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Le gouvernement vient de décider de l’ouverture des œuvres universitaires au secteur privé. La décision a été prise au cours du conseil des ministres de ce mercredi 13 juin 2018.
Sur un constat de la croissance des étudiants dans les universités publiques, le gouvernement prend des mesures pour assurer la fourniture des œuvres sociales au plus grand nombre. « Le nombre d’apprenants dans l’enseignement supérieur public dans notre pays est d’année en année en nette augmentation », souligne le relevé du conseil des ministres. Ainsi, les dispositions mises en place pour fournir à tous les étudiants le service minimum sont loin d’être parfaites. « Malgré les moyens importants que consacre l’Etat aux services fournis aux étudiants par les centres d’œuvres sociales, soit environ trois milliards par an, la qualité des prestations est insatisfaisante et l’effectif des étudiants ayant accès auxdits services reste en deçà de la moyenne », relève la même source. Il s’est avéré qu’au cours des cinq dernières années, les statistiques révèlent 2394 étudiants hébergés en moyenne par année académique sur un total moyen de 85 000 étudiants. On note environ 3235 repas en moyenne servis par jour avec le même effectif moyen. Entre autres, il est aussi à noter que 273.483 voyages-étudiants s’effectuent par année académique avec seulement 07 bus de 50 places opérationnels. Au regard de ces données, l’Etat s’est engagé à faire le point des prestations offertes dans ce cadre. Il s’est avéré que « l’Etat des lieux renseigne que la plupart des prestations sont, de fait, assurées par les opérateurs privés et ce, en l’absence d’un cadre de partenariat », souligne le conseil. « Aussi, les services transport, restauration, hébergement au profit des étudiants sont-ils assurés sans qualité attendue », confirme les enquêtes.
Ne voulant pas rester insensible à la situation, le gouvernement s’est engagé dans une nouvelle dynamique. Mais il faut remarque que « les chiffres justifient les nombreux plaidoyers des étudiants et l’administration universitaire en vue d’une réforme qui permette d’assurer des services de qualité à la communauté estudiantine ». L’Etat a alors décidé « de procéder à l’ouverture, aux partenaires privés, de toutes les prestations sociales aux étudiants en veillant à la qualité des services et à la maîtrise des coûts qui doivent être compatibles avec le pouvoir d’achat du plus grand nombre ». Cette disposition n’épargne guère le Cous dans ses prestations quotidiennes. « Le Centre des œuvres universitaires et sociales (Cous) continuera de recevoir les subventions de l’Etat, avec délégation de certaines de ses attributions aux prestataires privés », précise le conseil des ministres.
Une approche salutaire
Le conseil des ministres a autorisé que le recours à la délégation des services pour la fourniture des prestations aux étudiants dans les universités publiques soit réalité dans les prochains jours. A cet effet, il est demandé au ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, ‹‹ de prendre les dispositions nécessaires pour parvenir à cette fin ».
La décision d’ouvrir aux privés l’accès aux œuvres universitaires constitue une avancée dans les solutions de satisfaction des besoins sociaux des étudiants. « Cette approche permettra de satisfaire les besoins quantitatifs et qualitatifs des services offerts aux étudiants par la délégation des niveaux de décision opérationnelle aux partenaires privés, tout en conservant au service public le niveau de décision stratégique ». Aussi, permettra-elle « d’optimiser les capacités d’accueil, améliorer les conditions minimales de confort à offrir aux étudiants et réduire les coûts supplémentaires induits par les améliorations attendues ». En dernier ressort, cette approche devra « permettre aux partenaires privés de faire valoir pleinement leur savoir-faire dans le domaine des services collectifs de restauration, d’hébergement, de transport et de couverture sanitaire ». Il est à remarquer que bien que ces dispositions nouvelles soient prises par le gouvernement, le conseil des ministres rappelle que « l’Etat conserve ses missions régaliennes relatives à la définition des résultats auxquels il aspire ». Il se charge aussi de « l’approbation des tarifs proposés par les prestataires privés ». C’est lui qui s’occupe aussi de « la supervision et du contrôle des prestations destinées aux étudiants ». Pour ce faire, le conseil des ministres ajoute qu ‘ « un cahier des charges spécifique à chaque domaine de prestations définira les responsabilités des uns et des autres ».
Giscard AMOUSSOU
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