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Invité sur Diaspora FM et Eden TV, ce dimanche 22 juillet 2018, le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Marie Odile Attanasso, s’est prononcée sur les réformes actuelles dans son département ministériel.
« Quand il y a réforme, il y a toujours des résistances. Avec le temps, on commence par s’entendre. Ils ont compris l’utilité des réformes et nous accompagnent. Ce n’est pas facile mais avec le temps, ça va de mieux en mieux », affirme le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Dans son secteur, il y beaucoup d’irrégularités qu’il faut corriger. « Il y a beaucoup de dysfonctionnement et beaucoup de textes non appliqués. Il y a trop de choses qui pouvaient permettre l’amélioration des choses au niveau des universités. Nous avons pris notre bâton de pèlerin pour améliorer et mieux faire », explique Marie Odile Atanasso. Dans cet imbroglio, le pire reste la situation au niveau du secteur privé. « Ce qui était criard était ce qui se passait dans les établissements privés. Les produits formés n’étaient pas ce qu’il faut. Des professeurs qui n’avaient pas le niveau ainsi que les étudiants qui sortaient », explique le ministre. Afin de trouver une solution, elle s’est engagée dans bien des consultations en vue de prendre la décision idoine. « C’est de là que nous avons eu des rencontres avec les acteurs et écouter certains. Ce que nous a amené à initié les examens de licence et master pour voir la qualité de ce qui se passe », souligne Marie Odile Atanasso.
Il ne faut pas avoir selon elle, des formations disparates. « En principe, les établissements se créent avec toutes les dispositions mais ici les établissements sont créés sans avoir même le site de formation ». Elle ajoute qu’ « Une université n’est pas un cours primaire qu’il faut créer dans tous les quartiers, c’est des laboratoires de qualité. Une université rassemble les fils et filles, qui créent l’unité ».
Le ministre de l’enseignement supérieur s’affaire à mieux fédérer les universités afin de voir comment rationnaliser le personnel. « Nous sommes dans les universités publiques où il n’y a pas de logique avec la réalité du terrain. Il y a des formations qui sont créées mais qui ne sont pas adaptées aux besoins du terrain. Nous sommes entrain de travailler pour corriger les irrégularités », assure-t-elle. ‹‹Sinon, nous risquons de former pour la forme et il n’y aura pas toujours d’adéquation avec l’emploi et c’est déplorable. Nous y arriverons », ajoute Mme Attanasso.
Gestion des universités publiques
Afin d’aider les universités par des apports conséquents, le ministre Marie Odile Atanasso pense qu’il urge de mettre en place le Conseil d’administration. Selon elle, « l’université est gérée de façon autonome et il nous est impossible de connaître la taille des ressources. En mettant sur pied le Conseil d’administration, on pourra avoir plus d’informations et cela permettra d’améliorer la gouvernance ». Elle affirme que aujourd’hui, « toutes les universités sont gérées comme des entreprises privées et il faut y arriver aussi au Bénin ». Le Conseil d’administration n’est pas selon elle, si nouveau. Il a toujours existé mais sous une forme large. Elle indique que même, les recteurs « veulent aussi de ce Conseil d’administration et font pression sur nous. Ce qui permet d’avoir plus de visibilité dans ce qu’ils font. On veut avoir un Conseil pour mieux gérer les fonds, identifier les besoins, accompagner les universités ». Elle assure qu’ « On est entrain de travailler pour que le schéma de gouvernance soit le même dans toutes les universités. On a déjà validé deux AOF. Si tout va bien dès la rentrée prochaine, le Conseil d’administration sera installé dans toutes les universités ».
Ainsi donc, « Nous ambitionnons d’avoir des universités de qualité avec des infrastructures de qualité. Nous réfléchissions pour y arriver. Certes, ça prend plus de temps mais il ne faut pas se presser pour le faire aussi », explique le ministre.
Gratuité de l’enseignement
La question de la gratuité de l’enseignement n’a pas été occultée. Pour Marie Odile Atanasso, « dans aucun pays la gratuité ne fait du bien ». En plus, cela n’a été instauré sur aucune base. La gratuité de l’enseignement supérieur n’est pas obligatoire selon elle. « Je ne vois pas l’importance de la gratuité au niveau des universités. C’était un choix hasardeux », indique-t-elle Ce qui a fait « qu’après toutes les consultations, les recteurs ont demandé la suppression de cette gratuité. C’est une décision politique qui devrait être accompagnée par les recteurs mais c’est eux mêmes qui ont demandé sa suppression ». Elle précise que le chef de l’Etat n’a pas été d’avis de la suppression rapide mais progressivement. Mais la gratuité n’avantage pas les universités du moment où, « il faut construire des infrastructures et recruter des enseignants ». A titre d’exemple, elle rappelle qu’ « avec la gratuité, l’Etat apportait un (01) milliard et il y avait un gap de plus de deux (02) milliards FCFA ». Aujourd’hui, il faut réformer les choses et permettre aux universités de mieux fonctionner.
Le ministre pense qu’il faut dépasser l’étape d’inscription dans les écoles et facultés. « Nous sommes arrivés dans un schéma où il n’y plus frais d’inscription mais le coût de la formation. Il faut voir ce qui est possible, faire le point des besoins, les infrastructures, les enseignants et proposer ce que peut donner l’étudiant. C’est de là que le gouvernement verra ce qu’il peut apporter aux universités ».
Pour l’harmonisation des formations dans les établissements privés, le ministre pense que tout est finalisé déjà. « Tout est fin prêt au niveau de la Direction Générale de l’Enseignement Supérieur. Il reste que les promoteurs d’établissement vont prendre les nouvelles harmonisations », précise-t-elle.
Concernant les examens, elle renseigne que « les résultats des licences ont donné environ 89%. Il y a donc un gap qui n’a pas la compétence et nous verrons comment faire pour les accompagner ». Mme Attanasso précise par ailleurs que « tous les établissements n’ont pas présentés tous leurs étudiants. Ceux qui l’ont fait ont présenté les étudiants qui sont prêts et non tous leurs étudiants ».
G. A.
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