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Avec la précampagne électorale qui désormais bat son plein, nous entrons en zone de turbulence. C’est le moment ! Le moment préféré des apprentis sorciers et autres coupeurs de cheveux en quatre. Mais il convient de reconnaître que l’enjeu est de taille. Car il s’agit de la conquête du pouvoir suprême. Yayi Boni disait, dans l’euphorie de ses premiers mois de pouvoir, « qu’après Dieu, c’était lui au Bénin ».Et un de ses flagorneurs circonstanciels, d’ajouter qu’en matière de réalisation des « miracles », le nouveau Chef d’Etat « était même plus rapide que Dieu » !!!C’est donc le « Dieu » élu du Bénin, qui s’apprête à faire sa mue. Pour se faire, il devra descendre du ciel et de son hélico, pour redevenir homme, donc simple mortel. Voici que le trône ne saurait rester vacant. D’ou le combat de gladiateurs, qui se prépare sous nos yeux. Cependant, le départ du pouvoir est parfois vécu comme une tragédie, surtout lorsqu’on s’y est mal préparé. Accablés par le désespoir, certains peuvent devenir bêtes et méchants. Alors, ils font feu de tous bois. Pour eux, tous les coups sont permis, pour venir à bout des « usurpateurs » potentiels, du si doux pouvoir. C’est ainsi qu’il faut expliquer la grotesque parade dégotée par certains, pour éliminer sur « tapis vert », la candidature venant de Paris. Leur « arme fatale » contre cette redoutable menace, c’est l’article 44 de la Constitution, qui énonce les conditions d’éligibilité. L’exilé de Paris, Patrice Talon, ne remplirait plus à leurs yeux, les critères de résidence au pays, « au moment » des élections. Ironie de l’histoire, le même argument avait été brandi en 2005, contre un candidat du nom de…Yayi Boni, alors Président de la Banque ouest Africaine de Développement (B.o.a.d) avec résidence à Lomé. Ah, l’Histoire avec ses facéties ! La Cour Constitutionnelle, avait alors définitivement tranché la question. Dans une décision en date du 27 Juillet 2005, elle a précisé ce qu’est le « moment des élections » durant lequel le candidat à l’obligation d’être au pays. C’est au « moment » du dépôt de candidature, que sa présence physique est indispensable. Idem et cela va de soi, pour la visite médicale, face au collège de médecins assermentés. Comme l’a souligné le constitutionnaliste Joël Aivo, cette affaire de « moment » a une histoire. La commission constitutionnelle présidée alors par le professeur Maurice Ahanhanzo-Glèlè, a eu recours à cette formulation, pour permettre aux nombreux exilés politiques, rentrés au pays à la faveur de la Conférence Nationale, de se présenter aux…élections présidentielles de Mars 1991.En ces moments de consensus national, il ne fallait léser personne ! Comme tout ceci semble si loin…Bref, il faut comprendre qu’on est actuellement, en plein moment de panique au sommet de l’Etat. Ceci peut donc expliquer, quelques pertes momentanées de mémoire. Néanmoins, Il va falloir se rendre à l’évidence : tous nos compatriotes résidant à l’étranger pour une raison ou une autre, peuvent se présenter aux élections présidentielles, pour peu qu’ils remplissent les critères. Il leur suffira juste, de rentrer au « moment » des élections. D’ailleurs, eux tous savent bien, ce que sait que rentrer au pays « au moment » des cérémonies. C’est le moment solennel. Pas celui des pleurs, des lamentations ou des incantations…Mais celui des gros boubous « Agbada et gobi » ; celui des belles dames en « bo m’ba » et larges « antennes paraboliques » sur la tête…
Tafê