Lors des positionnements sur les listes-Fcbe (Forces cauris pour un Bénin émergent), les transfuges du Parti du renouveau démocratique (Prd), ayant rejoint la mouvance, ont été marginalisés. Ils n’y sont ni titulaires, ni suppléants avec à la clé une grosse déception dans une majorité présidentielle où l’on leur avait promis ciel et terre.

Les transfuges du Parti du renouveau démocratique (Prd) ne sont pas encore à la terre promise. Ils continuent d’errer dans la mouvance présidentielle qu’ils croyaient aller renforcer pour enterrer leur ancienne formation politique.

Les maires Océni Moukaram de Porto-Novo, Sacca Yaya d’Adjarra, Saliou Akadiri de Pobè, Georges Nounagnon d’Avrankou et Mathias Gbèdan de Sèmè-Podji peinent à retrouver leurs marques dans leur nouvelle famille politique. Si le non-positionnement de M. Gbèdan n’inquiète guère, parce que le milliardaire et coordonnateur-Fcbe de sa Commune, Dominique Tagbodji était candidat en 2011 et reconduit sur la liste pour les prochaines élections législatives en deuxième position, la situation des autres suscite des remous dans les milieux politiques dans les 19ème, 20ème et 22ème circonscriptions électorales.

Dans la 19ème circonscription (Porto-Novo, Adjarra, Aguégués et Sèmè-Podji), on s’attendait au positionnement du maire Océan Moukaram pour tenter de drainer les populations vers la mouvance. Ce qui n’a pas été le cas. C’est le même sort qui a été fait à Sacca Yaya d’Adjarra, malgré son activisme pour la défense de la cause du Président Boni Yayi depuis qu’il a trouvé refuge dans la mouvance. Dans la 20ème circonscription électorale (Dangbo, Bonou, Missérété, Adjohoun et Avrankou), le maire Georges Nounagnon est oublié dans les tractations pour les positionnements.

On lui reproche ses accointances avec la frondeuse des Fcbe d’Avrankou, Me Hélène Aholou Kèkè. Dans la 22ème circonscription (Kétou et Pobè), le maire Saliou Akadiri a également fait piètre figure. On lui reproche ses attitudes trop européennes en déphasage avec les réalités du terrain.

Alors, qu’ils soient maires ou non, les transfuges du Parti du renouveau démocratique n’ont pas trouvé preneur sur les listes de la majorité présidentielle. Selon les informations, c’est la désolation dans leur rang. Ils regrettent leur ralliement à la mouvance, car toutes les promesses à eux faites jusque-là sont restées lettres mortes. En dehors de Moukaram Badarou, nommé préfet de l’Ouémé/Plateau suite au refus du Prd d’entrer au Gouvernement du Président Boni Yayi, les autres se cherchent dans l’océan-Fcbe. Leurs inquiétudes deviennent de plus en plus grandes à l’approche des élections communales qui ne donnent aucune garantie de reconquérir leur poste de maire.

Raisons 

Pourquoi ces éléments du Prd qui étaient allés gonfler la mouvance à coups de tapages médiatiques ont été tant marginalisés ? Après leur démission du Prd, le Chef de l’Etat s’est rendu compte que ces transhumants ne représentaient que l’ombre d’eux-mêmes à Porto-Novo, Adjarra, Avrankou et Pobè. Ils n’ont pas la capacité de faire peur à Me Adrien Houngbédji dans son fief traditionnel. Il fut un temps où il a eu un lever de boucliers contre ces politiciens qui prenaient de zèle au sein de la mouvance. C’était le cas du ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola qui, lors d’un meeting à Pobè, a exigé la discipline aux transhumants. « Vous êtes venus chez vous. Vous devez nous respecter… », avait-il déclaré. C’est dire que le positionnement des transfuges du Prd risquait de créer assez de frustrations dans la famille-Fcbe.

De ce fait, ces derniers ne peuvent que jouer le rôle d’hommes de rang pour accompagner des Forces cauris pour un Bénin émergent avec espoir que le Chef de l’Etat pourra se souvenir d’eux, avant la fin de son deuxième et dernier mandat à la tête du pays.

Thomas Nounagnon