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Le travail des enfants continue au Bénin en violation de la législation béninoise. À la Haie-Vive, à Cotonou, des enfants âgés de moins de 14 ans travaillent sur des chantiers de construction.
Âgés de 7 ans, 10 ans ou à peine de 13 ans, ils manipulent des barres de fer, pelles, brouettes sur des chantiers de construction sans équipements de protection. Le constat a été fait à la Haie Vive, quartier résidentiel de Cotonou. Sur quatre (04) chantiers de construction visités, trois (03) emploient des mineurs. Deux (02) enfants travaillent sur le premier chantier, un (01) seul sur le deuxième, et entre quatre (04) et cinq (05) sur le troisième. La majorité d’entre eux sont des apprentis ferrailleurs ou maçons, s’exprimant principalement en goun et en fon. Ils sont considérés comme étant « en apprentissage », contrairement aux ouvriers adultes qui perçoivent une rémunération en fin de journée ou à la fin de la semaine.
Une violation de la législation béninoise
La loi N˚98-004 du 27 janvier 1998 portant Code du Travail en République du Bénin en son article 166 est pourtant claire : « les enfants ne peuvent être employés dans aucune entreprise avant l’âge de 14 ans ». L’article 66 du Code de Travail précise que « nul ne peut être apprenti s’il n’est âgé de 14 ans révolus ».
La loi N˚ 2015-08 du 08 décembre 2015 portant Code de l’enfant en République du Bénin va encore plus loin. Son article 223 encadre strictement les conditions d’entrée en apprentissage. Avant d’être admis en apprentissage, l’enfant doit être âgé d’au moins 14 ans ; avoir fini les cours de l’enseignement primaire ; et faire l’objet d’un contrat d’apprentissage. Mettre en apprentissage un enfant sans avoir réuni ces conditions est une forme d’exploitation des enfants et donc une violation de la législation béninoise.
Mieux, le Bénin a ratifié plusieurs instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’enfant dont entre autres : la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) de l’ONU, la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant (CADBE). Sans oublier la Convention 138 de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur l’âge minimum d’admission à l’emploi ; et la Convention 182 sur les pires formes de travail des enfants. En ratifiant ces textes, le Bénin s’est engagé à protéger les enfants contre toute forme d’exploitation.
Des progrès, mais un défi persistant
Le gouvernement béninois a renforcé la lutte contre le travail des enfants. Selon les résultats de l’enquête MICS réalisée par l’Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSTaD), le taux de prévalence national en matière de travail des enfants est passé de 52,5 % en 2014 à 19,9 % en 2022. Les cas des enfants travaillant sur plusieurs chantiers à la Haie Vive montrent que des efforts restent encore à faire.
La lutte contre le travail des enfants ne peut reposer uniquement sur l’existence de lois. Elle exige une veille constante, des sanctions fermes contre les auteurs d’abus, et une sensibilisation renforcée auprès des communautés et employeurs.
A.A.A
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