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Joint au téléphone par ‘’Frissons radio’’ ce Jeudi 24 Mai 2018, le président de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac), Adam Boni Tessi, a apporté quelques clarifications par rapport à la suspension du journal ‘’La Nouvelle Tribune’’.
Pour Adam Boni Tessi, on ne peut parler de sanction. C’est juste un acte qui a été posé pour permettre que le journal passe en audition publique par rapport aux dérapages constatés sur une certaine période. « Nous avons juste appliqué les textes. Nous avons cité le code de l’information, nous avons cité le code de déontologie, nous avons aussi cité le code de l’information et de la communication. C’est les dispositions que les textes ont prévues que nous avons appliquées », a souligné le président. Pour lui, il n’y a aucune exagération.
Quant à la question de laisser le chef de l’Etat lui-même formuler une plainte, Adam Boni Tessi affirme que c’est pas la première fois que son institution réagit ainsi. « Nous avons l’habitude de réagir par rapport aux citoyens ordinaires aussi mais le président de la République aussi c’est une institution. Nous sommes une institution de régulation. Nous sommes chargés de suivre la presse. Nous ne sommes pas tenus nécessairement d’attendre que quelqu’un se plaigne. S’il y a dérapage, notre rôle est d’arrêter le dérapage. Donc, c’est ce que les textes ont demandé. Nous veillons à la liberté de la presse mais nous veillons aussi au respect du code de déontologie et de l’éthique », a-t-il rappelé.
Le Bénin ne peut pas être mal vu pour ça, à partir du moment où c’est les textes qui sont appliqués, a souligné le président de la Haac. Pour lui, la maladie du Bénin, c’est n’est pas souvent vouloir l’application des textes. « Nous avons les meilleurs textes, au Bénin, nous abritons le secrétariat exécutif du Riarc qui est l’association des instances de régulation au plan africain et au plan normatif, il n’y a pas un pays qui a meilleur texte par rapport à nous », a-t-il rappelé avant d’ajouter que chaque fois nous sommes cités comme référence.
Par rapport à la perte de points du Bénin dans le classement de Reporters sans frontières, Adam Boni Tessi affirme qu’on a toujours perdu par rapport au classement de cette organisation et qu’ils ne nous ont jamais écoutés. M. Boni Tessi avoue avoir reçu un appel de leur part reprochant que ce sont les organes de l’opposition qui sont souvent suspendus chaque fois.
Mais, il rétorque qu’il n’a rien à voir avec l’opposition ou la mouvance. « Je veille au respect des textes et si quelqu’un dérape, ma fonction est de l’arrêter et de lui dire de revenir et de suivre les normes, de respecter les dispositions qui sont prévues en la matière », a souligné le président de la Haac. Pour lui, on ne crée pas un journal pour des règlements de compte, pour s’attaquer à la personne des gens, pour diffamer et raconter des choses qui n’existent pas sur les individus. Une presse selon lui doit être responsable et il pense appeler les gens à la responsabilité.
Pas de télécommande derrière cette décision prise par le président de la Haac. Les dérapages cités illustrent bien son indépendance en tant que président de l’institution, à prendre une telle décision, assure-t-il.
Selon, le président de la Haac, la durée de cette suspension ne peut excéder un mois et les lecteurs pourront retrouver leur journal dans les kiosques. Mais avant, le dossier sera soumis en plénière au collège des conseillers de l’organe de régulation des médias.
F. Aubin AHEHEINNOU