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Processus électoral : Regard de la Cosi. Tel est le thème pour lequel le secrétaire général de la Confédération des syndicats indépendants (Cosi), Noël Chadaré a été l’invité de l’émission Zone franche de ce dimanche.
Le syndicaliste s’est penché sur la situation sociopolitique actuelle avant de faire sa proposition pour une sortie de crise.
Par rapport à la situation que traverse le Bénin en cette période, M. Chadaré jette le tort sur les députés qui selon lui ont voté des lois difficiles à mettre en application. Quant à la CENA, il dit ne pas douter du morale de son président mais s’étonne de ce qui se dit sur l’institution.
Pour Noël Chadaré si cela est vrai, "la CENA est disqualifiée". A l’entendre, "Ce qui se passe est totalement impossible à comprendre. Les politiciens décident de ce qu’ils veulent et c’est quand ça ne va pas, on dit où sont les syndicats".
Selon le secrétaire Général de la confédération des syndicats indépendants, " ce que nous entendons de la CENA, montre qu’aucun parti n’est prêt si on veut respecter les textes. S’il y a des anomalies sur les listes, on ne peut pas faire qualifier certains et laisser d’autres. Il y a des anomalies sur toutes les listes". Il explique par ailleurs que " La loi est faite par les hommes. Si la loi doit conduit le pays dans le décor, il faut abandonner. Si on ne peut appliquer une loi, il faut l’abandonner. La loi sur l’avancement sur mérite a été votée et jusque-là n’est pas mise en œuvre. La loi sur la Lépi a fait 10 ans dans les tiroirs. Il y a la loi et l’esprit de la loi. On a voté une loi et on va devant la Cena pour demander l’explication. Ça montre que la loi est difficile à appliquer".
Pour Noël Chadaré, "On a vu que pour certains partis qui se sont conformés, il y a des choses qui sont révélées qui montrent qu’ils ne sont pas prêts. Il y a des lois qui ont été votées et qui sont mauvaises pour le pays. Si cela crée un problème à la démocratie, il faut laisser tomber".
Marche et situation politique
" La dernière marche a été initiée par la FCBE. Il est bien vrai qu’il y a des militants de la mouvance comme de l’opposition dans nos rangs et pour participer à la marche, il faut discuter et s’entendre. Je ne peux pas engager ma confédération sans discuter avec les miens. Je ne suis pas FCBE ni USL. Je crois que pour faire une marche commune, il faut discuter de l’opportunité, l’itinéraire, la pertinence". Le syndicaliste souligne par ailleurs qu’ils ne doivent plus apporter leur soutien aux politiciens sans un certain nombre d’ententes. " On a déjà été floués par ces partis", dira-t-il. M. Chadaré déplore que les mêmes politiciens que vous défendez viennent vous créer de problèmes. C’est le cas présent où ils disent être devenus la cible des politiciens. " Les lois qui ont été votées par les politiciens par exemple, il y en a qui sont contre nous. Ils ont voté pour nous anéantir complètement. On a précarisé l’emploi public et on a dit qu’on peut te licencier à tout moment et même si devant les tribunaux tu as raison, on ne peut te réadmettre. L’emploi est maintenant précaire. Nous n’avons pas deux pays, on doit préserver la paix", déplore Noël Chadaré.
En ce qui concerne la situation sociopolitique, il pense qu’il faut revoir un certain nombre de choses. Pour lui, "Le quitus fiscal, il faut que les gens payent. On ne peut pas assumer une fonction de la sorte sans être à jour avec le fisc". Le syndicaliste dit ne pas être d’accord avec l’affaire de certificat de conformité. Comme propositions, il dira que " le certificat de conformité, il faut laisser tomber. Il faut que tout le monde aillent aux élections. C’est la première élection qu’on organise sous le président Talon et sans opposition, ce n’est pas bien pour son image". Il ajoute que " C’est ça qui fait problème. Le quitus aussi mais on ne peut pas ne pas payer ses impôts. La loi c’est la loi. Néanmoins, pour certaines choses il faut un assouplissement". En principe, dira-t-il, " les partis doivent tout faire pour se conformer. On a mis la barre très haute. On a voté la loi et maintenant à l’application quand il y a problème, il faut revoir cela. Il faut que tout le monde joue sa partition. Il y en a qui ne veulent pas qu’on revoit les choses pour aller aux élections. Il y a eu des facilités qui ont été accordées aux autres a-t-on appris". Le secrétaire général dit partager certains points de la loi mais pas d’autres. " Je suis content qu’il ait le quitus fiscal. Il y a beaucoup d’argent qui sont rentrés. Ça montre qu’on a pas la culture de payer ses impôts", déplore-t-il. Noël Chadaré ne trouve pas par exemple de problème à avoir une CENA permanente mais il souhaite qu’on mette hors les politiciens. " La CENA permanente est importante. Il faut savoir alors mettre des gens pour qu’ils soient à l’abri du besoin. Pour éviter les problèmes, il faut crédibiliser la CENA. En cela, il faut enlever les politiciens de l’institution. On doit avoir une CENA totalement indépendante des politiciens", souhaite le secrétaire général.
Le dialogue social
Le secrétaire général de la COSI se dit confiant que le dialogue pourra être une issue. Mais il y a selon lui beaucoup de choses en instance qui traînent. Selon Noël Chadaré, " nous avons fait le pari de privilégier le dialogue social. L’épineux problème des audits des travailleurs reversés attend toujours. Il y a des enseignants reversés depuis près de 10 ans sans salaire. Nous voulons qu’on nous donne les résultats des audits. Nous attendons de se retrouver autour de la table pour discuter. Malgré que le chef de l’État ait dit de prendre les choses à bras le corps pour que déjà fin janvier ce problème soit réglé, nous en sommes là jusqu’à présent". Pour ce qui concerne la grève, il dit que cela n’ébranle guère le monde syndical.
A l’entendre, " Cette loi sur la grève ne nous inquiète pas. On a vu en 1989, les syndicats n’ont pas la possibilité de faire grève et pourtant, ils ont violé. Nous avons plusieurs cordes à notre cou. Nous pouvons bloquer tout le système". Pour le moment, confie-t-il " On est entrain de discuter. Il arrivera un moment où cette loi sera un chiffon qu’il faut déchirer". Le syndicaliste déplore que " Les enseignants ne vivent pas mais vivotent. Ils sont dans des situations désolantes. On ne peut pas avoir les résultats même si l’année se déroule bien. Si les enseignants ne mangent pas, ils ne peuvent pas donner le meilleur d’eux-mêmes pour avoir des résultats. Les enseignants sont traités de tous les noms. S’il y a un problème, on le déverse sur les enseignants. Il y a certains enseignants qui paressent mais on ne peut pas généraliser".
Le secrétaire général de la COSI n’a pas manqué de se prononcer sur les élections professionnelles. Pour lui, malgré les plaidoyers, rien depuis 2006. M. Chadaré pense que puisqu’il s’agit d’une initiative des politiques, dès qu’ils seront prêts, ils vont le faire. D’autres actions de la COSI a été évoqué notamment des prêts pour l’assistance, les prêts sans intérêts. Il se dit heureux de l’initiative Arch du gouvernement.
G.A.