437 visiteurs en ce moment
Ça grogne fort dans le rang des opérateurs privés de la filière des véhicules d’occasion. Ces milliers d’hommes qui se battent jours et nuits pour assurer la survie de ce secteur sont très fâchés contre le gouvernement de la rupture et surtout contre le ministre des transports et des infrastructures Hervé Hêhomey. Et pour cause, ce ministre est en train de s’ériger en celui par qui, le gouvernement de la rupture veut programmer la disparition de leur gagne-pain.
Par : Amir NABIL
En effet, au cours d’une visite de prise de contact le vendredi 22 avril dernier, le ministre Hêhomey a décidé de façon péremptoire, du gel des recettes de ces derniers dont les caisses sont domiciliées à la Société d’Exploitation du Guichet Unique du Bénin (SEGUB) depuis 5 ans. Une décision que les acteurs de la filière trouvent et jugent déjà de prématurée.
Cette décision de gèle de leur recette a été très mal appréciée par ces acteurs qui y voient, un suicide programmé de cette filière déjà moribonde du fait de la conjoncture économique.
Déjà, les acteurs du secteur ont décidé de prendre les mesures qui s’imposent pour défendre leur droit. C’est animé par cet élan que le lundi 25 avril dernier, ces gestionnaires de parcs ont brandi la menace de se faire payer directement sur les parcs ou de ne pas opérer une main levée sur les marchandises des clients.
Le lendemain, le ministre a ordonné le décaissement partiel des fonds gelés. Des 45000 FCFA TTC consensuelles accordés aux gestionnaires de parcs sur le barème tarifaire par véhicule vendu, la SEGUB a procédé au payement de 25 424 FCA hors taxe aux gestionnaires des parcs en violation de l’arrêté interministériel 044/2012 ayant fixé le barème tarifaire. Une violation que dénoncent les gestionnaires de parcs qui menacent de durcir le ton.
Quelle est l’utilité de cette mesure ?
Si la décision du ministre semble avoir une logique de remise d’ordre au niveau du barème tarifaire, elle tombe cependant à une mauvaise période en ce sens que depuis un an les gestionnaires résistent à une baisse drastique de leurs recettes. Cette situation exige d’eux certaines acrobaties pour régler leurs lourdes charges incompressibles (salaires, loyers, impôts, etc...)
Il s’avère alors que la décision péremptoire du ministre Hêhomey n’est nullement de nature à arranger les choses.
Le constat aujourd’hui laisse voir que la majorité des parcs de vente de véhicules d’occasions sont une forme d’entrepôts douaniers accordés aux gestionnaires par agrément en tous points du territoire national où les besoins de l’économie les rendent nécessaires en faveur des entreprises à caractère commercial.
Il faut également faire observer que c’est par manque d’installations que la douane a concédé aux gestionnaires de parcs par agrément, la réception, le transfert, la sécurisation et l’entreposage des véhicules importés. Ce qui permet de soutenir l’activité de stockages des véhicules en offrant un éventail d’options quant à la nature du régime douanier applicable. C’est ce qui justifie la concession d’une somme forfaitaire de 45 000 FCFA TTC aux gestionnaires de parcs pour services rendus, quand on sait qu’il y a d’autres acteurs qui, sans prestation aucune, gagnent énormément sur le même barème tarifaire.
A la longue, la filière des véhicules d’occasion risque de disparaître si rien n’est fait. Or, elle représente environ 8 milliards par mois des recettes de l’Etat toutes régies confondues. Cependant, il n’échappe à personne que ce secteur clé de l’économie nourrit des millions de Béninois sans compter les autres activités qui y gravitent. Si rien n’est fait, la "stratégie de guerre" que vient d’adopter le ministre Hervé Hêhomey risque de plomber sérieusement l’économie nationale qui bat déjà de l’aile.