991 visiteurs en ce moment
Les centrales et confédérations syndicales et les organisations de la société civile étaient devant les députés, ce lundi 5 novembre 2018, pour leur faire part de leurs analyses dans le cadre de l’étude du projet de budget général de l’Etat, gestion 2019. Face à la Commission budgétaire du parlement, chaque délégation a apporté sa lecture et les différentes doléances y afférentes.
Conduite par Anselme Amoussou, secrétaire général de la Centrale des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin), la délégation des syndicalistes est allée faire aux députés ses observations sur le projet de budget général de l’Etat, exercice 2019. Il a été question pour ceux-ci de ressortir les avancées et surtout les insuffisances du projet.
Le projet de loi de finances, gestion 2019, instaure de nouvelles taxes qui selon les partenaires sociaux ne feront qu’aggraver le pouvoir d’achat des populations. Anselme Amoussou souhaite que les députés revoient ces nouvelles taxes qui pourront constituer un risque pour le panier de la ménagère.
Comparativement au Budget 2018, celui de 2019, n’a pas prévu par exemple des fonds de sécurité. Il est prévu pour ce fonds 0 FCFA en 2019 alors qu’il était de 400 millions FCFA en 2018. Anselme Amoussou fait cas de la création par le gouvernement de la taxe de séjour dans les hôtels, motels et autres établissements meublés. Cette taxe qui sera directement prélevée par la direction générale des Impôts constitue pour le Fonds national pour le développement du tourisme un problème délicat car se demande-t-il, ce que deviendrait cette structure surtout ses agents.
Le syndicaliste met spécialement l’accent sur le non-respect des engagements pris avec les travailleurs. C’est le cas des revendications des travailleurs relatives à la hiérarchisation des salaires des agents de l’Etat et à l’augmentation du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) qui n’ont pas été prises en compte. En plus, celui relatif au statut particulier des enseignants est sans trace dans les prévisions budgétaires de 2019. Anselme Amoussou salue néanmoins la volonté du gouvernement dans ses prévisions macroéconomiques où il espère porter à 7% le taux d’inflation et le taux de croissance. Aussi, salue-t-il la volonté du gouvernement pour le payement des arriérés de salaires aux agents de la Fonction publique ; le recrutement d’agents ; la construction des centres de santé ; l’équipement des hôpitaux de zone en matériels adéquats surtout la volonté de renforcer l’effectif des enseignants avec de nouveaux recrutements et à poursuivre le maintien de la gratuité de la scolarité des filles jusqu’en classe de 3e avec son extension vers la formation technique et professionnelle et technique dès 2019.
Des suggestions aux députés
Les acteurs de la société civile ont aussi fait leurs observations sur le projet de loi de finances pour la gestion 2019. Le président de l’Ong Alcrer, Martin Assogba et ses pairs s’inquiètent d’abord de la question de la mobilisation des ressources en lien avec la soutenabilité de la dette d’une part et à la qualité de dialogue sur les politiques.
Ils ont déploré le silence de la Représentation nationale sur le non-respect des délais de réalisation de plusieurs infrastructures annoncées par le gouvernement mais qui peinent à démarrer ou à se concrétiser. Les cas des travaux de construction d’un nouveau pont sur la Sota ; la construction des axes routiers Cocodji-Hèvié-Calavi-Kpota et Misséssinto-Zinvié-Sèdjédénou-Zinvié et le bitumage de la route Djougou-Péhunco- Kérou-Banikoara. Ils souhaitent que la représentation nationale améliore ses performances en matière de contrôle de l’action gouvernementale en 2019. Ils ont mis aussi l’accent sur le transfert à bonne date des ressources aux communes.
La société civile salue l’effort du gouvernement dans la mobilisation des ressources du Fonds d’appui au développement des communes (Fadec).
Le Groupe suivi budgétaire des Organisations de la Société civile a fait des analyses relatives aux mesures économiques et sociales contenues dans les prévisions budgétaires pour l’année 2019 notamment les mesures fiscales et non fiscales contenues dans le projet.
Le président de l’Ong Alcrer, la coordonnatrice de Social Watch Bénin, Blanche Sonon, et d’autres membres du Groupe suivi budgétaire des Organisations de la Société civile ont apporté leurs suggestions aux députés dans le cadre de l’étude du projet de budget général de l’Etat, exercice 2019.
G.A.
www.24haubenin.bj ; L'information en temps réel