La ville de Marrakech se prépare activement pour accueillir la Conférence intergouvernementale chargée d’adopter le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, qui se tiendra au Maroc, les 10 et 11 décembre 2018.
Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale du Royaume du Maroc, Nasser Bourita, ainsi que Louise Arbour, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour la migration, et Catherine Pollard, Secrétaire générale adjointe chargée du Département de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences, ont effectué une visite de travail au site « Bab Ighli » à Marrakech, qui accueillera les travaux de cette rencontre.
« C’est un immense honneur et plaisir d’être à Marrakech pour visiter le site de la Conférence intergouvernementale pour les migrations. Je remercie de tout cœur le Maroc d’accueillir cet événement historique », a déclaré Mme Arbour, très satisfaite de l’état d’avancement des préparatifs liés à l’organisation de cet événement.
Le chef de la diplomatie du Royaume chérifien a mis l’accent sur l’importance du Pacte mondial sur la migration pour la communauté internationale. M. Bourita a souligné la symbolique du choix du Maroc pour abriter cette réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations-Unies, une première sur la migration.
Lors d’une rencontre sur la migration organisée dans le cadre de la quatrième session du dialogue sur la Méditerranée (MED 2018), la secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale a déclaré, vendredi dernier, à Rome, que le pacte de Marrakech permettra également de renforcer la coopération multilatérale qui réside dans le respect de la souveraineté des pays et la consolidation de l’action commune.
Mme Boucetta a énuméré les fondements des politiques adoptées par le Maroc en matière de migration, sous la conduite de S.M. le Roi Mohammed VI, basés sur les principes de solidarité, de responsabilité et d’action internationale. Ce qui a permis entre autres, la régularisation par le Maroc de la situation de près de 50.000 migrants et l’adoption d’un plan national pour leur insertion socio-économique.
La secrétaire d’État a assuré que le Maroc poursuivra la lutte contre les réseaux de contrebande et de traite d’êtres humains et le déploiement davantage d’efforts pour la recherche de solutions efficientes et le traitement de ces phénomènes, sur les plans économique et social.
Le leadership du Maroc et de son Souverain reconnu
La Représentante du chef de la diplomatie du Royaume chérifien n’a pas manqué d’attirer l’attention sur le Souverain, qui a été choisi par les chefs d’Etat et de gouvernement africains pour défendre la question migratoire. Le Roi du Maroc a proposé un Agenda africain sur la migration, qui a été adopté récemment par le Sommet de Nouakchott, notamment la création d’un « Observatoire africain pour la migration » dont la mission consiste en l’échange d’informations entre les pays africains pour une meilleure gestion du flux migratoire et la création d’un poste d’envoyé spécial de l’Union africaine chargé de la migration pour la coordination des politiques africaines.
Après avoir montré l’engagement du Maroc dans les efforts de la communauté internationale pour le traitement de cette question, Mme Boucetta a affirmé que la migration reste un phénomène naturel bénéfique, aussi bien pour les pays d’origine que les pays d’accueil, si les conditions sont réunies pour en assurer une meilleure gestion. « 85% des revenus gagnés par les migrants sont dépensés dans les pays d’accueil », a-t-elle précisé.
Le Pacte mondial sur la migration vise à ce que les migrants, qu’ils recherchent une vie meilleure ou fuient la violence et la pauvreté, puissent le faire de manière sûre, prévisible et ordonnée. Le document montre qu’aucun pays ne peut faire face seul à la migration et met en avant la nécessité d’une « approche globale pour optimiser les avantages de la migration ».
Le document rappelle que la migration a toujours fait partie de l’expérience humaine à travers l’histoire, appelant les États membres à reconnaître qu’elle peut être une source de prospérité, d’innovation et de développement durable dans notre monde globalisé.
Ce Pacte constitue « un pas sans précédent » pour renforcer la coopération internationale sur la question migratoire, avait déclaré en juillet dernier, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
C’est le 13 juillet dernier, à New York, que l’Assemblée générale des Nations-Unies a statué sur le texte final du Pacte mondial, en vue de son adoption formelle en décembre prochain à Marrakech. « Aujourd’hui est une journée historique pour les Nations-Unies », avait déclaré le Représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale, pour saluer le consensus construit autour de ce Pacte. « Ce jour où nous endossons le tout premier document des Nations-Unies traitant de la question de la migration dans tous ses aspects restera gravé, non seulement dans les annales de l’ONU, mais également et surtout dans les mémoires des 244 millions de migrants partout dans le monde », a ajouté M. Hilale devant les représentants des États membres de l’Assemblée générale.
Cette conférence viendra compléter les travaux du Forum Mondial sur la Migration et le Développement, co-présidé par le Maroc et l’Allemagne, et dont le 11ème Sommet se tiendra à Marrakech, du 5 au 7 décembre, soit la veille de cette rencontre.
La première conférence ministérielle euro-africaine sur les migrations et le développement s’est tenue à Rabat, les 10 et 11 juillet 2006.
I. FANOU
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