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Le ministre de l’industrie et du commerce Serges Ahissou a présenté des éclaircissements aux questions orales des députés sur la gestion de la Sitex et de la CBT. C’était ce jeudi 07 juin 2018, au Palais des gouverneurs à Porto-Novo.
La mauvaise organisation du travail à la Sitex ainsi que les mauvaises conditions de vie et de travail des employés n’a pas laissé le ministre indifférent. Selon lui, le plan de relance de la Sitex adopté en 2005 comporte trois volets. Il y a d’abord la reconnexion de la Sitex à son segment de marché après trois ans d’absence, à partir d’un financement de 220.715.041 FCFA. Aussi serait-il question de l’évaluation de la première phase et la réhabilitation des équipements productifs grâce à un appui financier de 250.821.500 FCFA de l’Etat. Le dernier volet concerne le financement du fonds de roulement de l’entreprise. Serge Ahissou explique par ailleurs que « les deux premiers volets du plan ont été conduits à bonnes fins, par les financements visés supra, mais le financement du fonds de roulement peine à se mettre en place. Ce qui fait que la Sitex survit grâce aux crédits interentreprises et aux rares concours bancaires ponctuels du fait de la structure financière et du statut de l’entreprise qui incitent à la prudence. Le ministre rappelle que l’état de vétusté chronique des équipements et leur obsolescence ne favorisent guère les meilleurs rendements et productivités souhaités pour une bonne compétitivité entrepreneuriale. La situation financière de la Sitex, soutient le ministre, est celle d’une entreprise en faillite avec un taux de paupérisation de 253,38 % et mise en restructuration, fortement endettée et sans fonds de roulement, à équipements vétustes et obsolètes. Selon les études, « avec les conditions difficiles d’exploitation, la Sitex se trouve obligée d’engager une hiérarchisation des dépenses et de définir des priorités », à souligné Joseph Ahissou. Au nombre des priorités, il y a la régularité et le payement à bonnes dates des salaires ; le maintien en activité de l’entreprise à travers l’approvisionnement en matières et fournitures. Il en est de même pour la régularisation de la situation des agents admis à faire valoir leurs droits à la retraite pour favoriser une retraite paisible. Ce qui explique les difficultés de versements de cotisations à la CNSS.
Cette situation ‹‹n’a pas empêché la société d’opérer des versements au cours de la période de l’Administration Déléguée. Les cotisations ouvrières prélevées sur 2015, 2016, 2017 et 2018 ont été, à ce jour, entièrement reversées », a précisé Serge Ahissou.
Autres situations
Concernant les cas de vols constatés à la Sitex, le ministre a aussi clarifié la situation. « Ils ont été perpétrés par des ouvriers qui ont été régulièrement confiés au Tribunal de Première Instance de Lokossa, jugés et sanctionnés en fonction des arrêts rendus et en plus sanctionnés sur le plan administratif en fonction des fautes commises », a-t-il rappelé. Par rapport à la gestion déléguée, Serge Ahissou a déclaré que les appuis financiers de l’Etat en faveur de la Sitex sur cette période s’élèvent à 546 536 541 FCFA. Comme performance pendant cette période, il y a « la réhabilitation du potentiel technique de la Sitex ; la reconnexion de l’entreprise avec son segment de marché. Aussi note-t-on, le recrutement de 271 travailleurs précédemment licenciés de la SITEX avec paiement sur la période de 2005 à ce jour de plus de 2,26 milliards de francs CFA de salaires nets ; la contribution au maintien d’un climat social apaisé dans la ville de Lokossa et ses environs ». Le ministre a mis aussi l’accent sur « la résorption du dédain initial affiché des potentiels repreneurs de l’usine ; le paiement de diverses dettes héritées à la fermeture de l’usine en 2004 ». La situation calamiteuse de la société dérive du fait que « en l’absence de fonds de roulement, le poids de son endettement hérité à la fermeture, et l’utilisation sous dimensionnée de son potentiel ne favorisent pas la mobilisation de ressources suffisantes. Ce qui explique les difficultés de l’entreprise à honorer à bonnes dates ses engagements commerciaux, financiers et sociaux, a justifié le ministre.
Dans le cadre de la restructuration complète de la Sitex, le gouvernement explore deux pistes complémentaires. Il s’agit du toilettage des états financiers de l’entreprise ; la recapitalisation de la Sitex et le financement de son fonds de roulement et le renouvellement progressif de ses équipements productifs d’une part et la privatisation de l’entreprise, soit à travers une location gérance, soit à travers l’ouverture du capital social, soit par une cession pure et simple.
Le cas de la CTB
« Les travailleurs de la Compagnie Béninoise de Textile sont soumis au code du travail en vigueur au Bénin. Les salaires des ouvriers de la CBT sont cadrés par la convention collective de la CBT rédigée en conformité avec la Convention Générale en vigueur au Bénin. La CBT dispose donc d’une grille salariale qui est respectée pour le paiement de ses travailleurs », fait savoir le ministre Serge Ahissou. Selon lui, le SMIG n’est payé qu’aux apprentis ouvriers pendant leur première année de formation qui dure en tout deux ans. « Cette allocation de subsistance subit une augmentation de 3.600 FCFA pendant la seconde année de formation et devient donc 46.300 FCFA. Après cette période de formation, ils sont engagés comme ouvriers conventionnés de la CBT et sont classés suivant la grille salariale de la Convention Collective adoptée dont aucun salaire n’est inférieur à 43.000 FCFA », dira-t-il le représentant du gouvernement. Il explique par ailleurs que « les statuts adoptés par les deux Etats propriétaires de la CBT prévoient pour le Conseil d’Administration, 05 représentants de l’Etat chinois et 04 représentants de l’Etat béninois provenant des Ministères concernés par la coopération ». Aucune représentation des travailleurs, n’est prévue, a-t-il ajouté.
Giscard AMOUSSOU