Comme dans les contes au clair de lune, la tortue a fini par triompher du lièvre, dans le duel épique du perchoir. Le « vieux père » a eu raison de « son fiston ».Au bout de la nuit et d’un insoutenable suspense. La sagesse africaine est assez claire à ce propos : « les enfants savent courir ; mais ils ne savent pas se cacher ».Là où Komi croyait se cacher c’est là bas que « frère Adri » dort, dirait le chanteur ! Cependant nos deux combattants n’ont point démérité. Mais puisqu’il fallait un vainqueur…

Ainsi, le premier combat que les deux états-majors ont jugé déterminant, fut celui des procurations. C’est ainsi que sur 83 élus, une trentaine, ont très « gentiment » délivré des procurations pour l’élection du Président de l’Assemblée nationale. A ce jeu, la mouvance présidentielle n’a pas fait dans la dentelle. Le principe est des plus simples : tous les députés élus, sont considérés comme des traites en puissance ! Les ministres-députés ne sont pas épargnés. Bien au contraire…La solidarité gouvernementale n’exclut visiblement point la…suspiscion.C’est ainsi que le ministre d’Etat, numéro deux du gouvernement et grand serviteur de son Chef devant l’Eternel, a été prié de délivrer une procuration. Qui a parlé « d’humiliation de l’intelligence » ?Bof, c’était à la Conférence nationale ;donc il y’a si longtemps...Et dire que même les animaux font confiance à ce vétérinaire émérite !Que pensez alors du cas de ce pasteur-Ministre de l’Intérieur ?Le Chef de l’Etat, pasteur lui-même à ses heures libres, douterait-il de la parole d’un « frère en Christ » ?Toujours est-il que l’homme supposé de Dieu a dû remettre une procuration. Troublant. Et si les chrétiens n’ont pas convaincu, les musulmans, furent-ils alfa ou imam, ne pouvaient échapper à la « fatwa ». Des procurations ont donc été retirées sans salamalecs, au ministre des Affaires Etrangères Arifari Bako ; à son coreligionnaire et collègue Alassane Soumanou Djimba ; au Dg de la Sonapra Idrissou Bako…Quelle époque ! Même les « familles parentes alliées et amies »n’ont pas eu droit à un traitement de faveur. D’ou le cas du « bof » Marcel de Souza qui continue de faire des vagues. Heureusement alors que le fils et la première dame ont été recalés…Le Grand Manitou de la Refondation connaît les hommes et leur faiblesse, surtout lorsqu’ils sont soumis à des tentations sonnantes et trébuchantes. Il connaît très bien la recette et sait l’appliquer à merveille. Mais comme il aime à le répéter pour certains mécréants, lui le « père de la nation » n’use de ce procédé que « dans le sens de l’intérêt général »Et « l’intérêt général » ici, c’était sa liste à lui. Simple. Le bon petit peuple, sans doute par « inculture politique » ne partage pas cet avis. D’où l’immense clameur ayant accompagné l’élection du porte-flambeau des intérêts « privés » au grand dam du Chef. Cette victoire traduit le refus d’un Président du Parlement par procuration …Une caisse de résonnance au service de l’exécutif…Contrairement au Chef de l’Etat, les citoyens ne rêvent pas « d’institutions complices ».Mais de véritables contre-pouvoir. C’est pourquoi ils applaudissent la cohabitation sans procuration, qui s’annonce entre le palais de la Marina et le palais des Gouverneurs ; entre le pouvoir de Cadjèhoun et le pouvoir d’Adjinan.Et gare au premier qui proposera une procuration à l’autre.

Tafê