Gonflés par la révolution burkinabé, les membres des formations politiques de l’opposition et des Organisations de la société civile envisagent de battre à nouveau le macadam pour empêcher toute révision opportuniste de la Constitution du 11 décembre 1990. A quelques jours de cette marche, quelques Béninois apprécient le bien fondé de cette démarche.
Clement Assogba : Juriste
“Je constate avec amertume que malgré toutes les intentions qu’on lui prêtes, le chef de l’Etat ne veut toujours abandoner son projet de révision de la Constitution. La preuve que l’opérateur économique Patrice Talon, accusé à tort ou à raison de fomenter un coup contre la sûreté de l’Etat ou contre la vie du président de la République avait raison en dénonçant dans son réquisitoire l’intention du système en place de vouloir réviser la Constitution à des fins égoïstes. Mais avec ou contre sa volonté, il retirera ce projet. A moins qu’il fasse volte-face, le Chef de l’Etat sera contraint à abandoner son projet de révision de la Constitution. A l’instar de la dernière marche, j’invite le peuple béninois à se mobiliser davantage pour barrer la route aux opportunistes assoiffés de pouvoir.”
Hermione Houmbabè : Agent comptabe
“A dire vrai, Boni Yayi et son entourage veulent mettre à mal notre démocratie. Je suis désolée de le dire ainsi. Face à des dirigeants politiques d’une autre époque, c’est difficile d’aspirer à un Etat démocratique. Aux grands maux les grands remèdes. Vivement que la marche du 11 décembre soit tenue pour siffler la fin de la récréation. La pagaille a assez duré. S’il urge d’employer la méthode burkinabé, nous n’hésiterons pas. Et gare aux responsables politiques qui pactiseront avec le diable. Ils seront tous comptables de la dégradation de la situation.”
Bernice Zinzindohoué : Enseignante
“Je ne suis pas contre la marche du 11 décembre prochain. L’objectif étant d’amener le pouvoir à écouter le peuple, je soutiens entièrement l’initiative. On ne peut pas se permettre de tels égards à ce niveau. Vous avez été élu sur la base d’une loi, respectez la. Je ne comprend pas pourquoi on cherche par tous les moyens à contourner les dispositions de la loi. A moins de finir comme Blaise Compaoré, le président Boni Yayi n’a qu’à tout mettre en oeuvre pour léguer à son successeur un pays de paix.”
Brice Kossou : Opérateur économique
“Je pense que le moment est venu pour montrer à ces gouvernants que nous ne dormions pas. Nous avons un regard sur tout ce qui se passé au sommet de l’Etat. Le dilatoire autour du financement du Cos/Lépi était fait à dessein. Malheureusement pour eux, ils sont dos au mur. Si le Général Mathieu Kérékou a cédé en 1989 suite à un soulèvement populaire, pourquoi pas Boni Yayi. Maintenant que le pot au rose a été découvert, il n’a plus le choix. La marche du 11 décembre prochain est irréversible. Le peuple doit se mobiliser comme un seul homme pour crier haro sur le baudet.”
Laureinda Adamon : Membre de la société civile
“Je pense qu’on doit faire la part des choses. La révision de la Constitution va dans l’intérêt général du peuple. Aucune loi n’est parfaite. Il est donc normal de marquer des pauses pour revoir certaines dispositions de la loi lors de son application. Dès lors que le Chef de l’Etat rassure sur son départ en 2016, je ne vois pas pourquoi il y a tant d’agitations autour de la révision de la Constitution. Faisons lui confiance.”
Propos recueillis par Odi I. AÏTCHEDJI
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2 décembre 2014 par Judicaël ZOHOUN