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Le gouvernement béninois envisage à compter du premier septembre prochain, de réprime sur toute l’étendue du territoire national, tout utilisation de véhicule ou de motos polluants, a annoncé ce lundi à Cotonou le coordonnateur du sous programme de lutte contre la pollution atmosphérique au ministère béninois de l’Environnement, Marcos Wabi, lors d’un entretien accordé à l’Agence Xinhua.
LES MESURES COERCITIVES DE LA LUTTE CONTRE LA POLLUTION ATMOSPHERIQUE
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"A partir du premier septembre prochain, tout utilisateur de véhicules ou de motos polluants sera puni d’une amande de 10 000 Francs CFA (environ 20 dollars américains) pour les véhicules à deux roues et trois roues, 20 000 francs CFA (environ 40 dollars américains) pour les véhicules de tourisme à l’utilisation personnelle, 25 000 francs CFA (environ 50 dollars américains) pour les véhicules de tourisme utilisés comme taxi et enfin 35 000 francs CFA (70 dollars américains) pour les véhicules gros porteurs", a expliqué Marcos Wabi.
Pour ce coordonnateur du sous programme de lutte contre la pollution atmosphérique au ministère béninois de l’Environnement, l’exécutif béninois a décidé d’aller à cette phase de répression, après avoir passer à l’étape de sensibilisation et du contrôle gratuit des émissions des gaz d’échappement à Cotonou.
"Officiellement démarré en juin dernier sur toute l’étendue du territoire du Bénin, la phase de sensibilisation et de contrôle gratuit des émissions des gaz d’échappement connaîtra son terme le 31 août prochain pour laisser place à la phase coercitive", a-t-il indiqué, invitant les utilisateurs de véhicules et de motos à se conformer à la réglementation avant le 1er septembre prochain.
Tout utilisation de motocycliste ou automobiliste est invité à contribuer à la lutte contre la pollution atmosphérique en veillant à la qualité des hydrocarbures utilisés, en achetant les véhicules dont l’âge est inférieur à cinq ans et veiller à l’entretien fréquent des véhicules prioritairement auprès des garages agrées ou conventionnés", a-t-il exhorté.
LES IMPACTS DE LA POLLUTION ATMOSPHERIQUE SUR LA SANTE
Selon une étude réalisée par la Banque Mondiale sur la qualité de l’air dans les villes de l’Afrique subsaharienne, une analyse spécifique des données hospitalières montre clairement que la pollution de l’air à Cotonou est responsable d’une fréquence importante des Infections respiratoires aiguës (IRA)
"Cette liaison entre les deux phénomènes est confirmée par le fait que l’incidence des IRA est de loin plus haute à Cotonou où le niveau de pollution de l’air est le plus élevé", révèle l’étude.
Ainsi, selon les données épidémiologiques du ministère béninois de la santé en 2011, le taux d’incidence des IRA à Cotonou s’est élevé à 3,5 pour 1 000 sur une moyenne nationale de 37,8 pour 1. 000.
Selon ces mêmes données, les IRA viennent sur le plan national en deuxième position dans les motifs de consultations : 16 % de l’ensemble des consultations et 15 % des consultations des enfants de moins de cinq ans. "En 2011, sur le plan national, 429 791 cas non hospitalisés d’infections respiratoires toutes formes confondues ont été enregistré au Bénin et 34 117 cas pour les hospitalisés dont 27 343 cas pour la seule ville de Cotonou", indique le document sanitaire du Bénin, précisant les différentes formes d’IRA enregistrées. "Parmi les infections respiratoires aiguës enregistrées au Bénin, on note les infections respiratoires aiguës hautes, notamment le rhume banal, la sinusite aiguë, la pharyngite aiguë, et les IRA basses notamment, les bronchites et les bronchiolites aiguës, les pneumonies et la grippe", précise les données sanitaires du Bénin.
Selon la même étude de la Banque Mondiale, une enquête réalisée auprès des chauffeurs des taxi-moto de la ville a révélé que 41% d’entre eux ont eu des épisodes de toux, et 41,4 % interrogés présentent des symptômes d’affection respiratoire, notamment toux, dyspnée ou bronchorrhée.
A Cotonou, en particulier, la pollution de l’air proviendrait en grande partie de l’échappement des gaz des véhicules d’occasion communément appelés "Venu de France" qui sont continuellement importés sans aucun contrôle technique. "Une analyse du parc automobile immatriculé de la ville de Cotonou indique que l’âge de la majorité des véhicules est supérieur à 10 ans avec une moyenne d’environ 12,5 ans ", déplore l’étude de la Banque Mondiale. Outre ces véhicules à quatre roues, un nombre non négligeable de deux-roues circulent à Cotonou, précise le document Ainsi, sur la base de ces trafics, on obtient dans la ville de Cotonou une émission journalière d’environ 83 tonnes du gaz carbonique dont 59 % générées par les deux roues et 36 tonnes d’hydrocarbures volatils pour lesquelles les deux roues sont presque entièrement responsables.
"L’estimation de l’évolution prévisible de la pollution dans les années futures montre que, sans modification des habitudes et du parc, les émissions augmenteraient de façon très importante indépendamment du polluant considéré", fait observer la même étude de la Banque Mondiale.
Xinhua
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