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La lutte contre la corruption et l’impunité continue d’être un sujet de grande préoccupation nationale au Bénin. Les gouvernements qui se sont succédé ont exprimé leur ferme volonté et ont pris l’engagement de lutter contre la corruption et l’impunité sans faire aboutir réellement cette lutte. La commission Ahounsou et la cellule de la moralisation de la vie publique avec à sa tête Anne Adjai CICA ont défrayé la chronique avec le régime du Général Mathieu KEREKOU. L’ancien Président Nicéphore Soglo avec son gouvernement avait décidé de faire rendre gorge aux pilleurs de l’économie nationale.
Cela n’a pas abouti. La marche verte contre la corruption était un évènement majeur et les Béninois ont cru que le Président Boni YAYI à l’exception des autres allait relever le défi. Hélas ! Rien n’a changé.
Et voilà le Président Patrice Talon qui vient à son tour prendre un nouvel engagement de lutter et de réussir là où d’autres ont échoué.
La lutte contre la corruption et l’impunité engagée par le gouvernement en place est diversement appréciée par les citoyens et certains dénoncent même un acharnement contre les opposants au pouvoir en place et une chasse aux sorcières. La polémique est vive au point où on se demande si les Béninois veulent-ils réellement lutter contre la corruption et juger les pilleurs de l’économie nationale pour que les biens ou les ressources volées, détournées ou gaspillées soient restituées à l’Etat et servent au développement du pays. En vérité, ce sont les populations, les Béninois dans leur grande majorité qui ont toujours réclamé la publication des résultats des audits et la poursuite de ceux qui auront été coupables de détournements de biens publics. Si telle est la volonté du peuple, le gouvernement aura donc raison de mener courageusement cette lutte et ne mérite pas les dénonciations et les attaques dont il fait actuellement l’objet. Toutefois, il faut être d’accord ou approuver la position de ceux qui exigent que cette lutte ne soit sélective. Le gouvernement doit continuer de jouer son rôle. Que l’on soit de la mouvance au pouvoir ou de l’opposition, la Justice doit être la même pour tous. Et loin de la polémique et des procès d’intention, cette justice béninoise à travers les procédures en cours doit une fois encore donner la preuve de son indépendance et de son impartialité pour qu’aucun pilleur de l’économie nationale quel que soit son statut ou son bord politique, ne continue de croire, qu’il est au-dessus de la loi.
Euloge R. GANDAHO/Le Grand Matin