543 visiteurs en ce moment
Dans une interview accordée au quotidien La Nation, le directeur général de l’Agence béninoise de gestion intégrée des frontières (ABeGIEF), Marcel Ayité Baglo, a expliqué l’objectif de sa structure en mettant l’accent sur la situation avec le Nigéria.
« Les frontières béninoises se portent mieux. On ne peut pas rattraper le retard accumulé en 120 ans en deux ans. Nous mettons les bouchées doubles en sollicitant l’appui des services nationaux et des partenaires techniques et financiers », a indiqué Marcel Baglo. Le directeur général de l’ABeGIEF souligne que « pour une prise en charge efficace des frontières, nous devons obliger toutes les structures de notre pays à orienter une partie de leurs investissements vers nos actions. La sécurité du pays passe par celle des frontières. La frontière est la clé d’entrée dans un pays ».
Selon le directeur général de l’ABeGIEF, « La frontière est un outil utilisé par les néocolonialistes pour nous diviser. C’est une arme géopolitique qu’ils ont utilisée pour nous maintenir dans la dépendance. Chaque fois qu’un pays tente de résister, ils utilisent le pays voisin pour le déstabiliser. Sous la révolution, toutes les réunions de l’Union Européenne concernant le Bénin se tenaient à Lomé. Tous les grands aéroports se dirigeaient vers le Burkina Faso. C’était juste une stratégie pour faire croire aux Béninois que le président feu Mathieu Kérékou devrait être destitué ».
Pour Marcel Baglo, « Les frontières ont été tracées pour empêcher nos pays de se développer ; c’est une arme aux mains des partenaires pour nous faire tomber. Mais les pays africains ne le comprennent pas ». Concernant la situation avec le Nigéria, Marcel Baglo estime que « le géant voisin de l’Est constitue un très gros marché pour les pays de l’Afrique de l’Ouest. Ce qui lui donne l’impression qu’aucun pays africain ne peut survivre sans lui. Résultat, il a procédé à la fermeture unilatérale de ses frontières, contrairement aux directives de la Cédéao, pensant que nous viendrons nous mettre à genoux ». « Les Béninois savent désormais qu’ils doivent compter sur leurs propres forces. La fermeture de la frontière constitue une avancée pour le Bénin. Aujourd’hui, nos produits trouvent d’autres portes de sortie dans la sous-région », a-t-il indiqué.
L’ABeGIEF en question
Selon le directeur général, « L’ABeGIEF essaye de mettre en place la politique nationale de développement des espaces frontaliers à travers le programme national de gestion intégrée des espaces frontaliers ». « Elle a pour principale mission d’améliorer les conditions de vie des populations des espaces frontaliers et d’en faire des espaces de coopération avec les pays voisins en vue de favoriser les bonnes relations entre eux », explique-t-il. Quant à ses missions, Marcel Baglo dira que l’Agence travaille à promouvoir l’intégrité du territoire national et à sécuriser les espaces frontaliers. Il faut ramener toutes les zones du Bénin qui ont été ‘’grignotées’’ par les autres pays. L’autre chose est que l’agence doit lutter contre la pauvreté en améliorant les conditions de vie des populations frontalières.
L’ABeGIEF travaille aussi à la coopération transfrontalière pour permettre aux frères et sœurs divisés par la frontière de communiquer et de développer des espaces de dialogue.
G.A.
www.24haubenin.bj ; L'information en temps réel