478 visiteurs en ce moment
Par : Willy N. Ola
Après l’âpre bataille qui l’a amené à détrôner Yayi Boni et sa clique, le magnat du coton, pas à pas, est entrain de reconstruire l’image d’un pays laissé exsangue et parent pauvre en tout. Patrice Talon sait qu’il ne peut réussir les réformes annoncées, sans partir sur des bases solides. D’où la nécessité d’une diplomatie offensive et réaliste. Car, à l’ère de la mondialisation, aucun pays ne peut plus vivre en autarcie. D’ailleurs, la France, pays, qui depuis longtemps, a tissé des liens séculiers avec nombre de pays africains, a d’ailleurs vu son rôle sur le continent évoluer. Ayant soutenu le candidat Lionel Zinsou à l’élection présidentielle, la France qui se veut toujours en pole position, a voulu se rattraper. D’où l’invitation envoyée officiellement le 6 avril 2016 dernier, à l’investiture du chef de l’Etat entrant, pour s’entretenir avec le président français. En effet, les grandes nations n’ont pas d’amis, mais que des intérêts. Faut-il le rappeler, sous la Refondation et ses avatars, plus personne ne vendait cher la diplomatie béninoise. L’ancien président a été reçu 20 minutes une fois par Nicolas Sarkozy. Une autre fois au stade en plein match. Il a fallu l’arrivée de Bolloré et ses interventions auprès des présidents français pour que certaines choses rentrent en ordre. Or, cela a été énormément discuté pendant la campagne électorale, le Bénin et son port, sont un atout stratégique pour les grandes puissances. Le voisinage avec le géant Nigeria est un autre atout pas des moindres. Avec un marché de plus de 177 millions de consommateurs, le pays de Muhammadu Buhari, intéresse plus d’uns. D’autre part, tout le monde le sait, la France a besoin de l’uranium du Niger pour subvenir à ses besoins en énergie. Le Bénin de part sa position géographique, et son port, est un couloir idéal pour transporter le précieux minerai. D’où l’implantation d’Areva, entreprise des contestées au Niger. C’est pour cela que depuis plusieurs années, la coopération française met à disposition son expertise militaire pour sécuriser et faciliter ce transport vital, sinon essentiel pour son économie. Les données se sont compliquées avec l’embrasement de la sous-région par les groupes terroristes. A l’ancienne rébellion touareg, se sont ajoutées de nouveaux groupuscules, comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Boko-Haram. A n’en douter point, ces groupes terroristes constituent une sérieuse menace pour la quiétude des populations, du Niger au Mali en passant par la Côte-d’Ivoire. Si l’intervention française en Lybie, sous la houlette d’un Nicolas Sarkozy belliqueux, ne s’est d’ailleurs pas soldée par un raté historique, les choses n’allaient pas s’envenimer à ce point. Donc, la diplomatie française à besoin d’un havre comme le Bénin, d’où l’intérêt affiché. Reçu au bas du perron de l’Elysée, honneur rare réservée aux hôtes de marque par les présidents français, Patrice Talon, sait qu’il est désormais attendu au tournant. Français Hollande après l’essai raté pendant la présidentielle, vient de se racheter en ouvrant les portes de son palais au chef de l’Etat béninois avec les honneurs militaires. Quitte à ce dernier de négocier au mieux les intérêts des deux peuples.
www.24haubenin.bj ; L'information en temps réel