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C’est difficile de comprendre. Le procès fait à Tiando et son équipe est loin de laisser une bonne image sur la démocratie béninoise. Dire où affirmer que la CENA est à la base de ce qui s’établit comme impasse électorale, ressort d’une ignorance du rôle de l’institution. En dehors de l’affaire dite favoritisme à l’endroit des deux grands partis de la mouvance, la CENA n’a rien à voir dans le rejet des listes de l’opposition. Aujourd’hui, le feu qui brûle est la non éligibilité des partis de l’opposition au certificat de conformité délivré par le ministère de l’intérieur. Si on statue sur la situation du PRD, FCDB, MOELE-Bénin, tous de même couleur politique, on se rend compte que la situation est plus gérable puisqu’appartenant à priori à la mouvance, ces partis peuvent aisément se comprendre si la médiation du chef de l’État intervenait.
Le problème n’est donc pas Tiando et son équipe.
La CENA ayant déjà fait ses preuves à travers un parcours élogieux depuis quelques années, il n’est pas juste de jeter cette institution dans la poubelle. Aujourd’hui, la démission des membres de la CENA ne résoudra aucun problème mais enfoncera le pays dans l’incertitude d’une élection crédible. Il faut avouer qu’il est normal pour l’opposition de chercher par tous moyens à avoir raison même si ce qui se passe à la CENA ne la concerne réellement. Il est aussi bienséant de prioriser la nation et l’avenir de la jeunesse qui n’attend que le résultat des actes posés par ses aînés en politique aujourd’hui.
La Commission électorale nationale autonome a déjà établi un chronogramme accepté par tous, tant l’opposition que la mouvance et ne peut suspendre sans un réajustement du calendrier électoral, d’une nouvelle convocation par le chef de l’État du corps électoral ou de l’intervention de la Cour constitutionnelle en cas de saisine éventuelle. Sans une telle injonction, elle ne pourra que suivre son chronogramme étant donné que la loi exige un calendrier à respecter pour tenir dans le temps et permettre l’installation de la prochaine législature à bonne date.
Le problème n’est donc nullement du côté de la CENA. Si le président de la CENA est allé jusqu’à livrer le secret de délibération, accepté par la majorité, il manifeste ainsi sa volonté de rendre le processus crédible. Ni l’opposition ni la mouvance ne doit jeter de l’opprobre sur le président Emmanuel Tiando et ses pairs si tant est qu’ils optent pour le respect des textes et une organisation sans problème des législatives. Si aucune œuvre humaine n’est parfaite, il est incohérent de vouloir la démission de l’équipe qui jusque-là a pu surmonter certaines réalités.
Les partis dont les dossiers sont rejetés devraient être exemplaires sans qu’on ne leur trouve une petite erreur.
La supposée démission voulue par certains politiciens ne fera que déplacé le problème. La solution à la situation qui prévaut n’est pas du côté de la CENA mais de l’Assemblée nationale. Chacun doit savoir raison gardée et laisser la CENA hors de ce qui se passe.
Giscard AMOUSSOU
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