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Comme annoncé par Me Adrien Houngbédji dans son discours d’ouverture de la première session ordinaire de l’Assemblée Nationale, le parlement a renoué ce jeudi 12 avril 2018 avec l’exercice du contrôle de l’action gouvernementale, notamment à travers les questions orales au gouvernement qui se déroulent désormais tous les jeudis.
Le ministre du Plan et du Développement était à l’hémicycle pour répondre aux préoccupations exprimées par l’honorable Guy Dossou Mitokpè de la minorité parlementaire sur le mandat de rachat de la dette intérieure du Bénin. Dans le cadre de l’exercice de ses prérogatives constitutionnelles, il a adressé au Gouvernement une série de cinq questions. Lesdites questions sont relatives au mandat délivré à la SGI Bénin dans le cadre de l’opération de rachat de la dette intérieure pour une valeur de 350 milliards de FCFA.
Justifiant cette option du gouvernement, Abdoulaye Bio Tchane a fait savoir à la représentation nationale que l’existence de dettes avec des taux d’intérêt assez élevés qui ont pour corollaire un service de la dette très onéreux, peut induire la possibilité de procéder à des ajustements en concertation avec les prêteurs. « Dans le cas d’espèce, l’opération de rachat partiel de la dette intérieure comme il est envisagé, vise des dettes contractées à des conditions qui ne sont pas à l’avantage de l’Etat béninois », a justifié le ministre d’Etat. Dans son développement, il a souligné qu’il s’agit en effet des dettes héritées en grande partie de la gestion passée, ayant une maturité moyenne de 3,3 ans avec un taux d’intérêt moyen de 7,2 %. Parmi celles-ci figure le Prêt BOAD signé le 07 avril 2015 pour la Construction d’une Centrale thermique de 120 MW à Maria Gléta à un taux d’intérêt de 8,5%.
« Ce taux apparaît très élevé pour la nature de l’investissement. De plus, du fait d’une mauvaise planification et d’un mauvais montage, ce projet est aujourd’hui à l’abandon », observe-t-il. Le rachat intervient donc selon lui pour corriger cette situation en refinançant la dette actuelle en contractant de nouvelles dettes à des taux bien plus faibles sur une durée beaucoup plus longue. S’agissant des rumeurs sur une supposée incapacité du gouvernement à payer les salaires, Abdoulaye Bio Tchane a rassuré la représentation nationale. « Sur la question de l’accroissement de la dette publique de mars 2016 au 31 décembre 2017 qui entraînerait la faillite du Bénin en raison du non-paiement des salaires de certaines catégories de fonctionnaires, il convient d’attirer l’attention de la représentation nationale sur le fait que le Bénin est en excellente santé financière », a-t-il indiqué pour rassurer les députés.
Armel TOGNON