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Le directeur général des infrastructures, Jacques Ayadji, observant l’évolution des cadres béninois depuis les années 1960, pense que le Bénin est malade de ses élites. Il l’a affirmé, ce dimanche 22 juillet 2018, lors de l’émission ‘’Cartes sur table’’ de la radio Océan Fm. Si quelque chose est noire, constate le directeur général des infrastructures, on arrive à dire non, que c’est un peu du jaune et on manipule le peuple. Jacques Ayadji a rendu hommage aux élites des années des indépendances qui, selon lui, ont mené des luttes pour que nos pays puissent s’affranchir de la domination des colonisateurs. Une lutte couronnée par l’ascension de nos pays à l’indépendance. Mais après, déplore Jacques Ayadji, les espoirs nés de cette volonté d’accession à l’indépendance, se sont rapidement mués en désillusion jusqu’en 1990 avec la parenthèse de l’année 1972 où, le général Mathieu Kérékou est arrivé au pouvoir mettre fin à ce qu’on appelait, le ‘’monstre à trois têtes’’ avec une volonté d’industrialisation du pays marquée par la création de certaines industries. Les présidents de la République selon Jacques Ayadji, sont toujours aux tâches des élites et tout ce qui se passe, ne saurait être imputé aux chefs d’Etat. Le général Mathieu Kérékou, en son temps, parlait « d’intellectuels tarés ».
Aujourd’hui, poursuit-il, nous avons depuis 2016, l’accession du président Patrice Talon au pouvoir avec des méthodes différentes et le courage de prendre des décisions. Mêmes des choses auxquelles on pensait que personne n’allait toucher, souligne le directeur général des infrastructures, il arrive à les faire sans craindre d’être impopulaire. Pendant que ces réformes sont en chantiers, il déplore que des élites s’invitent dans le débat pour dire que c’est mauvais ce qu’il fait.
Jusqu’en 2010, Jacques Ayadji, dit n’être pas du tout connu des Béninois. Son entrée progressive sur la sphère publique fut marquée par une déclaration publique de Nicaise Fagnon, ancien ministre des infrastructures et des transports de l’ancien président, Boni Yayi. Le ministre dans sa déclaration disait que « de 1960 à 2006 à la veille de l’accession du président Boni Yayi au pouvoir, rien n’a été fait au ministère des infrastructures et c’est en cinq ans que le président Boni Yayi et son gouvernement ont fait plus que tout le monde ». Alors qu’il n’était que chef division temporaire du projet de construction de la voie Godomey-Akassato, Jaques Ayadji fut révolté et comme pour dire non, qu’on ne peut pas dire des choses comme ça, il a sorti un document dans lequel il a exposé preuve à l’appui que le point de ce que l’ancien ministre de Boni Yayi défendait, faisait 14 km de voie sur les 5 ans de gestion. Pour lui, on peut défendre un gouvernement tout en étant honnête et objectif par rapport à ceux qui ont précédé ce gouvernement. Une réaction qui, à l’époque a eu un écho favorable même au niveau des cadres du ministère et lui a valu sa place au sein du syndicat du ministère. Sa maîtrise du secteur rappelle-t-il, a fait que, chaque fois qu’il s’agissait de prendre la parole sur le secteur, ce n’était que lui. « Un intellectuel, quand il veut opiner sur un dossier, il le fait de façon objective », recommande le directeur général. Pour Jacques Ayadji, lorsqu’on est entrain de tisser une corde et qu’on prend le relai dans cet exercice, il y a toujours une ancienne corde, peut importe sa qualité et, il faut reconnaître cela, et c’est ce que le directeur général des infrastructures veut des élites béninoises.
« Le Bénin a besoin d’être reformé et pour que ces réformes marchent, il faut que des élites accompagnent » exhorte-t-il. Ceux qui sont au pouvoir selon lui, ne sont pas des dieux, il peut arriver qu’ils se trompent. Mais lorsqu’on prend la parole, il faut d’abord dire ce qui est bon, ce qui est moins bon ; un fait que Jacques Ayadji ne constate pas chez les élites au Bénin.
Au sujet de la participation aux prochaines législatives de son Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (Moele-Bénin), Jacques Ayadji affirme qu’au nom de la discipline du groupe, il ne peut se prononcer. La façon dont le parti est né, sans tapage vise selon lui, à donner un symbole. « Lorsque l’enfant veut naître, beaucoup son surpris de la naissance et on invite maintenant les gens pour la cérémonie de sortie de l’enfant », a-t-il souligné. Il annonce la sortie officielle du parti le samedi 28 juillet prochain. M. Ayadji invite les Béninois qui voudraient faire du chemin avec ce parti, à venir massivement à cette cérémonie. « On ne vient pas au Moele-Bénin pour des intérêts personnels », avertit Jacques Ayadji avant d’ajouter qu’on vient pour militer et lorsqu’on milite, on prend sa place dans le mouvement et on participe à la prise de décision. Pour lui, ce parti est mis en place pour montrer qu’on peut faire autrement la politique et pour faire autrement, c’est les militants à la base qui doivent payer les cotisations pour faire en sorte que les ressources que le parti va utiliser soient des ressources qui proviennent des militantes et des militants du parti.
F. Aubin AHEHEHINNOU
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