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Le gouvernement du Nouveau départ s’affirme de plus en plus sur le terrain à travers ses prises de position qui tranchent avec celles, pour la plupart, hasardeuses qu’avait adoptées le précédent gouvernement. En mettant fin, la semaine dernière, à la gratuité de l’inscription dans les universités publiques, le président Patrice Talon se débarrasse d’une des décisions les plus populistes et contraignantes de son prédécesseur Boni Yayi.
La politique politicienne de l’ancien Président Boni Yayi qui clamait à qui pouvait l’entendre qu’il était plus proche de son peuple et ne défendait que ses aspirations profondes, est en train d’être battue en brèche par le gouvernement de la rupture. Un gouvernement du Nouveau départ qui, depuis 2016, a toujours montré qu’il est élu, non pour être constamment en campagne électorale au détriment du développement du pays, mais pour rechercher, sans tambours ni trompette, les voies et moyens devant contribuer au bien-être du plus grand nombre. Ce qui n’était pas forcément le cas du gouvernement du changement ; quand on se réfère aux conditions dans lesquelles plusieurs de ces mesures dites sociales étaient prises. Nul n’ignore par exemple, que la mesure de gratuité de l’enseignement primaire a été précipitamment décrétée à la veille des législatives de 2007. Et, prenant de façon hâtive cette décision, l’ex-président Boni Yayi n’avait pas bien cerné tous les contours d’une mesure aussi importante. Pour preuve, le peu de subventions de l’Etat qui devrait accompagner ladite mesure, était chaque fois débloqué et envoyé dans les écoles avec beaucoup de retard. Les Associations des parents d’élèves étaient du coup sollicitées et se cotisaient pour voler au secours des directeurs d’écoles. Ces directeurs demandaient avec beaucoup d’insistance que les parents d’élèves consentent des efforts sur le plan financier afin de recruter des enseignants et combler ce déficit. Les parents d’apprenants étaient constamment conviés à des séances pour que des voies et moyens soient retrouvés en vue de faire face aux travaux de construction de salles de classe. Alors, en dehors de leur caractère plus ou moins social, toutes ces mesures prises par le gouvernement défunt, y compris celle liée à l’inscription dans les universités publiques, avaient beaucoup plus des visées électoralistes. Si la décision de gratuité de l’inscription dans les écoles maternelle et primaires publiques et celle concernant les filles des classes de la 6ème en troisième dans les collèges et lycées publics résistent encore, c’est bien parce que le Nouveau départ a bien conscience du caractère social, voire constitutionnel de ces mesures. Donc, si le gouvernement rapporte cette décision de gratuité dans les universités publiques, c’est qu’il y a des raisons bien fondées. Plusieurs commentaires ont d’ailleurs révélé que cette gratuité ne profitait vraiment pas au grand nombre d’étudiants qui ne se gênaient pas outre mesure pour s’adonner à leurs études. Volet social oui, mais que cela profite au plus grand nombre, semble dire Talon et son gouvernement. Il ne s’agira pas pour lui de contenter le peuple pour contenter. Manifestement, le président Patrice Talon ne voudrait pas être porté en triomphe dans ces conditions au terme de son mandat.
Sounkoto Agbahounzo/LE GRAND MATIN