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Dans un débat télévisé et diffusé ce dimanche 22 avril 2018, sur les chaînes internationales, Patrice Talon a fait le tour de quelques actions posées en 24 mois et sa vision du pays d’ici 2021.
Après deux ans de gouvernance, l’absence de communication a rattrapé le chef de l’Etat et son gouvernement qui sont plus que jamais convaincus que seule la communication permet de rendre visible ses actions en politique. Le chef de l’Etat dans son test devant deux journalistes des médias internationaux a estimé qu’il faut mettre de côté les mauvais souvenirs du passé mais en tirer leçon. Après quelques mois de gestion de la chose d’Etat Patrice Talon s’est rendu compte que « celui qui n’est pas à l’abri du besoin peut constituer une fortune à ce niveau de gouvernance ». Selon lui, « dans ma fonction, je mesure combien quelqu’un qui n’est pas à l’abri du besoin peut être influencé et fragile ». Cette franchise montre combien de fois le chef de l’Etat n’est pas attaché au matériel mais plutôt à la réussite de son mandat. Il confirme une fois de plus que « dès mon arrivée je suis sorti de toutes les entreprises dont on parle en cédant ma part à mes coactionnaires, en vendant à d’autres et en laissant une partie à mes héritiers. Je n’ai plus d’intérêt particulier direct. Mais ce n’est pas pour autant que je peux nier que des amis, mes parents, mes héritiers continuent d’avoir des intérêts dans le domaine économique ». Pour éviter de tomber dans les pièges des politiques, il semble faire attention à ce que ceci ne soit pas mêlé aux affaires dans lesquels, il doit prendre des décisions pour qu’il n’y ait pas de conflits d’intérêt. « J’estime moi que ce qu’il faut plutôt souhaiter est que nos gouvernants soient à l’abri du besoin », ajoute-t-il.
Du regret
« Faire table rase du passé ce n’est pas oublier tout ce qui s’est passé hier », déclare le numéro 1 de la Marina. C’est ainsi que le chef de l’Etat semble montrer que son rôle aujourd’hui pour le pays n’est pas de remuer le couteau dans la plaie mais plutôt d’aider le pays à trouver son équilibre. « Le rôle qui est le mien et de l’élite justifie bien que nous avons des responsabilités partagées. Le pays est dans un état où il ne faut pas ignorer notre responsabilité », regrette-t-il. Pour le chef de l’Etat, c’est la fin qui détermine les moyens puisqu’il estime que « seul le résultat compte ». Bien qu’il semble se résigner pour la communication sur ses actions, il comprend que c’est ce qui nourrit les intoxications à son égard. « Je n’ai pas jugé bien de dire l’étape à laquelle nous sommes, à quoi je pense et comment ça se passe ». Sa gestion du pays comparée à une entreprise l’émeut pas. Patrice Talon pense qu’ « une entreprise c’est l’efficacité, c’est la rentabilité, la durabilité. Un pays, c’est la famille élargie. La vie économique du pays doit contribuer à la prospérité de tout le monde. Je ne vois pas en quoi l’efficacité sera un problème ». Il pense que « ce qui importe pour un pays est que la gouvernance soit bonne et efficace ».
Des actions aux résultats
La question de l’emploi n’a pas laissé le chef de l’Etat insensible. Selon lui, « l’emploi ne se décrète pas. L’emploi vient à la suite d’un processus de relance de l’économie ». A cela, il confirme que « les indicateurs sont bons et le bilan de la création d’emploi s’annonce et s’entrevoit. Dans quelques années nous verrons bien de manière assez visible et palpable les effets de cette croissance économique et la bonne gouvernance qui nous tient tant à cœur ». Il est impossible que les résultats soient aussi vite perceptible comme le souhaite bien des Béninois. C’est quasi impossible de transformer la vie de 11 millions de personnes qui sont au dessous du seuil de pauvreté en quelques mois. « Est-ce que ce qui se fait est de nature à construire l’économie prospère et durable ? Est-ce que nous faisons en sorte à apporter de l’énergie de manière durable, ce qui n’était pas le cas, apporter de l’eau, de l’éducation de la santé et à créer des conditions favorables à l’investissement, créateur d’emplois. Il faut du temps pour que les effets de l’assainissement du pays, de la bonne gouvernance et des textes que nous prenons pour favoriser l’investissement ».
Plusieurs actions en direction des communes permettront d’assainir aussi les villes. C’est le cas de l’asphaltage qui a engendré les déguerpissements, il y a quelques mois. Mais Patrice Talon pense que ces actions ne sont pas faites pour en ajouter aux peines des populations. Il dira que l’action gouvernementale a deux intérêts : « Construire les infrastructures mais éduquer également ». Il est important selon lui, de dire aux populations que ce n’est pas parce que les travaux d’asphaltage ont démarré qu‘on les enlève des rues. « Il fallait qu’ils comprennent qu’on ne doit pas s’installer sur les trottoirs, qu’on ne doit pas dérouler son commerce sur des trottoirs alors que les marchés sont vides. Il n’est pas normal dans un pays que le commerce courre après le client », déclare-t-il.
Gestion de la chose politique
« Ce que nous recherchons, c’est la gestion efficace quelle que soit l’origine du gestionnaire. Qu’il soit Béninois, Togolais, Ivoiriens, Français ou Canadien, cela importe peu. Nous cherchons l’expertise pour gérer notre bien commun avec compétence et efficacité. Je vais chercher l’expertise ou qu’elle soit », martèle le chef de l’Etat. Pour lui, il ne faut pas chercher la compétence là où il y en a pas. Il confirme que la gestion déléguée du port permettra aux Béninois d’acquérir des compétences d’ici quelques années lesquelles compétences n’existent pas en réalité. Il faut noter aussi que malgré tout, plusieurs de ses actions ne sont pas du goût de l’opposition. C’est le cas de la dernière coalition des forces politiques née à Djeffa en présence de deux anciens présidents de la République. Pour Patrice Talon, cela participe de la vitalité de la démocratie. Pour le moment, « la majorité parlementaire est de mon côté. Et le parlement est la représentation à un instant T des forces politiques du pays. Aujourd’hui, presque 2/3 du parlement est favorable à mes actions. C’est un indicateur suffisant ». Mais ces indicateurs ne sont pas de manière à donner toutes les possibilités au chef de l’Etat.
« Je n’ai pas vocation à voir à l’unanimité à ce que les anciens présidents, tous les acteurs politiques du Bénin soient de mon côté. Ce n’est pas bon pour la démocratie. Je ne fais rien pour séduire la classe politique. Ce n’est pas mon rôle », déclare M Talon. Il estime que chacun est dans son rôle et qu’il ne pourra l’empêcher ? Ne voulant pas se lancer dans le populisme, Patrice Talon estime que « mon rôle est d’agir pour transformer notre pays courageusement et opérer les réformes et initiatives y compris les réformes politiques ». Le chef de l’Etat n’a pas esquivé la question du droit de grève qui mérite réflexion. Il est revenu sur la question de la révision de la constitution et son éventuel candidature pour les prochaines élections de 2021.
Giscard AMOUSSOU