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Euloge R. GANDAHO
Les Béninois ont raison d’espérer ou de croire que la reprise des négociations entre les syndicats et le gouvernement, depuis le mardi 13 Mars 2018, mettra fin aux grèves répétitives ou à tacite reconduction qui paralysent l’administration et les écoles qui ont fermé leurs portes. Face aux multiples appels du Peuple et aux cris de détresse des Parents d’élève qui craignaient une nouvelle année blanche pour le Bénin, chaque partie avait exprimé donc une ferme volonté d’œuvrer pour une sortie de crise. Mais en vérité, les syndicats n’ont pas fléchi ou lâché du lest puisqu’ils continuent d’exiger comme question préjudicielle, la rétrocession des fonds défalqués sur les salaires des travailleurs pour fait de grève. Les propositions du gouvernement et notamment la signature de six (06) des huit (08) Arrêtés d’applications des statuts particuliers des enseignants, n’ont pas fait changer la position de ses partenaires sociaux, malgré les appels des autorités à leur prise de conscience et à leur responsabilité.
Tous les Béninois sont convaincus que la persistance des grèves déclenchées par les syndicats depuis des mois, aura des conséquences fâcheuses pour le Bénin. La fermeté du gouvernement quant au respect ou à l’application stricte de la loi, se justifie dans la mesure où les grèves sont parfois inopportunes et donnent l’impression d’une manœuvre qui vise la déstabilisation du pouvoir en place. L’idée ou l’intension n’est pas de dire que les travailleurs ne doivent jamais contesté ou exiger de l’Etat, le respect des droits des travailleurs et la satisfaction de leurs légitimes revendications. Mais tout cela doit se faire dans le respect des lois qui régissent la République.
Alors, si l’on continue d’exiger des dirigeants ou des autorités béninoises, davantage de concessions et de flexibilité au sujet de l’application de la loi, on devrait attendre également de tous les syndicats, beaucoup plus d’objectivité et de modération dans les revendications pour faciliter l’aboutissement du dialogue social. En dépit des efforts déjà consentis par le gouvernement qui continue de tendre la main à ses partenaires sociaux, le peuple attend certainement que le pouvoir du Président Patrice Talon, fasse de nouvelles propositions et concessions aux syndicats, face à cette crise qui a déjà trop duré.
Les syndicats pour leur part, doivent également comprendre qu’ils sont au service d’une nation et ne doivent pas abuser des droits de grève consacrés par la Constitution du 11 décembre 1990 et d’autres textes de loi. C’est bien et c’est juste de défendre les droits des travailleurs. Mais c’est aussi bien et juste que les syndicats, en toute circonstance privilégient le dialogue pour donner la preuve de leur bonne foi, de mener de franches discussions en vue de la résolution de leurs problèmes. Mais attention ! Le radicalisme, le jusqu’au-boutisme ou l’extrémisme syndical, loin de construire une nation, devient un véritable obstacle à son développement./Le Grand matin