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ENCORE UNE HISTOIRE D’EAU




Nous venons de fêter le Sacré – Cœur de Jésus, solennité du Père plein de tendresse. Elle succède à une autre : le Saint-Sacrement. C’est celle du Corps et du Sang du Christ offerts librement par le Ressuscité pour nous sauver. Le Temps pascal s’éloigne peu à peu.
Voici quelques mois déjà que les premières récoltes de maïs ont rejoint les étales des principales artères de nos villes et campagnes pour faire le bonheur des amateurs de cette céréale. Grillée ou bouillie, à chacun sa préférence.

Les derniers pieds de maïs commencent à livrer leur secret. Ils portent désormais à califourchon des épis naissants, arborant fièrement leur jolie coiffe aux couleurs gris-argenté.

La saison s’annonce prometteuse. Oubliées donc les tracasseries devant les boutiques de l’Office National d’Appui à la Sécurité Alimentaire (ONASA). On se met à rêver.

C’est cette période-ci de l’année que choisissent, calendrier liturgique oblige, les fidèles du Christ, les uns pour communier avec Lui, les autres pour professer leur foi ou pour attester qu’ils sont bel et bien enfants de Dieu et comptent le faire savoir par différentes sortes de réjouissances. Et à force de prières et de multiples interpellations, le Miséricordieux, dans son immense générosité, finit par répondre à nos appels. C’est ainsi qu’il a choisi également cette période, pour nous gratifier de l’un de ses nombreux bienfaits, notamment ses larmes « ji kun », pour qui savent s’exprimer en Fon ou en Goun.
Comme quoi, un bonheur n’arrive jamais seul. Hasard de calendrier ou malheureuse coïncidence ! Nous ne saurions le dire. Parce que si abondance de pluie est synonyme de bonne récolte, elle ne rime pas toujours avec cérémonie, fût-elle spirituelle.

Du coup, chacun de nous scrute continuellement le ciel, mais pas pour les mêmes raisons. D’un côté, les professionnels de la terre et de l’autre, les citadins pour la plupart, bien que dépendant des premiers et principaux initiateurs de cérémonies, formulent des vœux diamétralement opposés. Des intérêts bassement terrestres, pensez-vous ! Oui, vous n’avez pas tort. Mais, il y a une autre raison. Plus profonde, celle-là. Car, lorsqu’on est citadin et surtout habitant de Cotonou, on ne peut que s’en préoccuper quand on connaît les fâcheuses conséquences de la pluie sur nos rues, ruelles et lieux de vie.

Il faut dire que sur ce point, tous les « Cotonois » sont logés (ou presque) à la même enseigne, riches ou pauvres. Certains quartiers ne sont plus épargnés depuis quelques temps. C’est notamment le cas de ce quartier « anciennement » chic du Sud-Ouest de Cotonou qui, vu l’étendue et le nombre de flaques d’eau jonchant son sol, devrait être débaptisé « Eau Vive » ou « Vive l’Eau ». A vous de choisir.
Il paraîtrait pourtant que certaines personnalités y habitent toujours. Avec un peu de chance peut-être, le Chef de quartier, rédacteur des « Etat de possession » ou « Possession d’Etat » et autres « Attestation de résidence » pourra éclairer nos lanternes.

Cela étant, dire que tout le monde paie le même prix pour les désagréments causés par l’eau, c’est un peu exagérer. Ici, ce ne sont que des petites retenues d’eau créées involontairement. Ailleurs, quelque part dans Cotonou, l’eau, les habitants connaissent. Ils y vivent jour et nuit.

Souvenez-vous, il y a quelques mois seulement, des pirogues sont sorties de partout comme s’il en pleuvait (c’est le cas de le dire) dans certains arrondissements à quelques encablures de la Place de l’Etoile Rouge. Place que nous envient certains Moscovites et Pékinois, habitués de la Place Rouge et autre Tian’ anmen.

Mais soyons honnêtes, l’inondation a fait tout de même des heureux, puisqu’elle a créé des emplois. Les habitants de ces quartiers et environs, privés de leurs moyens habituels de locomotion, ont dû se résoudre à emprunter ces embarcations de fortune. Et pour certains d’entre nous qui avions boudé pendant longtemps notre Cher Ganvié, sous prétexte que l’embarcadère dudit lieu est une résidence principale pour les cochons, pardon pour les porcs errant, nous avons été servis. Pour le prix d’une course en taxi-moto, « zémidjan », nous voici à Ganvié en plein Fifadji ou à Gbèdjromèdé « le bas ». Qu’a-t-on fait des pilotis ? Ah non, ce n’était pas prévu. Vous imaginez les dégâts. Si vous n’allez pas à Ganvié, Ganvié viendra à vous.

Un nouveau marché de l’emploi vient d’être créé. Les « PDG de ces nouvelles Sociétés Anonymes » embarquaient et débarquaient les malheureux voyageurs, et s’en donnaient à cœur joie ; les batraciens aussi. Ces immigrés d’un nouveau genre témoignent chaque jour au crépuscule, leur reconnaissance à dame nature par un concert « a capella » et à titre gratuit s’il vous plaît.

Nous ne parlons pas des premiers occupants, les moustiques ; ils sont chez eux. Ce sont des colocataires habituels. Ils participent malgré eux au développement de ces centres de santé qui foisonnent dans nos quartiers. Pauvres moustiques ! S’ils en étaient conscients, ils réclameraient, auxdits cabinets, des commissions pour services rendus. Les moustiques sont présents dans tous les compartiments de la Société. Ces travailleurs de l’ombre ont même réussi à faire du paludisme, donc de la distribution de moustiquaires, un enjeu électoral. Et une fois les élections terminées……

Mais si cet effort de « prospérité partagée » est à saluer, remercions cependant le « Très Haut » que la barre des « 20.000 emplois » n’ait pas été franchie. Sinon, que serait devenue Cotonou et nous avec ?
Cela vous étonne ! Vous n’y êtes pas allés ? Nous vous accordons le bénéfice du doute, une deuxième chance en somme.
Observez bien nos enfants sur le chemin de l’école par temps de pluie et surtout, ceux en sandales, communément appelées « Ji ma kplon ». Vous constaterez avec stupéfaction que leur kaki de dos, à force de recevoir des gouttelettes mélangées à de la boue, ressemble plutôt à une œuvre d’art abstraite.

Mettez-vous à la place des parents. Mais que faire ? Certains gamins, les plus audacieux d’entre eux, semblent trouver la solution : s’acheter des bottes.
Quelle idée ! S’ils pouvaient savoir, ces gamins, comment il est déjà difficile d’assurer les deux repas quotidiens, ils ne demanderaient pas des produits de luxe. D’ailleurs à quoi servent les bottes quand on vit déjà dans l’eau ?
Nous craignons que ces enfants soient atteints par l’effet de mimétisme. Ils veulent faire comme les grands qui nous rendent visite de temps en temps. Vous pensez à quelqu’un ? Nous non plus. Attention, dans ce pays où ne rien faire peut vous coûter cher, que dire alors de celui à qui on reproche des propos malveillants.
Nous avons encore en mémoire, non pas Juin 2006, mais l’histoire authentique de ce citoyen d’un pays lointain en route pour le « Goulag ».

Dans le train qui l’amenait, le journaliste Français, feu Michel HONORIN l’interviewa. Il s’ensuit ce dialogue pour le moins étrange :
« A combien d’années êtes-vous condamné ? Dix ans, répondit-il. » « Qu’avez-vous fait ? Rien » Le militaire accompagnateur répliqua aussitôt. « Arrête de mentir. Quand on a rien fait, c’est 5 ans. ». A vous de juger.

Cela arrive plus souvent qu’on ne le pense sous nos cieux.
Pendant ce temps, il continue de pleuvoir sur notre capitale économique, du moins pour ce qu’il en reste. Nous prions tous pour que le ciel ne nous tombe pas sur la tête. Les autorités aussi sont à pieds d’œuvre, « elles travaillent pour nous ». La preuve, c’est qu’une bonne nouvelle semble poindre à l’horizon, du moins, le coût de l’assainissement de la ville est connu des populations. Il s’agit de quatre cents … (400…). Nous ne mettrons pas d’unités. Vous l’avez entendu comme nous. Sachez tout de même que c’est le tiers du budget national Exercice 2011-2012.

En attendant, continuons de crier haut et fort que Cotonou est contre l’inondation. Si ceci vous paraît trop long, dites tout simplement « C.C.I. » et vos vœux seront exaucés.

Mais à l’allure où vont les choses, on se demande des fois si ce n’est pas l’inondation qui est contre Cotonou et pour faire toujours court, on pourra dire « I.C.C. ». Vous remarquerez au passage que dans ce sigle, il n’y a ni Services, ni Consorts pour deux raisons :

  Cette eau ne nous rend pas services ;
  Il ne saurait question de Consorts puisque dans le cas présent, le responsable est connu et clairement identifié : c’est l’eau.

Enfin, « l’eau, c’est la vie », a-t-on coutume de dire. Mais comment ce précieux liquide peut-il devenir un cauchemar pour les populations ?
Dans l’attente de solutions idoines, habitants de Cotonou et d’ailleurs, victimes de cette injustice récurrente de la nature, les autorités vous disent d’ores et déjà : « Prolétaires de tous les quartiers, excusez-nous »

Marcellin A. FAGBOHOUN.-

www.24haubenin.bj ; L'information en temps réel

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