Les histoires de traître, Juda, infidèle à Yayi, persistent au sein de l’alliance Fcbe. Et ceux qui se sentent indexés ne cessent de répondre à leurs accusateurs, au lendemain de l’échec des Forces cauris pour un Bénin émergent qui a perdu le contrôle du bureau de l’Assemblée nationale au profit de l’opposition. Les empoignades se poursuivent et donnent l’impression d’un véritable règlement de comptes entre ténors Fcbe, décidés à faire voler en éclats leur famille politique.

Tout se passe au sein des Fcbe comme si leurs leaders cherchent un bouc émissaire ou une justification à leur échec lors de l’élection récente du bureau de l’Assemblée nationale. En désespoir de cause, certains accusent le ministre de Souza d’avoir trahi le chef de l’Etat et d’être à la base de l’échec du candidat proposé par leur alliance pour occuper le perchoir. « Si je suis Juda, alors il y a bien d’autres Juda au sein des Fcbe et les résultats du vote des autres postes du bureau de l’Assemblée, après l’élection du Président, le démontrent bien » a répliqué Marcel de Souza. Mais depuis les Fcbe n’ont pas cru devoir mettre un terme à leur querelle. Communiqué radio-télévisé, conférence de presse, réactions des camps antagonistes et celles des citoyens, se multiplient soit pour accuser le ministre de Souza ou pour le défendre ou le soutenir. On assiste en réalité à un règlement de comptes entre hommes politiques qui cherchent à être dans les bonnes grâces du Chef de l’Etat, qui cherchent à justifier l’échec des Fcbe au Parlement pour calmer la déception et la colère du Président Yayi. Ce sont aussi des leaders Fcbe en quête de nouveaux postes ministériels plus influents ou stratégiques, des leaders qui veulent gagner la confiance du Chef pour qu’il les propose peut-être comme candidats à la présidentielle. Il y a aussi apprend-on au nombre des protagonistes qui continuent de se donner des coups, des gens qui ne seraient pas d’accord pour le choix porté sur le ministre Koutché comme candidat des Fcbe au poste de Président de l’Assemblée nationale.
Voilà autant de divergences ou de cacophonies qui agitent actuellement l’alliance Fcbe au bord de la cassure. Des citoyens pensent que le silence du Chef qui laisse les accusations, les attaques se poursuivre, donne l’impression qu’il cautionne les actes qui sont posés ou qu’il soutient un camp ou une partie contre une autre. Et le désordre se poursuit. Est-ce le moment opportun pour livrer ce spectacle alors que l’élection du bureau du Parlement qui vient ainsi échapper à la mouvance au pouvoir doit faire réfléchir ses leaders qui doivent prendre conscience de leurs faiblesses et limites et savoir désormais qu’ils ont du pain sur la planche pour l’élection présidentielle de 2016. C’est une question de choix. Ils ont intérêt à calmer leurs passions pour aller panser les plaies ou les blessures qu’ils traînent depuis les dernières législatives. Mais s’ils décident de poursuivre la pagaille, les Fcbe verront bientôt les feus aux fesses, au grand bonheur des forces de l’opposition qui risquent dans quelques mois de leur ravir à nouveau la vedette à la présidentielle.

Euloge R. GANDAHO/Le Grand Matin