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La grande salle de la Faculté des sciences de la santé a servi de cadre ce samedi 6 octobre 2018, au lancement officiel des activités de l’Association béninoise de droit médical et de la santé au Bénin (Abdms).
« La santé initialement reconnue en étant le silence des organes nécessite pour sa restauration ou sa préservation, des actes dont la mise en œuvre peut s’avérer source de morbidité voire de mortalité »,à déclaré le président de l’association. Me Saturnin Bidossessi Agbani a ajouté que « Malgré la grande compétence et le dévouement des acteurs du monde médical, celui-ci reste alimenter par la sous information, le sous équipement même la sous dynamisation ». Une situation qu’il trouve délicate car « Nos populations sont ignorantes des sources judiciaires s’en remettent à la fatalité dans l’acceptation des situations ou responsabilités des réparations qu’on peut évoquer ».
Selon le président de l’Abdms, « L’assimilation des grands principes de droits humains et la marche de notre société vers le développement nous obligent à prendre en compte cette situation ».
C’est ainsi que depuis 2014 un groupe de personnes de bonne volonté entreprit de gravir les marches de la réflexion axée sur les problèmes du secteur de la santé et plus précisément ceux des patients, à expliqué Me Saturnin Bidossessi Agbani. Même si « La problématique est délicate exaltante », il signale que « La poursuite des travaux et leurs résultats ont nécessité la mise en place d’un creuset ››. C’est ainsi que l’Association béninoise de droit médicale et de la santé est mise sur pied le 14 juillet 2017. Plusieurs objectifs sont visés par l’association qui se fait appeler « ami des malades ». Selon le président, « L’association béninoise de droit médicale et de la santé s’est fixée comme objectifs de promouvoir le droit de la santé au Bénin, d’accompagner les victimes d’abus et d’erreur médicale, d’organiser la relation entre les deux milieux professionnels essentiellement, de constituer et d’animer les équipes de recherche relatives au droit médical et de la santé, d’organiser des séances de formation et d’œuvrer au renforcement et à l’amélioration de la méditation de santé au Bénin ».
Le Président de l’Ordre des médecins du Bénin, Dr Francis Zossou souligne que c’est un honneur pour lui d’être présent à cette cérémonie qui marque le lancement des activités de l’association. « Je voudrais dire qu’il n’y a pas de hasard. Ce n’est pas un hasard si la justice s’en ait pris aux médecins, il y a quelque temps », a-t-il rappelé. Il apprécie certains points des objectifs de l’Abdms qui sont conforment à ceux de l’ordre. « Les objectifs de l’association concordent avec les missions de l’Ordre », déclare-t-il. Dr Zossou souligne que « L’association doit aller au-delà de cela afin de prévenir pour qu’il n’y ait pas de conflits ». C’est pour cette raison qu’il dira que « La tâche est immense au regard de l’actualité dans le secteur où il faut avoir le courage de suivre les directives. Ce qui est sûr, on veut bien faire et pour cela, on doit laisser des mécontents››.
Il n’a pas manqué de féliciter les initiateurs pour « cette occasion que vous offrez à l’État de mettre en jeu ces compétences ». L’ancien Bâtonnier Cyrille Djikui ajoute qu’il s’agit d’une initiative à saluer. « Cette initiative qui unit médecins et praticiens de droit est à louer », affirme-t-il. C’est une occasion propice selon lui pour améliorer les pratiques dans le secteur de la santé. « L’avocat est prêt à prévenir le médecin, c’est en même temps l’occasion d’œuvrer à ce que l’avocat aide le patient qui par une erreur, perd un de ses membres à être indemnisé », indique-t-il.
Le Vice-recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, Prof. Marcel Zannou montre que « Ce qui se passent souvent dans notre contexte avec le médecin qui travaille très bien, l’erreur peut arriver pour diverses raisons. Il doit maintenant travailler et faire beaucoup attention. Le plus grand capital qu’on peut avoir, c’est la connaissance ». Il pense que « l’Abdms s’engage à sensibiliser et former les praticiens, le partenariat ira loin. Il faut que ce partenariat débouche plus tard sur une association plus formelle ».
La Directrice de cabinet du ministère de la justice Mme Bako espère que « cette association contribuera à la résolution de nombreux maux qui minent le système sanitaire béninois ». L’association reste en harmonie avec les visions du gouvernement puisque la directrice confirme que « Les actions menées entrent parfaitement en cohérence avec le PAG dans le secteur de la santé. L’accès aux soins de santé constitue pour le gouvernement, un objectif prioritaire ».
Elle souligne que « le gouvernement s’emploie à travers les réformes engagées à faciliter la tâche aux populations en général à travers l’organisation et le financement du système sanitaire d’une part et la règlementation des professions de la santé et des soins ainsi que le rapport avec les patients y compris les responsabilités professionnelles d’autre part ». Et pour elle, c’est déjà heureux que « L’association se veut entre autres un instrument qui œuvre au relèvement du niveau de la qualité des soins ».
Le gouvernement ne saurait marchander son soutien à cette association puisque le droit médical est très peu connu. « Il faut donc croire qu’un vent de renouveau soufflera maintenant dans le système sanitaire béninois dans le sens d’une meilleure conscience de ses acteurs. La mobilisation est un gage de réussite pour la mission que vous vous êtes assignée », martèle-t-elle.
Le thème débattu au cours de cette rencontre est intitulé : « La judiciarisation de la pratique médicale au Bénin : Etat des lieux enjeux et perspectives ». Une thématique développée par Me Max d’Almeida et Dr Cédric Bigot.
De cette thématique, il ressort la caporalisation du secteur de la santé par le pouvoir public, l’absence de jurisprudence en la matière, l’absence d’une législation et l’aspect sociologique de la question qui permet aux patients de tout mettre sous le dos de Dieu.
« L’Abdms veut être l’organe de sensibilisation par excellence afin que les normes de notre métier soient respectées », a conclu Dr Emmanuel Ewanignon vice-président de l’association.
Giscard AMOUSSOU