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La gouvernance du Nouveau départ n’est pas aussi clean que laissent croire certains actes et déclarations dont le Président Talon et son équipe sont champions. C’est du moins ce qu’il faut retenir des propos tenus par l’honorable Valentin Djènontin qui était l’un des vingt-trois députés ayant fait bloc pour rejeter le projet de révision de la Constitution le 4 avril 2017.
L’opposition béninoise est essentiellement animée aujourd’hui par ces vingt-trois députés devenus les bourreaux des réformes politique du Président Patrice Talon. Elle se dit apeurée, à en croire l’un de ses animateurs, parce qu’elle estime que le mode de gestion du Nouveau départ, pourrait à terme l’emporter et compromettre le processus démocratique en cours au Bénin depuis la tenue en février 1990 de la Conférence des forces vives de la Nation. De toutes les façons, l’honorable député Valentin Djènontin, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a saisi la tribune à lui offerte par l’Association béninoise du droit constitutionnel du professeur Joël Aivo, pour exprimer ses inquiétudes vis-à-vis de la gouvernance politique actuelle et ameuter le peuple. Il se lamentait presque et ne savait apparemment plus à quel Saint se vouer. Selon lui, depuis le rejet du projet de la révision de la Constitution le 4 avril dernier, on ne sent plus de tolérance dans les déclarations du Chef de l’Etat et de certains de ses ministres dont le ministre en charge de la justice. Lorsque, pour lui, le Président Talon disait ce 4 avril, qu’il a ses soixante députés avec lui et en face de lui les vingt-trois autres, c’est qu’il a lui-même créé l’opposition parlementaire. Poursuivant ses jérémiades, Valentin Djènontin soutient que le Président Talon ne conçoit pas qu’il y ait un autre son de cloche en dehors du sien. Pis, il reproche au chantre du Nouveau départ qu’il œuvre pour tenir dans ses mains, voire déstabiliser les grands électeurs que sont les députés et les chefs de partis. Parlant toujours des déclarations qui ont suivi ce rejet du projet de révision par l’Assemblée nationale, Valentin Djènontin s’est dit aussi indigné par les propos du garde des sceaux, ministre de la justice et de la législation, Joseph Djogbénou qui aurait affirmé que le gouvernement allait désormais utiliser la politique de la rage et de la ruse. Autant de déclarations qui, à entendre l’honorable Djènontin, font peur aux députés de la minorité parlementaire. Après analyse, il est perçu que Valentin Djènontin était en train de regretter les moments douillets qu’il avait passés aux côtés de son ancien mentor, l’ex-président Boni Yayi. Mais, comme une réponse du berger à la bergère, l’honorable Orden Alladatin, un député de la majorité parlementaire, a démonté toute l’argumentation de son collègue Valentin Djènontin. C’était un peu comme pour dire que la minorité parlementaire est en panne d’inspiration et divertit l’opinion publique.
Sounkoto Agbahounzo/LE GRAND MATIN