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Opinion

Lettre ouverte au Président Patrice Talon




A monsieur Patrice Talon, Président de la République

Objet : Au sujet des mesures de suspension des contrats de presse et de suppression des postes de cellule de communication ministérielle.

Excellence Patrice Talon, votre avènement en tant que Président de la République a suscité beaucoup d’espoir dans les milieux professionnels des médias du Bénin. Les journalistes toutes catégories confondues attendaient des réformes qualitatives pour redorer le blason d’un Pouvoir, le quatrième de la République, pour qu’il retrouve ses lettres de noblesse, joue parfaitement son rôle d’éveilleur de conscience et d’activateur de la démocratie. Mais force est de constater qu’en neuf mois de gestion du pouvoir d’Etat, c’est la désillusion totale.
Monsieur le président, deux préoccupations ont tiré mon attention. Il s’agit des mesures de suspension des contrats au profit des organes de presse avec les structures étatiques et la suppression des postes de communication dans les ministères suite au nouvel organigramme type. L’objectif ici n’est pas de rappeler encore les limogeages successifs des directeurs de l’Office des Radios et Télévision du Bénin (ORTB) et la fermeture sous votre gouvernance des chaînes de télévisions et de stations de radios privées, mais bien plus.
Aujourd’hui, le monde de la presse connait ses heures les plus chaudes. Vous et votre gouvernement êtes décidés à franchir le Rubicon. En neuf mois, vous avez causé de tort à la presse de mon pays, comme jamais aucun gouvernement ne l’a fait depuis l’historique Conférence des Forces Vives de la Nation de février 1990. Même ceux qui qualifiaient les journalistes d’ « écrivaillons » n’ont pas fait autant. Pourtant, nous sommes à l’ère du Nouveau départ que la presse dans son ensemble a contribué à installer. C’est peut-être la règle.
Monsieur le président de la République, que devient votre décision de suspendre les contrats de partenariat entre les organes de presse et les structures étatiques ?
Excellence, monsieur le Chef de l’Etat, lorsqu’en Conseil des ministres vous aviez pris cette décision de suspension, les journalistes, toutes tendances confondues, étaient restés sur leur soif. Mais très vite, votre service de communication a dissipé les inquiétudes en rapportant qu’il s’agit bien d’une approche pour réorganiser le système et donner la même chance à tous les organes de presse. Depuis lors, rien n’y fit. Au contraire, il a été érigé un système de traitement ségrégationniste des organes de presse. Certains ont été approchés par vos services depuis la présidence pour signer des contrats occultes. Ceux qui bénéficient de cette faveur sont ceux qui chantent vos éloges. Là encore, apparait votre volonté d’avoir une presse à sens unique à vos ordres. Je ne sais pas si c’est cela la justice et l’équité que vous prônées, mais je pus affirmer haut et fort que vous êtes venu diviser la presse. Votre volonté de museler la presse béninoise est allée jusqu’à empêcher, peut-être sans le vouloir, les organes de presse de rentrer en possession des fonds publics issus des prestations qui ont eu lieu avant vous. Les services financiers du trésor public en savent quelque chose. Les organes de presse vont peut-être fermer, mais vous auriez contribué à handicaper la démocratie béninoise.
Je ne le dirai jamais assez, votre régime, au lieu de corriger les tares des autres régimes, est plutôt en train de glisser dans les profondeurs des mêmes travers. Pourtant réformateur, vous êtes venu comme un messie rétablir les injustices et faire régner l’ordre et la paix. Vous avez l’obligation de donner les mêmes chances à tous, petits et grands. Car, nous ne sommes pas des entreprises d’épicerie, nous sommes des vendeurs d’informations. En bon compétiteur né, lorsque vous étiez dans le maquis, vous ne vous êtes pas empêché de faire recours à cette presse qui a tout fait pour que vous puissiez revenir au bercail. Aujourd’hui c’est vous qui sciez la branche qui vous a permis d‘atteindre la cime. N’oubliez jamais que même ceux qui vous critiquaient en son temps ont contribué à vous faire de la publicité. C’est une loi de la communication.
Je ne serai pas ici le porte parole de ceux qui disent que vous auriez déjà affiché votre volonté de finir avec la presse béninoise. Et comme si la décision de suspension des contrats ne suffisait pas pour torturer le monde de la presse au Bénin, c’est une autre décision, celle de mettre fin aux fonctions des attachés de presse de des chefs cellules communication qui est prise.
Excellence, monsieur le Président de la République, quelles sont vos motivations en prenant cette décision de suppression de ces postes dans les ministères ? Je sais que votre direction générale de communication gouvernementale logée au palais de la Présidence de la République en guise de substitution des cellules de communication ministérielle a déjà été créée. Mais le drame est qu’elle traite avec les cellules de communication fictives dans les ministères appelées points focaux. Je sais aussi que vous avez le souci de tout contrôler depuis le palais. Il existe déjà sous votre gouverne une structure de même audience qui devrait se charger de valider tous les arrêtés ministériels avant leur signature. Les Béninois, tout comme le jeune conseiller Saley Nouroudine, savent le degré de la colère du chef lorsqu’on aborde ces questions hautement sensibles pour le gouvernement de la Rupture. Permettez –moi, excellence, de ruminer les quelques questions qui me taraudent l’esprit à ce sujet : qui dirige la communication dans les ministères aujourd’hui ? Quel est le coût de la communication dans les ministères ? Je sais que vous êtes constamment dans la dynamique de faire beaucoup d’économie au pays. Et pour y parvenir, c’est le quatrième pouvoir qu’il faut attaquer. Je ne suis pas économiste, mais aucune loi en économie de développement ne dispose pas que c’est la suppression des emplois utiles qui permettra de réaliser des bénéfices.
Monsieur le président, le peuple vous soutient dans vos réformes de supprimer les postes de communication dans les ministères et vous encourage également à supprimer ces postes dans les ambassades, puisqu’ils n’ont jamais existé là où vous en créez. Soyez en phase avec vos objectifs. C’est une suggestion.
Je suis convaincu que ma tête sera mise à prix par certains de mes confrères qui sont prêts à vous lécher le cul pour bénéficier de vos faveurs. Même nous taxant d’organe proche du régime défunt, nous avions eu le mérite, par le passé, de dénoncer la gestion cavalière de la communication présidentielle sous Yayi. C’est notre devoir aujourd’hui de vous dire ce que les autres pensent bas. La presse, s’inquiète de son avenir sous la Rupture. Voulez- vous vraiment finir avec elle ?

Malick CHABI- YIRO Directeur du quotidien Nasiara
Tél : 97 65 92 69.

www.24haubenin.bj ; L'information en temps réel

30 janvier 2017 par Judicaël ZOHOUN




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