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(Par Roger Gbégnonvi)
Le trait d’union se justifie-t-il ? Oui, puisqu’un musée est peu ou prou un garage, au double sens atténué ou renforcé de dépôt et d’abandon. Ce qui suit le prouve amplement.
Ce Lionel :- Moins de deux mois après son essai politique, l’illustre Franco-Béninois devient, sur décision du Chef d’Etat français, la tête de pont ‘‘pour un musée des colonisations et de l’esclavage’’. Si c’est un lot de consolation offert à Lionel Zinsou, l’éminent banquier d’affaires eût dû le rejeter avec dédain pour montrer à tous qu’il n’est pas un pantin toujours prêt à jouer les larbins pour exister. On ne traite pas ainsi un homme de qualité et d’honneur, l’air de lui dire : ‘‘Puisque tu as échoué à être président du Bénin, va te faire voir dans un musée-garage !’’ Comme s’il était devenu soudain rien qu’un objet de curiosité pour ‘‘la distraction dominicale de bourgeois somnambules’’ (Senghor). Eh bien, non ! Les Béninois étaient prêts à revoir leur Lionel dans la course à la Marina en 2021, convaincus que si, entretemps, la France voulait le récupérer, ce serait pour remplacer Manuel Valls ou, à défaut, Emmanuel Macron, qui s’est mis ‘‘en marche’’. Car, si l’on fait osciller le destin de son Lionel entre président au Bénin et garagiste en France, Rosine Soglo dégainera toujours contre le ‘‘souverain mépris pour les Nègres’’. D’ailleurs, devrait-on proposer à ‘‘la distraction dominicale de bourgeois somnambules’’, dans un musée-garage, l’indicible souffrance des peuples sous le joug inhumain des colonisations et de l’esclavage ? Indécent ? Plutôt le premier musée d’art contemporain d’Afrique, créé par Lionel Zinsou ?
Cet avion :- C’est en toute sérénité que le concept a été appliqué à l’avion offert par le Président au Président et qui a été retourné au vendeur pour prendre place, on l’imagine, dans un musée-garage. Seule option convenable, pour les raisons dites et, surtout, pour la raison non dite. L’on se souvient que le Ministre Rigolo de l’Intérieur (le MRI) avait pris d’assaut et de fou rire Rfi, ‘‘la radio du monde’’, en annonçant au monde que le non encore président avait acquis un drone pour pulvériser en plein ciel le Président. D’où il ressort que l’avion offert est peut-être la réponse du berger à la bergère. On y aura fait incruster un tout petit explosif, actionnable à distance de n’importe où sur le mode : ‘‘Tu voulais me consumer en plein ciel ? Eh bien moi, je vais te carboniser en plein vol !’’ Procès d’intention ignoble et méprisable. Mais le Christ a recommandé à tous hommes et femmes d’être ‘‘simples comme la colombe et prudents comme le serpent’’. Dans cette affaire d’aéronef snobé et retourné au vendeur, il convient de louer la prudence évangélique du Président devenu.
Cette Bible :- La suite et la fin sont d’une délicatesse extrême, puisqu’il s’agit de la Parole Divine offerte dans le sillage de l’aéronef. Voici ce qu’en dit un octogénaire qui connut son lot d’exil et de souffrances sous le PRPB : ‘‘Notre pays vient d’inaugurer une nouvelle forme d’alternance où le président sortant s’investit à corps perdu, la bave à la lèvre, contre le candidat qui va lui succéder, pour enfin lui offrir une Bible le jour de l’investiture.’’ L’octogénaire, fils de catéchiste et catholique fervent dès le sein de sa mère, suggère que cette Bible-là, offerte par ‘‘celui-là’’, écumant et rageant de haine, est une Bible hantée. Parce que le donateur l’aura chargée de la mission satanique d’enfoncer dans un oubli abyssal Maria-Gléta, Bernadette Sohoundji, Pierre Urbain Dangnivo, etc. Là encore, probable procès d’intention ignoble et méprisable. Mais là aussi, le destinataire gagne à refaire usage de la ci-devant prudence christique tout uniment serpentine. Il remet la Bible à son ami archevêque, le supplie de désenvouter le Livre de Dieu et de le garder par devers lui pour toujours dans un musée-garage, à l’abri de Satan. En retour, Mgr donne au Président une Bible sûre, à laquelle il joint un rosaire pour la romance au Cœur Aimant de Marie.