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Le contrat du Français Michel Dussuyer expire en novembre 2022, le dévolu a été jeté après moult tergiversations sur le technicien béninois de 44 ans Moussa Latoundji pour assurer l’intérim à la tête des Ecureuils. Depuis qu’il est promu à ce poste, force est de constater que les moyens adéquats pouvant permettre de performer dans les conditions idoines ne lui sont pas affectés. On en veut pour preuve : un staff presque inexistant !
Le temps d’une trêve internationale
Revêtu de son nouveau manteau de sélectionneur intérimaire des Ecureuils, le premier buteur béninois dans l’histoire de la CAN (4 février 2004 à Sfax face au Nigéria), à la faveur d’une trêve internationale, a prouvé de quoi il est capable. Le 29 mars dernier en Turquie, les Ecureuils du Bénin ont remporté avec brio la Coupe du tournoi d’Antalya. C’était après un match nul face aux Eperviers du Togo au TITANIC Sport Complex Stadium. Le bilan de cette fenêtre internationale est globalement satisfaisant. En trois matchs, les poulains de « M L » ont enregistré 2 victoires et 1 nul. Ils totalisent 7 points avec 7 buts marqués contre seulement 2 encaissés. Cerise sur le gâteau, les trois meilleurs buteurs du tournoi sont tous des joueurs à option offensive des Ecureuils : Steve Mounié, Cébio Soukou et Tosin Aiyegoun.
Aussi, pour s’extirper des engrenages poussifs de la routine, l’ex sociétaire de Energie Cottbus (Allemagne) et du FC Metz (France) a-t-il jugé opportun de faire confiance à la jeune garde. Cette trêve internationale a été alors l’occasion rêvée pour tester de nouveaux joueurs et de lancer les prémices d’un nouveau projet de jeu. Cette mixité entre jeunes et moins jeunes serait un gage certain de réussite à en croire le technicien : « On a essayé de rajeunir l’équipe. Vous avez vu, il y a beaucoup de jeunes dedans qu’on a fait venir pour voir comment ils vont se comporter dans les jours à venir… ».
La seule fausse note de cette fenêtre FIFA reste un staff atrophié.
Quel avenir pour une équipe sans staff technique ?
Le plateau technique des Ecureuils reste bien dégarni. Il est orphelin de plusieurs postes très sensibles. Ce sont dans ces conditions abracadabrantesques que les Ecureuils ont évolué fin mars 2022 en Turquie. A Antalya, Moussa Latoundji était à la fois sélectionneur intérimaire et sélectionneur adjoint. A Antalya, Il n’y avait pas de préparateur physique. Il n’y avait guère d’ostéopathe, encore moins un analyste vidéo. A Antalya, le Kiné et le médecin ont dû jongler pour se substituer à l’ostéopathe. Les anciens joueurs Stéphane Sessegnon et Fabien Farnolle ont été appelés en renfort comme des accompagnateurs. A la veille du tournoi, le coach intérimaire avait laissé entendre : « Dans le staff, je ferai les analyses vidéos moi-même. En ce qui concerne le préparateur physique, on négocie déjà. Pour le reste, on ira avec Jonas Bidé… Le staff trop maigre ? Nous venons de commencer. On fera avec les moyens dont nous disposons ».
Au demeurant, faut-il encore rappeler que les trois rencontres de ce tournoi amical viennent comme un préparatif pour les éliminatoires de la CAN 2023 ? Dispensé du tour préliminaire, le Bénin 84ème mondial au classement FIFA est logé dans le chapeau 2. En attendant que les groupes soient constitués, le staff de l’équipe nationale devrait être mis en place pour aborder avec sérénité les éliminatoires. Mais jusqu’à présent, rien n’est encore fait. Il est alors légitime de s’interroger sur cette situation qui perdure et laisse le suspense intact quant à ce qui concerne l’avenir de la sélection nationale A. Les Ecureuils entameront-ils les éliminatoires avec un staff décapité ? Le vieux spectre de l’amateurisme et de l’improvisation qui nous a amenés dans les gouffres du classement mondial FIFA est-il de retour ? Quel résultat pourrons-nous espérer dans une ambiance aussi délétère ?
Partira, partira pas !
Les supputations vont bon train à l’aune des déclarations des acteurs du cuir rond. Le mandat de Moussa Latoundji sera-t-il prolongé à la tête des Ecureuils ? Les récentes prestations concluantes de l’équipe nationale ont augmenté sa cote de popularité auprès du public sportif béninois. Aussi, les belles performances des sélectionneurs à l’instar de Djamel Belmadi (Algérie) Kamou Malo (Burkina-Faso) et Aliou Cissé (Sénégal) renforcent-t-elles l’idée selon laquelle, les entraîneurs locaux ont une meilleure connaissance du terrain. Pour « ML » qui a débuté en sélection béninoise, le 17 janvier 1993, à seulement 14 ans et 157 jours, et reste le troisième plus jeune international de l’histoire et le plus jeune international du continent africain, la maîtrise des réalités locales semble un acquis certain à mettre au service du rendement de l’équipe.
Abordant la question de la nomination du futur sélectionneur, le ministre de tutelle Oswald Homeky a laissé entendre entre autres : « […] A compétences égales, priorité aux Béninois. C’est notre état d’esprit. Celui qui fait l’intérim aujourd’hui a notre confiance […] ». Cette déclaration qui semble augurer d’un lendemain meilleur pour « ML » contraste avec les propos du concerné, reçu sur l’émission « Jour du Sport » de l’ORTB le week-end écoulé. On retiendra notamment : « N’oubliez pas que je suis là uniquement pour trois matchs ». Il a continué en invoquant même un hypothétique successeur. Wait and see !
Ubrick François Quenum