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Les heures sont des plus chaudes pour le premier citoyen de la commune d’Aplahoué car le vent de la révocation souffle fortement dans sa direction. Pour cause, une session extraordinaire du conseil départemental de concertation et de coordination (CDCC) du Couffo s’est tenue, ce vendredi 2 mars 2018 à la préfecture d’Aplahoué pour auditionner le maire Casimir Sossou. Onze chefs d’accusations étaient au centre des discutions au cours de la séance présidée par le préfet du Couffo, Christophe Houinsou Mégbédji.
Les indicateurs ne sont pas favorables au maire de la commune d’Aplahoué. Il a été auditionné par le CDCC qui regroupe les maires des communes du Couffo et leurs adjoints, les cadres de la préfecture et le préfet lui-même. Durant un peu plus de 3 heures d’horloge qu’aura duré cette session extraordinaire tenue à huis clos, les onze faits reprochés au maire incriminé ont été parcourus avec grande attention par les conseillers. Des faits, qualifiés de fautes lourdes, sont reprochés au maire qui les a reconnus et demandé l’indulgence du conseil, du ministre de la décentralisation et du président de la République, selon les déclarations du préfet à la sortie de la séance. ‘’On retient que le maire a reconnu la gravité des faits qui lui sont reprochés et demande la clémence du ministre de tutelle et du gouvernement’’, déclare le préfet.
Les faits reprochés au maire sont relatifs à la mauvaise gouvernance. Il s’agit notamment de la gouvernance financière, administrative et des ressources humaines.
Mais déjà, des voix s’élèvent pour crier à un acharnement politique contre la personne de l’autorité communale. A ces voix, le préfet du Couffo répond : ‘’Il ne s’agit nullement pas d’un règlement politique et ceux qui le pensent ainsi ne maîtrisent pas les textes sur la décentralisation. Tout est parti des plaintes permanentes de 12 conseillers communaux qui ont saisi plusieurs institutions de la République dénonçant la mal gouvernance du maire. Ce qui a fait séjourner à la mairie d’Aplahoué, pendant plusieurs jours, l’IGF pour faire des audits. Ce n’est qu’une suite logique cette session pour écouter le mis en cause. Ce n’est donc pas le conseil encore moins le préfet qui prend des décisions. Nous allons adresser le rapport de notre assise au ministre de la décentration et c’est à ce niveau que les premières décisions peuvent tomber. En tout état de cause, le processus suit son cours et on ne saurait se prononcer à l’étape actuelle.’’ Ainsi donc, le sort du maire d’Aplahoué est entre les mains du Ministre qui pourra prononcer sa suspension ou non. Ce n’est qu’après cette étape que le conseil des ministres pourra révoquer le maire si nécessaire.
Mais par ces temps où le président fait de son cheval de bataille la lutte contre la corruption et l’impunité, et vu que l’on reproche au maire le non versement des recettes issues des droits de stationnement au titre de l’année 2016 et l’exécution de marchés sans respect des procédures de passation prévues par la loi, il est aisé de penser que seul un miracle peut sauver le maire Casimir Sossou. Si l’ouragan de la destitution n’a pu l’emporter, le simple vent de la révocation pourrait le déstabiliser. De toutes les façons, son sort est entre les mains du ministre Dassigli. Le préfet et les membres du CDCC ont déjà joué leur partition.
Le préfet Mégbédji a saisi cette occasion pour inviter tous les maires de sa circonscription administrative et du Bénin à embrasser la bonne gouvernance, seul gage du développement durable local.
Romain COKOU A.
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