Les prochaines échéances électorales au Bénin sont prévues pour mars 2019. Il s’agit des législatives au cours desquelles le peuple béninois sera convoqué aux urnes pour renouveler le mandat des quatre-vingts trois députés que compte l’Assemblée nationale. C’est cette fièvre électorale précoce qui se serait emparée de certains des ministres du gouvernement du Nouveau départ devenus très activistes sur le terrain. Mais, c’était sans compter avec le président Patrice Talon qui a fait une mise en garde formelle à ces ministres et a rappelé à l’ordre ces passionnés ou prétentieux politiques de son plus proche entourage.
Le Chef de l’Etat avait perdu un peu de sa crédibilité depuis le 4 avril dernier quand il disait qu’il « aviserait » à propos d’un éventuel second mandat. Cette déclaration tenue au terme de son discours adressé à la nation après le rejet, par l’Assemblée nationale, de son projet de révision de la Constitution du 11 décembre 1990, l’avait mis en porte-à-faux avec sa promesse électorale lors de la présidentielle de 2016. En effet, le candidat Patrice Talon rassurait, à chaque étape, ses électeurs qu’il ferait un seul mandat s’il était élu à la tête du pays. Ces détracteurs avaient alors bondi sur cette déclaration et commencé par vilipender son gouvernement et le traiter de tous les noms. Mais, le chantre du Nouveau départ est revenu à la charge. Il a corrigé le tir. Depuis la semaine dernière, il a réitéré son intention de n’être pas à la recherche du populisme, de la conquête de voix des électeurs. Ceci est une preuve irréfutable que le Président Patrice Talon n’est pas à la quête d’un second mandat.
Le Président de la République Patrice Talon ne voudra pas briguer un second mandat. Sa mise en garde formelle faite à l’endroit de certains de ses ministres propagandistes, surtout maintenant que les échéances électorales approchent, n’est pas quelque chose du hasard. Simplement, parce qu’il sait mieux que quiconque que les actes de développement parlent beaucoup plus que les mots et qu’il est plutôt élu pour ça. Ce faisant, le Chef de l’Etat s’est nettement démarqué de cette vieille pratique où plusieurs mois à l’avance, tous les ministres et membres de leurs cabinets étaient tacitement envoyés dans leurs localités pour préparer les futures échéances électorales. Ces ministres et autres cadres de l’administration publique d’alors, abandonnaient leurs postes et n’avaient plus aucun souci pour les actions de développement qu’ils étaient sensés accomplir au profit du grand nombre. Donc, laisser perpétuer ce comportement jadis décrié par tous les démocrates, surtout en ce moment où la rupture est prônée, devenait même suicidaire pour le Nouveau départ. Le Président Talon qui avait aussi dit que le peuple béninois le porterait en triomphe au terme de son mandat en 2021, mesure bien l’ampleur de la tâche qui lui reste à abattre. C’est dire que, dans le rang des détracteurs du Chef de l’Etat qui avaient une autre lecture de cette déclaration du 4 avril 2017, c’est de la confusion totale. Le mandat unique est encore d’actualité.
Sounkoto Agbahounzo (LE GRAND MATIN)