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La Fièvre hémorragique à virus Lassa (FHVL) fait de plus en plus parler d’elle au Bénin. De novembre 2014 à ce jour, où elle est apparue, le pays a enregistré trois (03) épisodes de l’épidémie. L’observance des mesures d’hygiène élémentaires peut prévenir la maladie et éviter le pire.
Matéri, nord-ouest du Bénin, département de l’Atacora, 650 km de Cotonou. D. Kandou, ami d’un cas avéré de la fièvre hémorragique à virus Lassa qui n’est plus, témoigne : « Mon ami chasseur originaire du Togo, vivant à Matéri depuis plusieurs années, s’était rendu au cours de l’année 2016 au Nigéria à la quête d’un emploi conséquent. Sa santé s’étant dégradée, ses parents se sont rendus au Nigéria et l’ont ramené à Matéri pour le soigner. Admis à l’hôpital Saint Jean de Dieu de Tanguiéta, il décède 10 jours après, avant que les résultats de ses examens médicaux ne sortent. Lesdits résultats ont confirmé par la suite qu’il était atteint de la fièvre hémorragique à virus Lassa (FHVL).
Cette maladie hémorragique virale aiguë causée par le virus de Lassa et dont les manifestations se présentent, entre autres, par des signes hémorragiques et des symptômes comme les céphalées, la fatigue, est devenue endémique et cyclique au Bénin depuis 2014.
Selon l’OMS, le virus responsable de cette pathologie est transmis à travers le contact entre un animal appelé rat multi-mamelles et l’homme d’une part, et à travers les contacts entre un individu déjà contaminé par ce virus, et un autre qui, pour des raisons diverses, a été en contact avec ce dernier d’autre part. Très contagieuse, la fièvre Lassa fait des victimes non seulement dans le rang des populations, mais aussi parmi les agents de santé, par manque de précautions d’hygiène.
L’apparition de cette affection sème toujours la psychose tant dans le rang des populations, que du personnel soignant et préoccupe au plus haut niveau les autorités sanitaires nationale et les Partenaires techniques et financiers (Ptf) en l’occurrence l’OMS.
Des mesures préventives
De l’avis des professionnels de la santé, la prévention de la fièvre Lassa passe, par la promotion d’une bonne hygiène communautaire. « La conservation des céréales et plus généralement des denrées alimentaires dans des contenants résistant aux rongeurs, l’élimination des ordures loin des habitations, le maintien de la propreté à l’intérieur de cases et la présence de chats dans les habitations, sont quelques-unes des mesures préventives efficaces de la fièvre Lassa », conseille Dr Gouda Abdoul Akim, médecin coordonnateur de la zone sanitaire Parakou-N’Dali.
Aussi, l’hygiène individuelle et corporelle reste-elle incontestable pour prévenir la contamination entre une personne saine et une autre infectée. Dr Gouda insiste sur le lavage des mains au quotidien. Car, selon lui, la maladie peut se transmettre facilement d’une personne infectée à une saine, à travers la manipulation de secrétions (la morve à travers les narines, les vomissures à travers la bouche, les urines à travers les organes génitaux, les selles à travers l’orifice anal).
Pour minimiser ce mode de transmission de la fièvre Lassa, l’OMS et le ministère de la santé préconisent le lavage des mains à l’eau et au savon, soit à travers l’usage de gel hydro alcoolisés disponibles dans le commerce et dans toutes les pharmacies.
« Nous conseillons fortement que tout sujet-contact avec un malade puisse observer les règles élémentaires de lavage des mains avant la manipulation des vêtements, ou avant la manipulation de tout ce qui a été en contact avec un individu malade », affirme Dr Gouda Abdoul Akim. On doit se laver les mains avant et après avoir touché un malade, et aussi après avoir serré la main à quelqu’un, a-t-il ajouté.
Le geste banal de lavage des mains est ainsi fortement conseillé dans le cadre de la prévention individuelle contre la fièvre hémorragique à virus Lassa.
Juliette MITONHOUN