214 visites en ce moment
Créé en juillet 2016 à Grand Bassam en Côte d’Ivoire, le Réseau des Journalistes Observateurs de l’Industrie de la Nicotine et du Tabac (REJOINT) vient d’organiser sa deuxième rencontre annuelle. Elle a eu lieu à Radisson Blu Hôtel à Bamako (Mali) et a permis aux participants de mener des réflexions sur la nouvelle innovation des industries du tabac relative à un monde sans fumée.
Plus d’une cinquantaine de journalistes venus de 15 pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre ont pris part à cette rencontre organisée par AllAfrica qui porte sur le thème « L’Avenir de l’industrie du Tabac : Un monde sans fumée et ses enjeux ». A l’ouverture de la session, le Président du REJOINT a expliqué que l’objectif de ce regroupement de journalistes est non seulement de promouvoir le dialogue, mais aussi de discuter avec toutes les parties (pouvoirs publics, industries du tabac, organisations de lutte antitabac). « Le journaliste doit être indépendant et ne doit pas prendre partie pour une cause » a expliqué Sadou Yattara. Il s’agit également, au cours de cette séance, de discuter sur les innovations dans le secteur de l’industrie du tabac pour l’avènement d’un monde sans fumée.
Promesses et limites d’un monde sans fumée
C’est le panel qui a permis aux participants de comprendre les réelles motivations de Phillip Morris International (PMI) qui a pris la résolution de ne plus fabriquer des cigarettes combustibles. PMI a décidé, selon les explications de son Directeur des Affaires Institutionnelles, de sortir du secteur de la cigarette combustible et de mettre sur le marché des produits moins nocifs. « Nous, nous adressons aux adultes qui ont décidé de continuer par fumer, leur offrir des opportunités moins nocives » a affirmé Harouna Ly. Pour lui, il s’agit de changer le niveau de dangerosité des produits de PMI. « On ne brulera plus le tabac. Donc il n’y aura plus de fumée, ni de combustible ». Se basant sur cet engagement de faire convertir les fumeurs désireux de continuer aux produits moins nocifs (le tabac chauffé est à 90% moins nocifs selon les résultats de certains chercheurs internationaux), Harouna Ly lance un appel pour que cette notion (réduction de la nocivité) fasse l’objet de dialogue entre pouvoirs publics, société civile et ongs antitabac. « C’est le grand défi à relever » a-t-poursuivi.
Le respect de cette promesse contribue d’une manière ou d’une autre à l’atteinte de l’ODD 3 relatif au bien être et à la santé de tous, qui représente la porte d’entrée pour discuter des questions de santé : « L’une des recommandations de l’ODD 3 est la réduction de 25% des Maladies Non Transmissibles d’ici 2025. Si le PMI respecte effectivement ses engagements, ceci vaudra dire que ceux qui ne veulent pas arrêter définitivement de fumer auront d’autres alternatives moins dangereuses pour leur santé » a expliqué Bunni Makinwa, ancien fonctionnaire international du Système des Nations Unies.
Un point de vue partagé par le Président et Co-Fondateur de AllAfrica (Siteweb des medias) qui pense que c’est une belle occasion pour les journalistes de jouer une mission de veille auprès de PMI afin qu’il respecte ses promesses. « On peut commencer par avoir un petit progrès par rapport à la réduction du taux des MNT. C’est aux journalistes de suivre l’évolution des promesses, de se documenter auprès des industries du tabac, des Ongs antitabac et des pouvoirs publics » souligne Amadou Mahtar Ba. Ni griot, ni détracteur d’une cause, le journaliste doit selon lui, relayer juste les faits et promouvoir le dialogue entre tous les acteurs.
Makeba Tchibozo (Col.)
(Envoyé Spécial à Bamako)