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Dans la commune d’Athiémé, les descendants du fondateur Donou Diti perpétuent une tradition vieille de centaines d’année. Il s’agit du lancement de la saison de pêche dans le grand étang intarissable ‘’Bossougoun’’.
Tôt le matin de ce dimanche 3 avril 2022, les sages et notables accompagnés du chef des cultes ont commencé les rituels pour le lancement de la nouvelle saison de pêche. Les dieux ont été consultés. Les offrandes ont été faites. Et les dieux ont acceptés les interceptions des descendants Assenou. ‘’C’est une cérémonie que nos ancêtres nous ont laissés. Nous, les Assonou et les Ahenou. Mais entre temps, nous avons été divisés sur certaines questions propres aux descendants de Donou Diti et Akoubadati. Aujourd’hui, nous sommes ensemble et les dieux sont avec nous. Et donc nous avons décidé de renouer avec notre tradition en entrant avec plénitude dans la nouvelle saison de pêche.’’, explique Hounnongan Agboyi, l’un des précurseurs de la réconciliation avant d’ajouter que les dieux ont accepté les prières pour que la pêche soit bonne cette année.
Pendant ce temps, ils sont des milliers d’hommes, de femmes, de jeunes et d’enfants, venus de différents villages et hameaux, qui attendent impatiemment tout autour de l’étang. Ils sont munis de filets, paniers, nasses et tout autre outil permettant de faire la pêche. ‘’Nous sommes ici pour sacrifier à la tradition. Tout à l’heure après les prières, nous allons tous nous jeter dans l’eau pour attraper du poisson. Je suis très excité et impatient’’, confie Koffi Bossou, un jeune de la trentaine.
Alors le prêtre du culte, après invocation et supplications donne le top en mettant le premier le pied dans l’étang.
Une scène inédite s’ensuit. Tels des guerriers au dernier assaut du territoire ennemi, les Assenou et les Ahenous envahissent le plan d’eau. En un clin d’œil, tout l’étang est rempli. Une ambiance indescriptible. Ils jettent les filets, plongent les nasses et très tôt les premiers poissons sont attrapés. Dans les visages des premiers chanceux, on lisait très facilement la joie, la gaieté et surtout la fierté d’appartenir une telle communauté. ‘’Je suis très content de ce que je vis aujourd’hui. Cela fait très longtemps que nous n’avons plus eu de tels sentiments, de tels sensations ou vibrations (…). C’est magnifique’’, conclut Koffi Bossou.
La pêche en communauté des Assenou et Ahenou d’Athiémé est un événement aussi bien culturel que cultuel encore inconnu même de certaines populations de la commune.
Il serait profitable à tous d’accorder une attention particulière à cette manifestation annuelle dans la commune d’Athiémé. C’est un rituel qui traverse le temps depuis la fondation d’Athiémé par Donou Diti.
Romain Cokou
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