omialé informe que « D’une manière générale, l’Etat a fait l’effort et on a 546 structures sanitaires ». Même si cela semble dans les faits insuffisant, il fait remarquer qu’ « On a une couverture en infrastructure mais le problème est le manque de personnel. Dans certaines localités, l’infirmière est là 365 jours sur 365 ». Pour lui, « le secteur public seul n’arrive pas à couvrir les besoins. Il faut les structures privées pour accompagner. Ce qu’il faut faire est de rendre les mesures plus accessibles ». Adrien Hounsa affirme que « La pyramide sanitaire doit être évaluée. Dans certaines zones, le système marche mais pas dans d’autres. Un malade qui doit quitter Akpakpa pour aller à Calavi par exemple, la pyramide sanitaire voudra qu’en quittant le village, vous allez à l’arrondissement et c’est après cela qu’il faut aller au niveau communal. Normalement, aucun malade ne doit aller au CNHU sans passer par le centre de l’arrondissement ni communal ». Francis Dossou met en exergue le mal qui pourra s’infesté. Pour lui, « Si on ferme pour fermer, ça ne règle pas le problème ».
Giscard AMOUSSOU