Au fur et à mesure que l’on s’approche de l’élection présidentielle de 2016, le cercle de soutiens de l’homme d’affaires, Patrice Talon s’agrandit. Presque sur toute l’étendue du territoire national, ce qu’on pourrait désormais appeler le phénomène Talon se fait ressentir dans l’opinion.
Prise au départ comme un coup d’épée dans l’eau, la candidature de l’homme d’affaires, Patrice Talon, a commencé par être prise au sérieux. Elle enregistre presque tous les jours des déclarations de soutiens. Du nord au sud, des jeunes, femmes et hommes se mobilisent autour des idéaux du magnat du coton béninois dans l’ensemble du pays. Dans le nord du pays, il y a une kyrielle de soutiens à la candidature de Patrice Talon à la prochaine élection présidentielle, surtout dans le bassin cotonnier.

Les cotonculteurs estiment que sa mise à l’écart par le Gouvernement du Président Boni Yayi leur a créé toutes les difficultés du monde. Manque d’intrants coton, incapacité du Gouvernement à réorganiser le système et mauvais écoulement des produits cotonniers sont autant de problèmes qu’ils rencontrent depuis la prise en charge du secteur cotonnier par le régime en place. Les acteurs du monde cotonnier estiment que Patrice Talon serait l’homme qu’il faut à la tête du pays pour les sauver de leur malheureuse situation.

D’autres catégories professionnelles telles que les producteurs de cultures tropicales et vivrières du septentrion n’hésitent pas à dévoiler leurs ambitions pour l’opérateur économique. Dans le sud du pays, des mouvements de jeunes pleuvent pour le soutenir. On assiste depuis quelques semaines à un quadrillage du terrain pour le magnat du coton encore absent du territoire national.
 Apparemment, Patrice Talon est en train de mettre en œuvre le plan Yayi de 2006. Le phénomène Yayi avait commencé à l’époque de la même manière. A travers la loi dite d’exclusion, l’ex-président de la Banque ouest-africaine de développement (Boad) s’est fait victimiser dans l’opinion. Sans avoir au départ les soutiens des partis politiques traditionnels, le candidat Boni Yayi avait bénéficié des ralliements des mouvements de jeunes sur toute l’étendue du territoire national. Comme lui, Patrice Talon se présente aujourd’hui comme le héro de la lutte contre la révision opportuniste de la Constitution du 11 décembre 1990. Pour certains Béninois, ses ennuis avec le Chef de l’Etat sont relatifs à son refus de cautionner ladite révision. C’est ainsi que des mouvements de jeunes militent pour sa candidature. Toutes les stratégies sont mises en œuvre pour assurer le sacre de Patrice Talon au soir du 28 février 2016. Le contexte n’étant pas le même, on attend de voir si cet opérateur économique pourra atteindre son objectif.

Paul TONON