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Le ministre de la santé a planché, jeudi dernier, devant la Commission du Budget et des Finances de l’Assemblée nationale. Prof Benjamin Hounkpatin a défendu le budget exercice 2020, évalué à plus de 70 milliards FCFA. Après la présentation des axes prioritaires du budget, le ministre de la santé a tenu un point de presse pour faire la synthèse des défis du secteur santé et des efforts que le gouvernement projette pour 2020.
Selon le Professeur Benjamin Hounkpatin, « les ressources allouées au secteur santé, telles que mentionnées dans le Cadre de Dépenses à Moyen Terme (CDMT) s’élèvent à 70,319 milliards FCFA en 2020 contre 63,610 milliards FCFA en 2019, y compris les dépenses non réparties ».
Le budget est en augmentation de 6,709 milliards FCFA soit 9,54% et se décompose en fonctionnement : 55,219 milliards FCFA et Investissement : 15,100 milliards FCFA.
Le ministère selon Dr Hounkpatin a pour objectif général « d’assurer à chacun et à tous un bon état de santé selon le cycle de vie d’ici 2022 ». Il s’est doté de trois objectifs spécifiques que sont : améliorer le leadership, la gouvernance et la gestion des ressources dans le secteur de la santé ; assurer une bonne prestation de service de santé et une meilleure qualité de soins pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable et renforcer le partenariat pour la santé.
Le ministre de la santé n’a pas manqué de présenter la situation du Bénin. Elle est caractérisée par : une forte morbidité du paludisme (15,2%) en général, accentuée par une mortalité élevée chez l’enfant (36,7%) ; un taux de mortalité infantile de 55‰ et un taux de mortalité maternelle de 391 pour 100.000 naissances vivantes.
Le Bénin est aussi confronté à un accès aux soins de santé de base limité pour les pauvres du fait des barrières financières et organisationnelles ; une rareté des ressources humaines en ce qui concerne certaines spécialités sans oublier le départ massif à la retraite des agents tous corps confondus et une couverture en infrastructures sanitaires de premier contact qui semble être satisfaisante, avec néanmoins quelques disparités régionales.
A cela s’ajoutent la santé des adolescents et jeunes qui constitue un véritable challenge ; des difficultés dans la matérialisation de la contribution de la médecine traditionnelle à la résolution des problèmes de santé ; le coût élevé des intrants pour qualifier le sang aux fins d’assurer une sécurité transfusionnelle et la recherche, un des piliers majeurs de la promotion de la santé qui est insuffisamment sollicitée.
« Le Gouvernement du Président Patrice Talon, à travers son Programme d’Actions (PAG) 2016-2021 et le Plan National de Développement Sanitaire 2018-2022, œuvre à améliorer la situation sanitaire pour le bien-être des populations béninoises », a affirmé le ministre de la santé.
Les réformes majeures engagées
Face à ces constats, le ministère de la santé a entrepris de nombreuses réformes telles que : l’assainissement de l’exercice en clientèle privée à travers la fermeture des formations sanitaires privées non autorisées ; la lutte contre la vente de médicaments de qualité inférieure et falsifiés ; la mise en place de la commission chargée du contrôle des structures de prestation des soins médicaux et l’assainissement du mécanisme de gestion des évacuations sanitaires.
Sans oublier, l’optimisation de l’utilisation du personnel médical spécialiste dans les formations sanitaires ; la mise en place et le fonctionnement des nouvelles institutions et structures (Autorité de Régulation du Secteur de la Santé ; Agence Nationale des Soins de Santé Primaires ; Agence Béninoise de Règlementation Pharmaceutique etc.) et la mise en place d’un canal fonctionnel de gestion des plaintes et des relations avec les usagers.
D’après le ministre de la santé, « le budget élaboré pour l’année 2020 s’inscrit dans le cadre de la réalisation des objectifs du PNDS 2018-2022 et des grandes orientations du Programme d’Actions du Gouvernement (PAG) 2016-2021 à travers les trois programmes budgétaires : pilotage et soutien aux services du ministère de la Santé ; prévention et sécurité sanitaire et offre et accès aux soins de santé ».
Les activités phares pour 2020
Le ministre de la santé a énuméré quelques activités phares pour 2020. Il s’agit de la poursuite des mesures sociales en faveur de la population et de la mise en place des nouvelles structures engendrées par la réforme du secteur qui sont entre autres : l’opérationnalisation du nouveau décret portant Attribution, Organisation et Fonctionnement (AOF) du Ministère de la Santé avec la mise en fonction des nouvelles structures telles que l’ARS, l’ANSSP, l’ABRP, les Conseils nationaux de soins de santé primaire et de médecine hospitalière.
Il y a aussi : la poursuite de l’expérience pilote du volet Assurance-Maladie de l’ARCH en vue de sa mise à l’échelle nationale ; la prévention et la prise en charge des maladies non transmissibles et transmissibles et le renforcement des ressources humaines qualifiées en faveur des formations sanitaires.
D’autres projets sont : la construction de l’unité de dialyse du CHUD Ouémé/Plateau ; l’acquisition de vaccins pour faire face aux épidémies ; le renforcement de la prise en charge des femmes victimes de violence, l’acquisition d’équipements de dialyse au profit du CNHU-HKM, des CHU du Borgou et de l’Ouémé et, du CHD Zou. Plusieurs activités sont également prévues pour 2020 afin d’améliorer la situation sanitaire du Bénin.
Prof Hounkpatin invite « tous les acteurs du secteur santé à plus de solidarité pour garantir plus de synergie et d’alignement sur les priorités du Programme d’Actions du Gouvernement, que le ministère de la Santé a traduit dans ses différents documents de politiques et d’orientation ».
Les députés ont apporté leurs observations lors de la présentation des axes prioritaires du budget 2020 du ministère de la Santé. Certains députés ont souhaité conformément aux engagements pris par les gouvernements africains à Abuja, en avril 2001, d’attribuer 15% des budgets nationaux au secteur de la santé.
A.A.A
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