Installés, jeudi dernier, par la Cour constitutionnelle, les membres de la Commission électorale nationale autonome (Cena) n’ont pas de la matière. En d’autres termes, ils n’ont pas de quoi occuper leur temps dans l’accomplissement de leur mission républicaine. « C’est le jour de notre installation que nous avons élu le bureau d’âge. Depuis ce temps-là, nous ne nous sommes plus revus pour discuter de quoi ce soit. J’attends de voir ce qui se passera… », a déclaré, un membre de la Cena, dans un entretien informel. Il soutient qu’il vaque régulièrement à ses occupations comme si de rien n’était. « Nous sommes-là. Pour le moment, nous ne faisons rien. Une Cena sans la Listez électorale permanente informatisée (Lépi) est comme un cultivateur qu’on envoie sarcler sans houe. Il revient aux journalistes de mettre la pression sur le Cos/Lépi pour nous sortir quelque chose. Dans le cas contraire, nous ne pouvons rien.Je ne sais pas pourquoi le président de la Cour constitutionnelle n’a pas mis un accent particulier sur l’inexistence de la Lépi, au lieu de dire que les législatives de 2015 doivent forcément se tenir. Pour le moment, on ne se voit même plus après notre installation. On attend de voir…  », a fait savoir un autre membre de la Cena qui a également requis l’anonymat. Comme on peut le constater, les membres de cette nouvelle institution sont désœuvrés. Ils ne se retrouvent même plus pour réfléchir sur leur tâche. Le mal se fait beaucoup plus sentir au siège de la Cena à Ganhi à Cotonou. Contrairement aux années précédentes, il n’y a pas d’affluence sur les lieux. C’est le désert total. Selon certains agents de l’institution rencontrés sur le terrain, les nouveaux membres de la Commission électorale nationale autonome n’ont même pas encore pris connaissance de leurs bureaux respectifs. C’est dire que la récréation continue pour eux.