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Le projet de révision de la constitution n’est pas rangé aux calendes grecques. Le chef de l’État y tient toujours.
Dans un entretien accordé à Financial Afrik, le 22 mai 2017, en Inde, où il a participé aux 52èmes Assemblées annuelles du groupe de la BAD, le président Patrice Talon a réaffirmé la nécessité de modifier la loi fondamentale pour reformer le modèle politique du pays.
Après l’échec de son projet de révision de la constitution au parlement, le chef de l’Etat ne s’avoue pas vaincu.
Le 04 mars dernier, 23 députés sur 83 ont bloqué la recevabilité du projet de révision constitutionnelle de Patrice Talon.
Or, il fallait le ’’oui’’ de 60 élus du peuple pour accepter l’examen du projet.
Le président de la République ne cache pas sa déception. ’’Malheureusement, j’ai eu 60 députés, et le projet de révision n’a même pas été examiné. Ça n’a même pas été lu du tout’’, se désole Patrice Talon qui dénonce ’’un blocage politique’’.
Selon lui, l’opposition n’a pas cherché à regarder ce qui est proposé. ’’Il ne fallait pas que ça marche, il ne fallait pas que j’ai ce succès (...)", regrette l’homme de la Rupture et du Nouveau départ.
Malgré cette première défaite, celui qui se présente comme un compétiteur-né n’est pas prêt d’abandonner la lutte. ’’J’attends donc d’avoir une opportunité plus affirmée, des conditions les plus indiquées pour éventuellement reprendre cette bataille parce que la révision de la constitution m’est indispensable pour réformer notre modèle politique’’, confie-t-il.
Le ’’compétiteur-né’’ veut reprendre la bataille
Le chef de l’État ne cache pas les raisons de son optimisme dans cette « bataille ».
’’ Notre constitution a fait son temps, et elle contient beaucoup d’avatars’’, rappelle-t-il. Et le président Talon ne manque pas d’arguments : ’’Je vais donner un exemple très simple. Vous avez une constitution qui consacre l’impunité. Au Bénin, il n’y a aucun moyen d’enquêter, ou de savoir ce qu’a fait un ministre pendant qu’il a été en fonction. Encore moins de le juger. Vous avez été ministre il y a 10 ans, il y a 20 ans, vous n’êtes plus ministre, personne ne sait ce vous avez fait. Même si la chose est flagrante et tout le monde voit que vous avez agit contrairement à la bonne gestion, à la bonne règle, des choses répréhensibles et reprochables, il n’est même pas possible de vous questionner là-dessus, parce qu’il faut d’abord un double vote parlementaire. Il faut que le parlement autorise l’instruction, à 2/3 minimum. Après cette étape, même s’il y a une enquête qui prouve que vous avez été coupable de quelque-chose, il faut encore un deuxième vote parlementaire au 2/3 toujours pour que vous puissiez être poursuivis maintenant.
Autant de choses qui font que jamais au Bénin, on ne peut demander des comptes à un ancien gouvernant. C’est des choses qui ne sont pas du tout favorables à la bonne évolution d’un pays, parce que l’Afrique a besoin d’améliorer sa gouvernance".
Pour conclure, Patrice Talon ajoute : ’’Et ne serait-ce que pour ça, il fallait impérativement réviser la constitution’’.
Pour le moment, les citoyens se demandent si le chef de l’État va réintroduire un nouveau projet de loi ou bien s’il va s’appuyer sur sa nouvelle majorité parlementaire pour faire voter une proposition de loi sur le sujet.
Dossou MIALO
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