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Dans un entretien accordé à Jeune Afrique, le ministre de l’économie et des finances Romuald Wadagni s’est prononcé sur les performances réalisées par l’économie béninoise ces cinq dernières années.
Ministre de l’Économie, des Finances et des Programmes de dénationalisation du Bénin depuis avril 2016, Romuald Wadagni est fier d’avoir travaillé « aux côtés du président Patrice Talon à la mise en place et à l’exécution d’un programme ambitieux qui assainit et prépare le Bénin pour le futur ».
Les réformes soutient-il ont transformé « le Bénin et l’ont hissé au rang des pays avec lesquels il faut désormais compter en Afrique ». « C’est la fierté de tout un peuple », déclare l’argentier national.
La pandémie du Covid-19 a fragilisé l’économie mondiale 2020. Elle a permis au Bénin selon le ministre de montrer sa résilience. « Malgré les conditions difficiles, le Bénin est parvenu à dépasser les prévisions de recettes intérieures réalisées avant la crise. Nous affichons un taux de croissance positif, le deuxième meilleur en Afrique subsaharienne. Et dès cette année, nous retrouverons le sentier de la forte croissance qui était le nôtre avant la crise », note-t-il.
Le niveau d’endettement en dessous de la norme communautaire
Pour aider le Bénin à faire face à ses besoins de financement urgents résultant de la propagation de la Covid-19 et à en atténuer les répercussions économiques et sociales, le FMI et d’autres partenaires ont débloqué des millions de dollars.
A en croire M. Wadagni, ceux que le Bénin a obtenu « des partenaires au développement, notamment le FMI et la Banque mondiale, ont eu un impact assez marginal sur le niveau d’endettement, qui demeure en dessous de la norme communautaire de 70 % ».
Le Bénin a désormais la confiance des investisseurs. Le ministre de l’Eonomie cite deux raisons : la qualité de la stratégie de riposte face à la crise du Covid-19 et le respect des engagements du Bénin vis-à-vis de ces investisseurs. « Malgré le contexte, le pays a honoré l’ensemble de ses échéances de dettes pour l’année 2020 », ajoute-t-il.
L’agence internationale de notation financière Standard & Poor’s a maintenu la note B+ attribuée au Bénin avec perspective stable malgré la crise de la Covid-19.
A la question de savoir si l’inflation repartie en hausse (3%), n’annule pas le maintien d’une croissance positive de 2% pour 2020, le ministre de l’Economie répond « Non, car nous parlons ici d’une croissance réelle. C’est-à-dire de la croissance résiduelle après abstraction des effets de l’inflation. C’est celle-là qui est positive ».
Une prévision de 6% pour 2021
Le Bénin prévoit une croissance de 6% pour l’année 2021. Selon le ministre « l’année 2021 connaîtra l’arrivée à maturité de plusieurs grandes réformes, notamment dans le secteur agricole ».
« Certains grands projets devraient démarrer cette année. D’autres ont déjà débuté en 2020 et devraient connaître un renforcement de leurs activités en 2021. C’est le cas de la firme britannique Blue Skies (agroalimentaire). Dans ces conditions, la prévision de 6% ne nous paraît pas du tout optimiste. Même dans l’hypothèse où la crise sanitaire perdurerait durant toute l’année 2021, ce taux nous paraît réalisable », a-t-il affirmé.
Avec un budget de 2 452 milliards FCFA pour l’année 2021, « le tissu social collectif sera renforcé en 2021 avec un volet de crédits qui s’établit à plus de 350 milliards FCFA pour les dépenses sociales prioritaires et un autre à plus de 760 milliards FCFA pour celles à sensibilité sociale ».
Les plus importantes, annonce Wadagni sont la « couverture intégrale des programmes de gratuité dans le secteur scolaire, la délivrance d’actes de naissance à plus de 2 millions de Béninois, l’accélération du plan d’accès universel à l’eau pour tous d’ici à 2021 ».
A cela s’ajoutent l’introduction d’un nouveau programme d’insertion des jeunes dans l’emploi, les subventions et autres appuis financiers aux ménages. Sans oublier les mesures de soutien décrétées par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19.
En 2020, le Bénin est passé du statut de pays à faible revenu à pays à revenu intermédiaire. Pour le ministre, « l’augmentation du PIB du Bénin et son nouveau classement parmi les pays à revenu intermédiaire ne sont que le couronnement des actions de l’État depuis 2016 pour diversifier l’économie et créer plus de richesse ».
Toutefois, signale-t-il, l’État reste préoccupé par la question du partage équitable de la richesse créée. « Les prévisions de dépenses sociales prioritaires ont toujours été systématiquement dépassées. L’État met également en œuvre des programmes sociaux d’envergure, dont le projet Assurance pour le renforcement du capital humain (ARCH), qui cible les personnes pauvres et extrêmement pauvres et propose de nombreux services (microfinance, formation, assurance maladie, retraite…), souligne le ministre Romuald Wadagni.
A.A.A
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