La présidentielle de 2016 approche et les Béninois observent les candidats avec l’œil froid et professionnel d’un boucher qui s’apprête à étourdir et dépecer la bête. Abdoulaye Bio Tchané (ABT) et Pascal Iréné Koupaki (PIK) ont un seul centre d’intérêt. Ils ont la chance d’avoir des sigles à la JFK. ABT et PIK ont plusieurs défauts communs. Ils ont des partis mais n’ont pas de membres ; ils n’ont jamais représenté le peuple. Ils n’ont pas de passé politique auprès des populations, ni de références idéologiques. Ils ont la même stratégie : être amis de tous et ennemis de personne. Et ils trainent le même contrepoids. PIK a le désavantage d’avoir fréquenté Thomas Yayi Boni (TYB), et ABT a la malchance de ressembler à TYB. Si vous pensez que ce sont des oiseaux du printemps qui amènent le beau temps, détrompez-vous et préparez-vous à grelotter pendant les dix prochaines années. Si le Bénin était un cheval, il n’est nullement prêt à se laisser monter par l’un de ces deux jockeys. Votez pour PIK, c’est prendre un virage en ligne droite ; votez ABT, c’est garder la même trajectoire. PIK est tombé en désuétude, ABT ne porte aucun rêve.

Expériences gouvernementales

En matière d’expérience gouvernementale, ABT est un poids léger et PIK, un poids lourd. PIK peut s’enorgueillir de son long parcours politique. Il était connu comme l’élève modèle de la classe de TYB, avant de se rabaisser docilement à la moyenne de la classe et de sombrer dans une fainéantise salutaire. Pendant sept ans, PIK a joué au politicien timide, sage comme un petit saint. Il n’a rien osé, rien tenté, rien rêvé. ABT s’est occupé des finances aux côtés de Kérékou II. Son bilan, il le qualifie de positif. D’ailleurs, c’est l’un des défauts d’ABT. Il passe ses journées à se jeter des fleurs. Il est le seul à dire qu’il a tout réussi dans sa vie et se précipite pour se décerner les lettres de noblesse.

Bonne gouvernance

Si ABT peut se laver les mains pour n’avoir pas été cité dans aucune affaire de corruption, PIK aura du mal à brandir le drap blanc après un long et périlleux séjour dans le gouvernement de TYB. Même s’il n’est pas personnellement impliqué dans les scandales politico-économiques, sa responsabilité est fortement engagée à titre de Premier ministre en charge de la coordination de l’action gouvernementale ayant mené tous les dossiers chauds qui défraient la chronique.

Programme politique

ABT n’a pas d’idées, du moins s’il en a, mais il les partage en famille, entre quatre murs. ABT invente des solutions sans poser le problème. Il pense régler le délestage en cinq ans, puis quand les cinq ans ne vont pas suffire, il en demanda un autre bloc de cinq. PIK a une solution mais elle est unique à tous les maux du pays. Il parle de nouvelle conscience, il veut développer le pays avec la psychanalyse ou Freud. Il veut faire du nouveau avec de vieilles idées.

Les deux désirent être président mais se trahissent au quotidien. Ils n’ont rien à proposer aux Béninois. Ils se cachent derrière les formules générales et les professions de foi. Ils n’ont ni d’idées, ni d’équipe. Ils se disent en sourdine, « après la victoire, Dieu fera et me donnera des idées parce qu’au Bénin, c’est Dieu qui donne le pouvoir ». Ils veulent donc prendre la route sans carburant.

Jules Djossou Bonou

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