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Dans une interview accordée au journal « Le Monde » à Paris, l’homme d’affaires béninois Sébastien Ajavon, accusé de trafic de drogue, puis relaxé au bénéfice du doute montre du doigt le pouvoir de la Rupture.
Pas besoin de fréquenter l’une des plus grandes académies de français pour comprendre les explications de l’homme d’affaires béninois. On lui reproche ses propos qui, le plus souvent sont fracassants mais directs et francs. Au moment où l’on observe une accalmie autour de cette affaire de cocaïne, Sébastien Ajavon vient jeter un pavé dans la mare.
D’abord il rassure pour ses affaires avant de déclarer que « C’est un coup qui a été monté pour ternir mon image… ». Il précise ensuite que la drogue ne fait pas de riche au Bénin. « …Les Béninois n’ont même pas les moyens d’en consommer, encore moins de la cocaïne. La drogue, c’est pour les petits dealers… » M. Ajavon précise qu’il est dans l’agroalimentaire. Pour lui ses activités ne sont pas compatibles avec le trafic de drogue. Il a par ailleurs affirmé que « Tous ceux qui font le vingtième du volume du groupe Cajaf-Comon sont milliardaires… ». Et il s’interroge « …Ont-ils fait eux aussi de la drogue ? »
De ces déclarations fracassantes, il faut comprendre que le PDG du groupe Cajaf-Comon sans directement nommer qui que ce soit, a forcément une idée de ce qui lui est arrivé. En se basant sur les déclarations des uns et des autres lors du procès, il réaffirme que la drogue a été bel et bien introduite au port de Cotonou. « …La société MSC chargée du transport des conteneurs nous a confirmé qu’aucun incident n’avait eu lieu durant le transport et que les scellés étaient intacts jusqu’à l’arrivée à Cotonou. Mais au port, des scellés avaient sauté. Je continue d’affirmer que c’est à Cotonou que la mascarade a été orchestrée… » a-t-il détaillé dans l’interview
Sébastien n’accuse personne
Même si M. Ajavon émet des réserves dans sa déclaration il ne doute pas de ce que sa mésaventure est d’ordre politique. Il s’interroge si ce n’est pas pour l’anéantir politiquement malgré tout son soutien et appui pour que le Chef de l’État vienne au pouvoir « On m’avait dit qu’en politique, on pouvait faire des coups tordus, mais j’ignorais que cela pouvait aller si loin. Cela fait sept mois à peine que le nouveau Chef de l’État a pris ses fonctions et c’est avec notre concours qu’il est arrivé aux affaires. Peut-être que je deviens trop gênant. Donc il faut m’éliminer tout de suite pour que je ne sois plus important dans l’arène politique. »
Il précise même qu’il ne veut accuser personne mais il veut tout de même voir claire dans cette affaire. Pour lui le nom de Pamphile Zomahoun cité, n’est pas anodin. Il est le directeur des services de renseignement au Bénin et qui dépend de quelqu’un. Justement qui est ce quelqu’un que l’homme d’affaires refuse de nommer ?
Il revient alors de chercher à connaître, de qui dépend le Directeur des services de renseignement au Bénin ? Au Bénin, le Chef de l’État est aussi le chef du gouvernement et le chef suprême de l’armée. Si la direction des services de renseignement relève du département de la sécurité et de la sûreté de l’État, qui, à son tour est une partie du département de la défense, la déduction est vite fait.
Il faut alors chercher à comprendre si les relations entre le Chef de l’Etat et le PDG du groupe Cajaf-Comon sont toujours au beau fixe. « …Nous avions de très bonnes relations. Si nous n’étions pas d’accord sur certains dossiers, je le lui disais. Parfois, il en tenait compte. C’est lui le président de la République. C’est lui qui prend les décisions en dernier ressort. Tout se passait bien. » Déclare-t-il avant d’insister « Tant qu’on aura pas sanctionné ceux qui ont monté cette cabale pour ternir mon image, je ne serai pas content. C’est le président de la République seul qui peut sévir. »
Des explications bien claires qui renseignent sur l’état des relations entre les deux hommes.
Saura-t-on un jour la vérité dans cette affaire politico-juridique ? bien malin qui donnera la bonne réponse.
Mais ce qui est bien précis, les accords politiques conclus par les deux hommes n’ont pas été respectés. Ce qui est déjà un signe de mécontentement. C’est donc à juste titre que le roi du poulet déclare qu’il s’éloigne de la gestion du pouvoir. Mais il émet quelques réserves à se ranger dans l’opposition « … Je ne sais pas s’il faut appeler cela de l’opposition. Je me mets à l’écart. Cela ne veut pas dire que je vais critiquer systématiquement tout ce que Patrice Talon fera. Si ce sont de bonnes choses, je le dirai, sinon, je le dénoncerai. »