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L’Union Nationale des Magistrats du Bénin (Unamab), n’a pas apprécié les déclarations du ministre de la justice au sujet du mandat de dépôt du député Atao Hinnouho. Réunie en Assemblée générale extraordinaire ce vendredi 04 mai 2018, l’Unamab à travers un communiqué en date du 4 mai 2018, dénonce l’immixtion de l’Exécutif dans les affaires judiciaires.
« L’Unamab prend à témoin la communauté nationale et internationale de l’option de vassalisation du pouvoir judiciaire faite par le gouvernement », souligne le communiqué des magistrats du Bénin. Signé de son président, Marc Robert Dadaglo, le communiqué de l’Unamab rappelle l’une des situations sur lesquelles les magistrats se sont prononcés au cours de leur rencontre. Il s’agit des « propos du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et de la Législation, tenus sur Frissons Radio en marge de la présentation du compte rendu du conseil des ministres du mercredi 02 mai 2018, mettant en cause l’attitude du juge d’instruction et du juge des libertés et de la détention relativement à l’exécution de mandat d’arrêt décerné contre l’honorable Atao Mouhamed ». Des propos que déplorent les magistrats puisque contraires aux dispositifs du code de procédure pénale. Le ministre jette ainsi de l’opprobre sur toute la corporation judiciaire. « Après analyse, l’Assemblée Générale constate que ses déclarations constituent non seulement une interprétation inexacte des dispositions du code de procédure pénale mais également une atteinte grave à l’office du juge et à l’indépendance de la justice », souligne le communiqué. L’Unamab, « fustige avec gravité cette immixtion flagrante de l’Exécutif dans la conduite de certaines affaires en cours ». Ces déclarations selon les magistrats, visent à intimider voire terroriser les magistrats et partant caporaliser le pouvoir judiciaire. Elle rappelle qu’il est important de respecter la séparation des pouvoir. Pour l’Unamab, « le principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs constitue le socle de l’État de droit et de la démocratie ». En cela, les magistrats rappellent au gouvernement qu’il « n’est pas des prérogatives de l’Exécutif de juger encore moins livrer aux gémonies les actes des acteurs judiciaires ».
G. A.