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Un peloton de commandos parachutistes a été déployé à Kétou pour une mission de sécurisation d’un mois. Ces agents armés patrouillent jour et nuit dans les villages et dans les brousses où ils ratissent sans répit afin de redonner confiance aux populations hantées par les évènements sanglants de ces dernières semaines, informe le correspondant de l’Abp.
Les populations de certains hameaux de l’arrondissement d’Idigny dans la commune de Kétou, vivent encore dans la psychose, une semaine après les affrontements meurtriers entre éleveurs et agriculteurs soldés par au moins une dizaine de morts, ont confié mercredi 24 mai dernier, les autorités locales lors d’une séance d’échange initiée dans la localité par le Préfet du Plateau.
Selon les révélations faites par les autorités locales et les populations de la localité, dans les hameaux d’Issanhoun, d’Akpakamè, d’Effèhoutè, d’Ayékoto et d’Iwoyé dans l’arrondissement d’Idigny, « plus personne ne peut se rendre dans les zones cultivables. Et des hectares de cultures de maïs, d’igname, de manioc, de haricot et autres sont abandonnés dont d’autres ont été broutés par les troupeaux depuis le début de la crise ».
Dans ces villages, les portes des écoles et centres de santé sont closes, les marchés vides, les activités économiques au ralenti et bon nombre d’habitants ont quitté ces villages où des personnes sont portées disparues, déclarent chefs de villages, sages et notables des hameaux concernés.
A Iwoyé, zone frontalière entre le Bénin et le Nigéria, quatre corps de peulhs sédentaires ont été retrouvés en cours de semaine écoulée dans des aires de pâture (dans la brousse) avec le concours des agents de forces de l’ordre et de sécurité déployés sur le terrain. Certains corps étaient déjà en état de décomposition.
Aux dires des responsables des bouviers locaux de la zone, des peulhs étrangers profitent de la situation. « Les bœufs des quatre individus (bouviers peulhs) dont les corps ont été retrouvés restent jusque-là introuvables. C’est sûr que ce sont les peulhs étrangers qui les ont tués pour s’accaparer de leurs troupeaux », ont-ils laissé entendre.
Aucun bilan officiel de ces affrontements meurtriers n’est encore disponible mais dans l’arrondissement d’Idigny, une dizaine de morts est enregistrée des deux côtés.
A l’origine de ces heurts, une dispute entre un paysan et un éleveur transhumant dans un champ à Adakplamè où une fois l’agriculteur blessé par balle, les populations se sont soulevées pour venger leur frère.
Armel TOGNON